Ce qui se passe au Diocèse de Lyon n’est pas un simple fait divers. Des Prêtres pédophiles, malgré les plaintes des victimes, ont été couverts par leur hiérarchie. L’église, aux USA, a été condamnée à des millions de dollars de réparations pour les mêmes faits. Ce ne sont donc pas des faits isolés, puisqu’en Irlande, en Espagne, on a pu voir les mêmes histoires sordides, remonter à la surface, après des décennies de silence, de compromission, déni, au détriment de vies humaines sérieusement détruites. Ce qui est grave, c’est que les prêtres sont censés représenter l’église, être des pasteurs, personnaliser des valeurs comme la bonté, la rectitude, l’amour au sens noble, pour les croyants. Dans ces conditions, les témoignages des victimes le prouvent, l’enfant est perturbé, plus facile à manipuler, ne résiste pas, ne parle pas, on ne le fait que des années plus tard. La première réaction des parents, nécessairement croyants, est de s’en remettre à la hiérarchie, qui ne sanctionne jamais, laisse ces criminels en contact des enfants. La justice des hommes peine à transpercer l’omerta des institutions religieuses. Au Maroc, sommes-nous dans une configuration différente ? Il n’y a pas d’église en Islam. C’est une différence majeure. Mais, nous avons notre lot de Fkihs pédophiles. Ils sont rarement inquiétés, parce qu’ils bénéficient, jusqu’à présent, d’une mansuétude sociétale incompréhensible, inacceptable. Le poids du respect d’une prétendue connaissance religieuse, inhibe les parents, mais d’abord la victime. Sur les affaires qui arrivent devant les tribunaux, malgré la mobilisation de la société civile, les jugements sont «miséricordieux», deux ans de prison en moyenne. La mansuétude sociale est un atavisme où influence religieuse et conservatisme coutumier se mélangent. On ne veut pas porter une accusation contre un homme de foi, que l’on dit porteur de la «Baraka», une sorte de bienveillance divine. En même temps, on cache le viol, parce qu’il ferait honte … à la victime et sa famille. Nous sommes face à des représentants de la religion, de la foi. Pour les croyants, pour les fidèles ce sont des pasteurs, ceux qui indiquent la voie pour sauver son âme et aller en Paradis. C’est une position dominatrice qui va au-delà de celle de l’enseignant, ou de l’éducateur sportif, qui eux aussi, ont un statut, qui légalement, alourdit la peine, en cas de fait de pédophilie. La pédophilie est une perversion abjecte, de l’avis de tous les scientifiques, inversible, insoignable, sauf par recours à la castration chimique. La loi doit donc préserver l’enfance, la protéger contre les prédateurs, sans tomber dans les débats annexes. La question des peines est importante. Il est scandaleux que le viol d’un enfant soit sanctionné de deux ans de prison. Les peines doivent être beaucoup plus lourdes. Mais le problème c’est l’omerta des institutions, on le voit avec le comportement de l’église, pour qui l’image est plus importante que la souffrance des victimes. En plus, on pose aux victimes le problème de la preuve, alors qu’ils n’ont qu’un drame, une atteinte à leur intégrité à raconter. L’incrédulité de leurs « confesseurs » est une blessure supplémentaire qui aboutit souvent à leur silence, avec un sentiment de culpabilité ! Les débats sur le célibat des prêtres est une insulte faite aux «proies» parce qu’il accorde des circonstances atténuantes aux prédateurs. De même, dire que les pédophiles sont des malades, qu’il faut traiter comme tels, revient à laisser dans la nature des assassins incurables. Seule la défense des enfants doit primer dans ce dossier.
via Abdo El Rhazi Pédophilie, Le drame du silence
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