La Princesse Lalla Hasnaa a présidé, ce vendredi soir (22 juin 2018) à Fès, la cérémonie d’ouverture du 24è festival de Fès des musiques sacrées du monde, organisé sous le haut patronage royal, autour de la thématique « savoirs ancestraux et renouveau de la médina de Fès ».
Ce festival s’ouvre donc en célébrant les savoir-faire artisanaux. La création présentée à cette occasion est partie d’un dessin graphique noir et blanc très stylisé qui a donné successivement naissance à une architecture historique colorée. Un travail sur des motifs géométriques, issus de mosaïques, moucharabieh ou de motifs de tissage, s’est associé au kalam de Julien Breton, calligraphe en live (light-graph).
Conçue par le directeur artistique Alain Weber et mise en musique par le compositeur et chef d’orchestre Ramzi Aburedwan, cette création a réuni des artistes prestigieux du Maroc et du monde arabe qui ont su mettre en valeur l’aspect traditionnel et contemporain de ces métiers de l’art.
Ce beau tableau a donné le ton à une programmation inspirée par la thématique des « savoirs ancestraux et renouveau de la médina de Fès ».
Jusqu’au 30 juin, le festival des musiques sacrées de Fès fera ainsi le lien entre un héritage artisanal exceptionnel dont la pierre angulaire demeure la spiritualité et une création contemporaine offrant des perspectives très prometteuses.
La programmation musicale du festival rassemblera cette année plus d’une vingtaine de pays : De la solidarité mondiale avec Goran Bregovic et ses lettres à Sarajevo, aux tissages musicaux orchestrés par le maître Jordi Savall avec son spectacle « Ibn Battuta, Voyageur de l’Islam », au Gospel de Soweto d’Afrique du Sud, « Au cœur de l’Afrique Soufie » avec l’ensemble Mtendeni Maulid de Zanzibar, de l’ensemble de la Haute Egypte et le chant des khadres soufis du Sénégal, le programme musical de la diaspora séfarade à la synagogue Slat Al Fassyine.
Cette édition a l’ambition de perpétuer l’âme de la ville et ce grâce aux ramifications entretenues entre les différentes traditions culturelles creuset de l’Histoire du Maroc mais également artisanales, à l’origine du tissu social qui la compose.
Le Forum, qui se tiendra en parallèle du 23 au 25 juin, verra la participation de plusieurs chercheurs, écrivains et philosophes qui mettront en exergue la tolérance et le vivre-ensemble à travers les Arts et la Musique.
Incarnant un symbole de dialogue des religions, des cultures, le festival aspire, selon ses initiateurs, à élever la réflexion et inviter aux échanges et interrogations indispensables dans un monde en pleine mutation économique, politique et social.
A l’instar des éditions précédentes, le Festival des musiques sacrées du monde offre un florilège d’expressions musicales des différentes traditions et cultures du monde, des concerts gratuits au grand public et des soirées soufies ainsi que d’autres activités pédagogiques.
Le Festival de Fès des Musiques Sacrées du Monde et son Forum, créés respectivement en 1994 et 2001, s’inscrivent dans la tradition savante, artistique et spirituelle de la ville. Depuis son avènement, ce rendez-vous a connu un succès grandissant. Le Festival fut désigné en 2001 par l’O.N.U. comme l’un des événements marquants contribuant au dialogue des civilisations.
Magnétique, l’évènement a rallié des artistes de notoriété internationale de tous les horizons, partageant la quête du sacré. Pour n’en citer que quelques-uns : Joan Baez, Patti Smith, Björk, Ben Harper, Paco de Lucia, Ravi Shankar, Sabah Fakhri, Kadhem Saher, Mounir Bachir, Asmaa Lamnawar, Wadi al Safi, Julia Boutros, Sheikh Yasin al Tuhami, William Christie, Barbara Hendricks, Jessie Norman, Jordi Savall et Montserrat Figueras, Tereza Berganza, Jean-Claude Casadesus, Archie Shepp, Randy Weston, Youssou N’Dour ou encore Salif Keita.
Le Festival se veut aussi une pépinière qui dévoile au public des talents encore méconnus ou qui accompagne des projets audacieux, fraîchement sortis de l’imagination de musiciens et poètes aventureux. Depuis quelques années, sous l’impulsion de son directeur artistique, le Festival initie également des créations pluridisciplinaires de grande envergure présentées en ouverture.
La diversité des propositions artistiques, de ces créations de prestige aux populaires Nuits soufies en passant par la soixantaine de concerts et spectacles, prend corps dans la vieille ville.
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via Abdo El Rhazi L’héritage ancestral à l’honneur au 24e festival de Fès des musiques sacrées du monde
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