Petit à petit, le meneur du mouvement du Rif dévoile ses cartes. On s’aperçoit alors que derrière lui, des forces à tendance islamiste tirent les ficèles d’une protestation qui montre un visage social, cachant bien ses vrais desseins. Il se confectionne une image de défenseur de la veuve et de l’orphelin alors qu’il peut violer toutes les lois qui permettent à ces derniers de continuer à vivre.
On peut le constater, le discours de Nacer Zefzafi est un discours takfiriste qui met d’un côté les bons croyants, lui et ses suiveurs évidemment, et de l’autre, tous ceux qui ne sont pas d’accord avec lui. Côté religion, il devra repasser parce que des hommes de religion lui ont conseillé de ne pas reprendre dans ses discours des versets du Coran et que ce qu’il essaie de faire ne se justifie nullement par la religion.
Par ailleurs, son apparition même à un moment donné du mouvement rappelle étrangement la tactique des frères musulmans en œuvre en Egypte et en Tunisie. Au départ, ils n’avaient aucune présence et lorsque la levure a pris, ils sont apparus comme les vrais maîtres du jeu. L’histoire a retenu les conséquences de leur stratagème.
Dans un de ses directs, Zefzafi a exigé que le prix des sardines ne dépasse pas 7 DH/Kg, sinon, il a menacé de bloquer le port et accentuer son mouvement contre les autorités. Il espère, par ce subterfuge, toucher les manifestants au ventre en période de ramadan. Là, il prend vraiment les habitants pour des imbéciles et ridiculise leurs revendications légitimes qui sont culturelles, scientifiques, industrielles, éducatives…. Il a tout réduit à une question de ventre.
Ainsi, il donne plutôt l’image de quelqu’un qui veut créer un émirat islamiste dans la région. Il refuse toutes les interventions du gouvernement qui est venu sur place, alors que c’est une des demandes des populations. Le processus de décision semble ainsi limité à sa personne, c’est lui qui décide quand, comment et quoi dire dans ses directs de facebook. Il ne reconnaît pas l’autorité, en refusant de se présenter devant le procureur qui l’a convoqué suite à des accusations graves contre des ministres et des élus.
Comme s’il y avait l’Etat d’un côté et lui de l’autre. Il veut être David qui a terrassé Goliath. Son ego démesuré complique les choses aussi bien aux populations qui commencent à prendre des distances avec ses « sermons », qu’au gouvernement qui a reconnu la légitimité des revendications et s’est rendu sur place pour lancer des projets et en relancer d’autres. Et justement, le jour où les ministres étaient venus répondre aux attentes des citoyens, Zefzafi s’est mis à insulter tout le monde et à ridiculiser les projets en cours.
Et puis, il y a la plus grande insulte à la patrie. Le drapeau marocain a été soigneusement éloigné, pour laisser la place au fanion du Rif. Sans préjuger de sa culture politique, on peut lui répondre qu’il n’y a aucun mal à avoir un drapeau. Le processus de régionalisation en cours le rend même nécessaire. Seulement, il y a le drapeau du pays, et il n’appartient à personne en particulier. Il appartient à tout le monde. C’est l’un des plus grands reproches qu’on a fait aux manifestants sur les réseaux sociaux.
Reste à la fin à analyser l’image de Nacer Zefzafi entouré d’un nombre impressionnant de gardes du corps. Là, il ne sert à rien d’analyser. La relecture de la biographie de Pablo Escobar pourrait suffire.
via Abdo El Rhazi Al Hoceima, Daesh montre le bout du nez
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