Par : Hamid Enayat
Aujourd’hui, l’heure est à la politique de complaisance avec le régime en Iran, tant au plan économique que politique.
Les grands groupes continuent leurs affaires avec les mollahs et les œuvres du Louvre s’exposent au musée de Téhéran. Mais dans une certaine schizophrénie, les pays occidentaux reconnaissent aussi l’Iran comme un acteur majeur du conflit syrien, soutenant le régime de Bachar al-Assad aux côtés des Russes et condamne ce même régime pour avoir tenté de commettre des attentats terroristes sur le sol européen;
Prenant même des sanctions contre l’administration iranienne et des officiels iraniens le mois dernier. « Le Conseil de l’Union européenne a décidé d’inscrire sur la liste européenne des entités impliqués dans des actes de terrorisme, une entité et deux individus responsables de l’organisation du projet d’attentat contre un rassemblement de l’Organisation des Moudjahidines du Peuple iranien (OMPI), déjoué le 30 juin 2018 à Villepinte », a déclaré le porte-parole du ministre français des Affaires étrangères le 8 janvier dernier.
Il semble pourtant que l’objectif de la diplomatie européenne reste centré sur le maintien de l’accord sur le nucléaire iranien conclu avec Téhéran en 2015, oubliant totalement voix de la population iranienne.
En continuant de normaliser ses relations avec le régime iranien, nos dirigeants seraient bien avisés de relire les pages de la révolution de 1979, qui mena brutalement ce pays moderne vers le chaos.
Car bien que largement minoritaires, ce sont les mollahs qui ont raflé la mise depuis 40 ans. IIs ont pris le pouvoir par la ruse et l’ont gardé par la terreur en trompant le peuple iranien et l’ensemble du monde occidental.
La révolution iranienne s’est très vite retournée contre le peuple, victime des pires brutalités du régime islamiste théocratique. Au menu: emprisonnements, exécutions massives, contrôle des médias et des mosquées, flagellations, pendaisons publiques, tortures etc.
En peu de temps, tout fut interdit. Hommes et femmes séparées, plus de musique, plus de sorties, plus de danse, plus de matchs de football. Le peuple qui rêvait de démocratie, s’est réveillé avec la pire des théocraties.
La conquête du pouvoir s’est faite par une stratégie enjôleuse qui a aussi anesthésié la communauté internationale. Aujourd’hui encore le monde entier continue à sous-estimer les crimes que les mollahs sont prêts à commettre pour conserver le pouvoir.
Et quand à de nombreuses reprises, le peuple a tenté de se soulever, ce fut la prison, la torture et la mort. Le soulèvement du peuple iranien depuis le mois de janvier 2018 et la poursuite des mouvements sociaux montrent que le régime iranien est incapable de répondre aux besoins de la population iranienne.
A coups de concessions multiples et d’accommodements raisonnables avec l’Iran, les pays occidentaux ne peuvent pas se permettre d’ignorer cette leçon de l’histoire.
Car une alternative existe belle et bien, c’est le Conseil National de la Résistance iranienne (coalition de l’opposition) dirigée par une femme, Maryam Radjavi, qui veut établir une république démocratique, pluraliste et laïque en Iran.
Le 8 février, à l’occasion de 40 ème anniversaire de l’effondrement de la dictature du chah et la monopolisation du pouvoir par les mollahs, une grande manifestation est prévue à Paris. Ce sera l’occasion pour la diaspora d’affirmer sa solidarité avec l’aspiration de changement de régime en Iran et d’appeler à une politique de fermeté contre le régime.
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Abdo El Rhazi Iran : 40 ans après, arrive le temps d’une révolution démocratique