Retrait provisoire de la reconnaissance par le ministère de l’agriculture, obstacles de développement de la filière au Maroc, potentiel de l’export vers le marché israélien…le président de la Fédération Interprofessionnelle Marocaine de la Filière Biologique (Fimabio), Abdelhamid Aboulkassim dit tout.
Dans un courrier du 25 décembre dernier, le ministère de l’agriculture a informé la Fimabio du retrait provisoire de la reconnaissance de l’entité. «En attendant la décision définitive du comité consultatif de l’interprofession à ce sujet, je vous informe que le département de l’Agriculture suspend toute forme de coopération avec votre organisation», indique le courrier du ministère de l’Agriculture. Le président de la fédération Abdelhamid Aboulkassim, explique que c’est une suspension momentanée, le temps de remplir les conditions exigées. «Un budget annuel de 2MDH est octroyé aux différentes fédérations et autres par le ministère de tutelle. Créée en 2016, la Fimabio, a reçu de son côté le même montant en 2017. Cette enveloppe n’a été épuisée entièrement qu’en 2020, d’où la nécessité de présenter un rapport financier qui détaille les différents postes de dépenses », déclare Abdelhamid Aboulkassim qui rassure que «le bilan sera présenté dans quelques jours ». Aussi, il est demandé à la Fimabio de communiquer des documents justifiant le niveau de représentativité des organisations professionnelles membres de l’interprofession. Sur ce point, Abdelhamid Aboulkassim précise que le secteur compte près de 400 opérateurs dont 150 sont des adhérents à la Fimabio. Il faudrait donc 50 membres de plus pour que l’organisation soit représentative. «L’une des exigences et que les adhérents représentent 60 à 65% des exportations. Avec le nombre de membres que nous comptons le chiffre d’affaires à l’export est de plus de 70%. Mais il faudra recruter d’autres opérateurs pour satisfaire au critère de la représentativité en termes du nombre exigé pour qu’il soit supérieur à 50% par rapport au total des acteurs sur le marché », note Aboulkassim.
Problème de commercialisation localement
D’après les chiffres de la fédération de 2019, le secteur compte 9500 hectares de superficies cultivées avec une production de 94.500 tonnes sans compter les 180.000 tonnes de cultures spontanées. 80% de la production est localisée dans cinq grandes régions à savoir Casablanca, Rabat, Marrakech, Agadir et Guelmim.
Et d’après les études effectuées, il y a une très forte demande en matière des produits bio sur le marché marocain, et les distributeurs du Bio enregistrent une croissance de 20% de leurs ventes par an. Un seul hic, le réseau de commercialisation au niveau local. «On note un problème d’acheminement du produit depuis le producteur vers le consommateur puisque le réseau de distribution est très peu développé », reconnait Aboulkassim. Des conventions de partenariats ont été signées avec des opérateurs de la grande distribution mais le problème persiste toujours. «Nous avons un projet financé par l’agence française de développement à côté de deux autres pays africains (la Tanzanie et l’Ouganda), pour développer le marché national », note Abdelhamid Aboulkassim qui ajoute que des tables rondes de rencontres entre producteurs et consommateurs ont été prévues en 2020 dans 6 villes marocaines. Mais avec le covid, le projet a été reporté. L’objectif est de créer un réseau entre producteurs et consommateurs et renforcer la confiance.
Israël, marché prometteur pour le bio marocain
Au-delà, du marché national, l’objectif est de développer aussi l’export. A l’heure actuelle, le Maroc avec la Tunisie restent les seuls pays africains où le Bio est réglementé. Et selon Abdelhamid Aboulkassim, le potentiel est énorme. Encore faut-il booster la production, augmenter le nombre de producteurs et diversifier les marchés d’exportation. «On exporte principalement vers l’Europe vers des pays comme la France, l’Allemagne ou encore la Suisse. Mais, l’ambition est d’aller au-delà et diversifier les débouchés pour le bio marocain », affirme Aboulkassim. La reprise des relations entre le Maroc et Israël représente une réelle opportunité pour la filière. Et le potentiel du développement des affaires est prometteur. «Nous allons procéder à des études de marché pour définir les besoins d’Israël en matière des produits Bio », promet le président de la Fimabio qui ajoute que des rencontres bilatérales entre les opérateurs des deux pays pourraient être organisées prochainement.
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via Abdo El Rhazi Agriculture. Comment va le bio marocain ?
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