Quand Karim Ghellab, alors qu’il était ministre du Transport disait que les dos d’âne sur les routes urbaines ne relevaient pas de la responsabilité de ce département, il surprenait son monde, mais il disait la vérité. Il ne pouvait strictement rien faire contre le recours exagéré aux dos d’âne à Casablanca ou ailleurs. Pourtant, la plupart de ces blocs de bitume abîment les amortisseurs des voitures et gênent la circulation, plus qu’autre chose.
Cette situation ressemble à celle que constitue aujourd’hui la colère exprimée dans différentes villes du pays contre les prix du poisson. Au vu de ce mécontentement, les regards se tournent vers le ministère de la pêche alors que ce sont les Communes qui sont habilitées à intervenir et non ce département dont la responsabilité est de veiller à la disponibilité des poissons sur le marché. Les Communes doivent intervenir pour ce qui est des prix, non pas en imposant des tarifs (ce qui serait impossible, le marché étant libre), mais en mettant fin aux intermédiations spéculatives. Il est de leur ressort d’établir une liste des prix de références pour donner une visibilité au marché et éviter les abus.
Chères sardines
Exprimées essentiellement à travers les réseaux sociaux, les protestations concernent surtout les sardines. Les responsables communaux font comme si ce problème ne les concernait pas. Or, à y voir de plus près, ce sont les premiers concernés par ce qui se passe dans les marchés de gros où des intermédiaires font la pluie et le beau temps.
Des chiffres officiels que lobservateur.info a pu avoir montrent que les marchés de gros du poisson sont approvisionnés en quantités plus que suffisantes, surtout en sardines qui sont plus demandées que d’habitude durant ce mois sacré du Ramadan. Leur prix d’entrée dans ces marchés ne dépasse pas 4 dirhams le kilo. Au bout de la chaîne, on les retrouve proposées à un prix pouvant atteindre 30 DH le kilo au marché de Saniat R’mal à Tétoaun, par exemple. A Casablanca, on ne peut pas acheter des sardines de bonne qualité à moins de 20 DH le kilo.
Selon des professionnels que nous avons contactés et qui ont une parfaite connaissance du marché du poisson, les Marocains doivent pouvoir acheter les sardines à 8 DH maximum, si les communes accomplissaient convenablement leur mission de supervision et de contrôle des marchés. Pour ces professionnels, ce sont ces intrus qui sont la cause de la fièvre des prix et non les exportations, comme ont tendance à le croire les citoyens. Laisser les intermédiaires souffler le chaud et le froid dans les marchés (parce qu’ils ne sont pas uniquement dans les poissons, mais aussi dans les fruits, les légumes et autres) pourrait amener les prix à des niveaux record et le pays à une tension sociale dont il n’a nullement besoin.
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via Abdo El Rhazi Prix du poisson : Où sont les responsables communaux ?
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