Farid Ikken s’est attaqué à 3 policiers sur le parvis de Notre Dame à Paris, armé d’un marteau et de deux couteaux qu’il a pu acheter au supermarché. Cet Algérien préparait une thèse de doctorat. Il a lui-même fui l’Algérie, s’est rendu en Suède où il a réussi un master en journalisme. Journaliste en Suède d’abord, puis en Algérie, il défendait la démocratie. Son directeur de thèse dit de lui qu’il ne pratiquait pas, qu’il était « à mille lieues des idées salafistes ». Il était marié à une suédoise. On découvrira, sans doute, qu’il n’était lié à aucun réseau, malgré sa vidéo d’allégeance à Daech. Quelles sont donc ses motivations ?
Ceux qui lient la radicalisation aux conditions sociales, à la misère, à la fameuse « stigmatisation » devraient revoir leur copie. On assiste de plus en plus à des parcours individuels qui relèvent de la dépression, de la psychiatrie. Des êtres ravagés par le mal-être, qui décident d’en finir par un coup d’éclat et qui trouvent dans l’actualité, une voie simple.
Le fait qu’ils soient de culture musulmane joue bien évidement un rôle important. La première tentative pour sortir d’une dépression, c’est d’abord de se réfugier dans une identité censée offrir des certitudes. Tous les psychiatres vous le diront.
Les convertis qui entrent en islam par la fenêtre du terrorisme ne sont rien d’autres que des déprimés désocialisés à la recherche d’une identité non fragmentée. Il n y’a aucune recherche spirituelle dans leur démarche.
Libre aux sécuritaires de se cacher derrière leur petit doigt. Ils n’avaient aucune chance de détecter Farid Ikken, c’est cela la réalité. Personne
ne pouvait l’accuser de quoi que ce soit, ces dérives personnelles sont indétectables. Farid Ikken a peut-être eu des problèmes de couple, un sentiment d’échec, qui l’ont poussé à abandonner son projet académique et se lancer dans un attentat ridicule d’amateurisme. Il n’a sûrement aucune expérience de la violence.
C’est indétectable, mais il faut se poser la question de savoir comment éloigner des dépressifs du passage à l’acte. L’attitude qui consiste à vérifier qu’il y a un visionnage de vidéos sur internet pour tout expliquer est une autre légèreté conceptuelle, trop répandue.
A mon sens, on peut déjà enlever un argument de vente du fait terroriste. Trop de gens se disent : « j’ai une vie de merde, anonyme, dévalorisée, je vais devenir célèbre en mourant ». Le martyr, les Houris ne sont que l’emballage qui tente de valoriser encore plus cette approche. Je ne pense pas que Farid Ikken, s’il est en état de réfléchir, croit aux Houris.
Il y a moyen d’éviter cela. Il faut que les pouvoirs publics et les médias s’interdisent de publier les noms et les photos des terroristes. Ainsi, l’anonyme qui le vit mal saura qu’il restera anonyme après son acte. S’il ne supporte plus la vie, il se donnera la mort sans référence à Allah. Cela paraît être la mesure la plus facile, face au développement du terrorisme low-cost, qui est d’abord alimenté par les dépressifs.
via Abdo El Rhazi Du terrorisme dépressif
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