Bien que le risque zéro n’existe pas, Alex Wodak estime que les produits à vapeur électronique sont moins nocifs que la cigarette traditionnelle.
Pensez-vous que les produits à vapeur électronique réduisent les risques jusqu’à 95% par rapport à la cigarette traditionnelle ?
On n’aura jamais des données complètes, et les politiques doivent être faites en fonction des données dont nous disposons actuellement. Ça serait une erreur de ne pas légiférer pendant des années en attendant d’avoir plus de données ! Nous savons pertinemment aujourd’hui que le danger proviendrait du tabac brûlé, on doit plutôt faciliter la tâche pour permettre aux fumeurs de switcher vers les produits à vapeur.
Certains scientifiques affirment que la nicotine est dangereuse même sans combustion et qu’elle contient des toxines qui peuvent causer le cancer. Quel est votre point de vue ?
Ce n’est pas sans risque, il n’y a pas de risque zéro. Le réel risque vient de la fumée provenant de la combustion du tabac, cela fait longtemps qu’on débat autour de la question de la dangerosité de la nicotine mais le risque est dans l’ensemble moindre. Ceci étant, la consommation de nicotine n’est pas recommandée pour les femmes enceintes !
Pensez-vous que ces alternatives à la cigarette sont une option pour l’Afrique, vu le prix élevé des appareils utilisés pour chauffer le tabac ?
C’est moins cher que les cigarettes conventionnelles, les prix fixés dans les pays occidentaux sont liés aux taxes, sinon, la cigarette n’est pas chère. Les gouvernements ne cessent d’augmenter les prix des cigarettes pour réduire la consommation mais il y a aussi le marché noir ! En Australie, les e-cigarettes coûtent aux fumeurs environ 10% de ce que leur coûtent les cigarettes traditionnelles, sachant que la plupart des fumeurs dans mon pays ont un faible revenu. Il y a 21 ans, les remèdes pour le SIDA coutaient très cher, aujourd’hui, ça ne coûte rien du tout. S’il y a une grande demande, les prix vont automatiquement baisser.
Pensez-vous que ces substituts à la cigarette diminuent les risques de contracter un cancer ?
Absolument, si nous prenons l’exemple du Snus en Suède, le seul pays l’autorisant depuis des années dans l’UE, on remarque que taux pour la contraction d’un cancer est très bas chez les hommes utilisant le snus. Même constat pour les maladies cardio-vasculaires, donc, cela démontre que ça fonctionne.
Pouvons-nous imaginer un avenir sans nicotine ?
Je ne pense pas, la nicotine a encore plusieurs années devant elle. Il n’y a pas beaucoup de médicaments qui ont connu un aussi haut niveau de saturation et qui ont disparu. Et tant qu’il y a un grand marché, les médicaments introduits demeurent.
via Abdo El Rhazi « Le risque provient de la fumée et de la combustion de tabac » Alex Wodak Président de la Fondation australienne pour la réforme du droit des drogues
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