Il intéresse le Maroc : L’Inde a mis en place un système, Aadhaar. Il permet de disposer de la plus grande base d’identification biométrique du monde. Unique, semble-t-il, il permet d’associer une identité à sa « signature digitale » et facilite à des vitesses impensables l’identification des personnes. Sans entrer dans le détail, ce système permettrait de ficher des millions de Marocains, le Maroc étant en possession déjà d’une base solide de cartes d’identité biométriques. Le système a de multiples fonctions et peut être très utile par exemple dans la lutte contre la pauvreté, l’acheminement des aides aux démunis, la rationalisation de la compensation, mais aussi dans la lutte contre le terrorisme et autres formes de violence, etc. Sans doute, l’exploitation
de ce type de système pose des problèmes de protection des données et d’intrusion dans la vie intime des populations à des fins de surveillance politique. Mais il ne faut pas se nourrir d’illusion, la planète bleue est à l’heure du Big Brother où tout le monde épie tout le monde et où les plus nantis technologiquement ont l’avantage sur tous les autres. On l’a vu ses deux dernières années, pas plus que le président d’une puissance comme la France, François Hollande, que la chancelière d’un Etat aussi robuste que l’Allemagne, Angela Merckel, n’ont réussi à échapper aux grandes oreilles de l’américaine NSA.
Si le chef de l’Etat français et son homologue allemande ne s’en sont pas émus outre mesure, c’est qu’eux-mêmes s’en donnent à cœur joie et vont plus loin en mettant, contre sonnantes et trébuchantes, des systèmes d’espionnage d’Internet et d’écoute sophistiqués à la disposition de pays tiers. Dans un ouvrage-compilation*, deux journalistes du site français Médiapart indiquent, en décrivant un monde de corruption « haut de gamme », comment Paris a installé pour le compte de Kadhafi, le même Kadhafi qu’il va s’ingénier à faire tomber puis à abattre, le système Eagle. « Le dispositif repose sur l’installation d’une sonde « renifleuse » à l’entrée du réseau national et la mise en place d’un centre de stockage et d’interrogation du trafic ». Il va sans dire qu’au passage, la France s’en sert pour son propre compte. Pour information, l’Egypte, le Maroc, la Syrie –celle de Bachar El Assad que la France combat depuis des années – disposent du même système. Et probablement que bien d’autres pays arabes ne s’en privent pas non plus. L’intrusion invasive dans la vie des gens est une donne des temps modernes avec laquelle, désormais, il va falloir faire. Il n’en reste pas moins que l’infaillibilité de ces dispositifs n’est pas avérée. Sinon Kadhafi serait encore parmi nous, Bachar El Assad aurait anticipé la rébellion et Zine Elaabidine Benali aurait eu une réaction plus intelligente face aux émeutes qui l’ont emporté. Il est certain que la sécurité d’un Etat a besoin de ces « gadgets », mais pas que…
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via Abdo El Rhazi Libre cours
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