Le Danemark était « surpris » mercredi 21 août 2019, après l’annulation par le président américain Donald Trump d’une visite d’Etat dans le pays scandinave, en raison du refus de Copenhague de vendre le Groenland aux Etats-Unis.
Visiblement contrarié par le « ‘manque d’intérêt » de la Première ministre Mette Frederiksen à ce sujet, Trump a annoncé la nouvelle ce mercredi sur son compte Twitter, notant que « le Danemark est un pays très spécial avec des gens incroyables mais (…) je vais repousser notre rencontre prévue dans deux semaines à un autre moment ».
« La Première ministre a été en mesure de faire l’économie d’argent et d’efforts pour les Etats-Unis et le Danemark en étant si directe. Je la remercie pour cela et ai hâte de reprogrammer à un moment dans le futur », a-t-il poursuivi.
Dans un communiqué transmis à la chaîne de télévision danoise DR, la reine Margethe, à l’origine de l’invitation, a exprimé « sa surprise » après l’annulation formulée par Donald Trump, un étonnement partagé par quasiment l’ensemble de la classe politique danoise.
« La réalité transcende la fiction (…), cet homme est imprévisible », a déclaré Morten Østergaard, chef de la gauche radicale et membre de la majorité parlementaire, à propos de la plus grande île du monde, dotée d’une richesse minérale considérable et d’une présence militaire américaine à la base aérienne de Thule en vertu d’un traité américano-danois datant de 1951.
« Sans aucune raison Trump considère qu’une partie (autonome) de notre pays est à vendre. Ensuite il annule de manière insultante une visite que tout le monde était en train de préparer. Est-ce que des morceaux des Etats-Unis sont à vendre? L’Alaska? », s’est insurgé le conservateur Rasmus Jarlov.
En fin de semaine dernière, la presse américaine avait révélé que Donald Trump s’était renseigné sur la possibilité pour les Etats-Unis d’acheter le Groenland, immense territoire autonome de quelque 56.000 habitants, rattaché au Danemark.
Cette idée, que le président américain a qualifié de « grosse transaction immobilière » qui serait « stratégiquement intéressante », avait d’abord suscité l’incrédulité et l’humour de la part des politiciens danois, alliés des États-Unis avec l’OTAN.
Trump avait pourtant assuré dimanche que sa visite, qui était prévue les 2 et 3 septembre, n’était « pas du tout » liée à son ambition territoriale.
« Le Groenland est riche en ressources précieuses (…). Nous sommes prêts à faire des affaires, pas à vendre » le territoire, avait réagi vendredi le ministère groenlandais des Affaires étrangères.
Ce n’est pas la première fois que les États-Unis évoquent l’acquisition de l’île. En 1867 déjà, le département d’État avait manifesté son intérêt, puis en 1946, le président Harry S. Truman avait offert en échange de l’île 100 millions de dollars de l’époque et des territoires en Alaska.
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via Abdo El Rhazi Vente du Groenland : le Danemark « surpris » après l’annulation d’une visite de Trump
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