Outre les impacts du covid-19 sur le commerce international, le webinar organisé par l’ASMEX en partenariat avec l’International Trade Center, l’APEX-CI et le cabinet Zafrixcs, a mis l’accent sur les nouvelles opportunités à saisir par les exportateurs marocains
La crise sanitaire a remis en question plusieurs schémas et a bousculé les flux commerciaux liés à la mondialisation. Tous les experts qui ont participé à la visioconférence s’accordent à dire que le monde fait face à une crise généralisée, sans précédent, qui se propage avec une rapidité exceptionnelle et dont les conséquences prendront du temps à être corrigées. A cet effet, les différents scénarii qui se profilent à l’horizon pour la reprise économique mondiale comportent certes beaucoup de challenges et de difficultés mais aussi des opportunités dont le Maroc et les pays de l’Afrique Subsaharienne pourraient tirer profit. La restructuration de l’ordre économique mondial impose ainsi une révision du fonctionnement des chaînes de valeur et une réduction de la dépendance à travers le renforcement de l’industrie nationale et la diversification de l’économie.
Intégration régionale
Les experts présents lors de cette rencontre ont ainsi insisté sur l’importance d’une plus grande intégration régionale pour réussir une relance saine et durable. L’accent a été particulièrement mis sur le « nearshoring » pour renforcer les liens avec les fournisseurs de la même région. Une certaine forme de solidarité africaine doit se faire et se refléter, notamment via la ZLECAF pour un échange régional consolidé et un développement économique sans concurrence. A ce titre, le président de l’Asmex Hassan Sentissi, a proposé la création d’une association africaine des exportateurs, en coordination avec l’APEX-CI et le cabinet Zafrixcs, fondé par Mme Zahra Maafiri, ex DG de Maroc Export. Cette association aura pour rôle le suivi et la promotion des exportations africaines à travers le monde et de fédérer les exportateurs africains autour de projets régionaux d’envergures (ZLECAF, Maghreb…). « D’autres partenaires stratégiques se joindront à ce projet dans les prochaines semaines », assure l’asmex. .
Clés de sortie
Les participants ont insisté, au niveau local, sur l’urgence de la lutte contre l’informel et le développement nécessaire de la R&D, de la digitalisation des entreprises exportatrices et du e-commerce pour sortir le secteur de la crise. C’est grâce aux nouvelles technologies de l’information et au commerce électronique que plusieurs opérateurs ont pu survivre et maintenir leurs commandes. L’après Covid-19 marquera très certainement un nouveau tournant dans le e-commerce au Maroc et dans le monde. Pour sa part, le président de l’APEX-CI, Guy Mbengue a mis l’accent sur les impacts de la pandémie sur l’économie ivoirienne et a salué la mobilisation de son gouvernement du secteur privé pour limiter les impacts. Plusieurs mesures visant à soutenir les entreprises, le secteur informel ont été prises. Il a appelé à prendre au sérieux le processus de transformation des matières premières et des produits semi-finis de l’Afrique au sein du continent et se pencher d’ores et déjà sur les composantes de la ZLECAF. L’impact du COVID-19 sur le commerce et la croissance au niveau international est sans appel.
Commerce en recul
La croissance mondiale 2019 est ralentie à 2,9% alors qu’elle devait se situer à 3,5%. Les changements drastiques de l’offre et la demande des biens et services ainsi que les perturbations des liens commerciaux et des règles commerciales imposés par la pandémie du Covid-19 ont un impact direct sur la croissance et sur le commerce international. Selon l’OMC, la chute du commerce mondial de marchandises devrait afficher un recul de 13 à 32% en 2020 du fait de la pandémie, la reprise des échanges attendue en 2021 dépendra de la durée de l’épidémie et de l’efficacité des mesures adoptées pour y faire face. Presque toutes les régions enregistreront des baisses à deux chiffres du volume des échanges en 2020. Il est probable que le commerce chute plus brutalement dans les secteurs ayant des chaînes de valeur complexes, notamment l’électronique et les produits automobiles.
Services en berne
Le commerce des services pourrait être plus directement touché en raison des restrictions visant les transports et les voyages. Selon le FMI, une baisse du PIB mondial de 3% est prévue en 2020 avec une reprise en 2021 si la pandémie s’estompe au second semestre 2020. Pour sa part, la CNUCED prévoit que l’IDE connaîtra une chute de 30 à 40 %. En Afrique, la baisse de la croissance devrait se situer entre -1,7% et -2,6%, sans parler des perturbations majeures des chaînes d’approvisionnement attendues à ce niveau sur fond d’un recul de 51% des exportations et de 53% des importations. Les exportations de machines et équipements vers l’Afrique devraient baisser de 29% en glissement annuel à fin mars 2020, ce qui risque d’amplifier les perturbations des chaînes d’approvisionnement dans les secteurs manufacturiers. Il est à noter que les plus fortes baisses des exportations mondiales vers l’Afrique concernent les véhicules (-21%) ; les machines et équipements électroniques (-19%) et les vêtements et produits textiles (-18%). Dans ce contexte tendu et face aux défis que les exportateurs marocains doivent relever pour réussir l’après Covid-19, l’ASMEX appelle à une forte mobilisation des exportateurs afin de permettre au secteur de jouer pleinement son rôle de levier de croissance et de relance économique nationale
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via Abdo El Rhazi Covid-19: les défis et les opportunités de l’export
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