Fidèle à son rôle de promoteur des échanges et débats autour des questions qui agitent le monde, l’Université Internationale de Casablanca (UIC) a organisé mercredi 15 février une table-ronde inédite autour du rôle du crowdfunding au Maroc et dans le monde. Très suivie, la rencontre a réuni Kenza Lahlou, co-founder et managing director de StartUpYourLife, une organisation qui soutient et relie les entrepreneurs innovants au Maroc, et Emmanuel Exposito, CEO d’Afineety, une plateforme panafricaine de financement collaboratif.
“En 2014, le marché du crowdfunding pesait plus de 65 milliards de dollars et avait permis la création de 270 000 emplois dans le monde. Aujourd’hui, on dénombre plus de 1.250 plates-formes dédiées à ce phénomène sur la planète. Le crowdfunding est même devenu le mode de financement préféré d’un grand nombre de start-up. C’est dire combien son rôle est primordial”, a souligné en introduction Jamal Boukouray, modérateur de la table-ronde et professeur à l’UIC.
“Il n’a jamais été plus facile d’entreprendre qu’aujourd’hui, où Internet permet de créer en dépensant beaucoup moins qu’avant. Nous sommes dans une ère où tout est possible, où les nouvelles technologies nous offrent l’opportunité de ne plus évoluer uniquement au sein d’une entreprise ou d’un groupe mais de créer nos propres structures”, a témoigné Kenza Lahlou, qui a rejoint San Francisco en 2012 après un passage à Paris.
“J’ai aidé des start-up à s’installer aux Etats-Unis et je me suis rendu compte que l’effervescence suscitée par la nouvelle économie touchait le monde entier, du Pakistan à la Lituanie. Je suis ensuite revenue au Maroc, où le nombre d’entrepreneurs innovants était plus réduit mais où la tendance a été remarquablement positive ces dernières années”, a-t-elle indiqué, soulignant le rôle majeur des incubateurs de start-up dans le Royaume.
“Le crowdfunding, qui consiste en une plate-forme technologique mettant en relation des investisseurs et des porteurs de projets, est né en même temps que les start-up dont les créateurs, ayant besoin de fonds pour se développer mais ne pouvant offrir de réelles garanties aux banques, ont dû faire appel au financement alternatif, notamment les dons”, a confié Emmanuel Exposito, qui a participé à la création récente de la Fédération marocaine du crowdfunding. “Néanmoins, le crowdfunding ne concerne plus uniquement que les start-up. Il s’agit aussi de financer des films, des projets de développement, des événements culturels, etc.”
“Les plates-formes qui fonctionnent le mieux disposent d’une réglementation qui leur est favorable. En Angleterre, Crowdcube a financé en quatre ans 300 projets pour une moyenne de 300.000 livres, générant la création de 9 000 emplois. Nous sommes loin de ces chiffres en Afrique, où le crowdfunding ne pesait en 2015 que 30 millions d’euros mais le marché connaît chaque année une croissance à deux chiffres sur le continent”, a-t-il précisé, ajoutant que, “même si des textes autorisent le financement alternatif sous certaines conditions, le crowdfunding ne dispose encore d’aucun cadre réglementaire au Maroc.”
via Abdo El Rhazi L’UIC se penche sur le financement durable au Maroc
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