Le gouvernement algérien vient encore une fois d’être pointé du doigt par le Parlement européen, qui a publié, le 31 juillet 2020, une réponse du Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour la politique étrangère et la sécurité et Vice Président de la Commission européenne, Josep Borrell.
Dans sa réponse, le haut responsable européen insiste, dans des termes qui ne souffrent pas l’équivoque, que l’encadrement de la liberté religieuse en Algérie par le biais de lois organiques constitue un “facteur porteur d’obstacles potentiels”.
Joseph Brrel souligne que l’Union européenne “suit de près le processus en cours de révision constitutionnelle”, en regrettant, toutefois, l’absence d’indications sur une éventuelle modification de l’Ordonnance 06-03. Dans cette même réponse, l’UE, qui fait état de son extrême inquiétude, affirme, en ce qui concerne la réouverture des églises, “suivre avec attention la situation et les développements futurs”.
Tout en invoquant les précautions sanitaires mises en place dans le contexte du COVID-19, Borrell a tenu à rappeler que, conformément aux droits de l’Homme tels qu’internationalement reconnus, “ces limitations se doivent d’être proportionnées, légitimes et limitées dans le temps”.
Dénonciations en série
La réponse du Haut représentant de l’Union européenne (UE) pour la politique étrangère et la sécurité et Vice Président de la Commission européenne, Josep Borrell, est intervenue en réponse à une question écrite sur les “attaques contre la liberté religieuse en Algérie”, présenté par cinq euro-députés de l’intergroupe liberté religieuse que sont Carlo Fidanza, (ECR, Italie), Peter van Dalen (PPE, Pays Bas), Bert-Jan Ruissen (ECR, Pays Bas), Charlie Weimers (ECR, Suède), et Izabela-Helena Kloc (ECR, Pologne). Ces Euro-députés avaient tenu à rappeler, dans leur question, que le Parlement Européen avait adopté, le 28 novembre 2019, une résolution sur les libertés religieuses en Algérie laquelle résolution “condamnait les violations des libertés fondamentales et des droits de l’Homme par le gouvernement algérien”.
Dans une note analytique publiée le 30 juillet 2020, soit un jour avant la réponse du Josep Borrell, Religious Freedom Institute (RFI), une organisation américaine basée à Washington, a stigmatisé la “persistance des préoccupations au sujet des libertés politiques et religieuses en Algérie”, en condamnant, dans ce cadre, l’incarcération prolongée d’activistes politiques et la fermeture continue des églises, ainsi que d’autres violations caractérisées des libertés religieuses “qui ont poussé la United States Commission on International Religious Freedom (USCIRF) à recommander de placer l’Algérie dans sa propre watch list et ce, pour la première fois”.
Rappelons que dans son rapport annuel 2020 de l’USCIRF, qui fait l’inventaire des “pires (pays) violateurs des libertés religieuses”, une place de choix est réservée au régime algérien, à un moment où le culte chrétien dans ce pays fait les frais d’une “vague sévère de répression”.
Régissant au rapport de l’USCIRF, la International Christian Concern (ICC), qui est une organisation chrétienne non-gouvernementale et non-partisane, basée à Washington D.C, s’est félicitée de “la position forte” dont a fait montre l’USCIRF en soutien aux minorités religieuses persécutées en Algérie, estimant que cela “envoie un message fort au gouvernement algérien selon lequel son mépris systémique à l’égard des libertés religieuses n’est plus acceptable”.
L’ICC a, dans ce cadre, interpellé le président Tebboune afin qu’il interagisse favorablement avec les préoccupations dont fait état le rapport de l’USCIRF et procède à la réouverture des églises fermées, dans un environnement qui doit assurer la protection des droits de cultes pour l’ensemble des citoyens algériens.
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