KAWS expose pour la 1ère fois au Moyen-Orient !
Après avoir exposé en Amérique, Europe et en Asie, l’artiste de renommée, peintre et designer new-yorkais présente sa 1ère exposition solo au Moyen-Orient «He eats alone» du 25 octobre 2019 au 25 janvier 2020à la Caserne des pompiers de Doha à Qatar. Organisé par le célèbre historien de l’art Germano Celant, l’exposition explore sa carrière et une quarantaine d’œuvres comprenant des peintures abstraites, du graphismeet des sculptures réalisées au cours des 20 dernières années.Une sculpture gonflable monumentale flottante de 40 m de long « HOLIDAY » (2019) sera également installée dans le vieux port de Dhow. Des baskets, des planches à roulettes et des jouets conçus par KAWS, sont aussi présentés dans les archives situées au 2e étage du café de la caserne.
Issu de la scène grafitti, l’artiste réputé pour ses personnages emblématiques (Chum, Accomplice, Companion) déclinés sous forme de jouets, de t-shirts et de sérigraphie, concilie les références aux icônes de la culture Pop (les Simpson, les Schtroumpfs, Bob l’éponge), l’énergie frontale des peintres urbains (yeux en croix, crâne de pirate)et des moyens de production à grande échelle typiques du Pop Art. Ses images possèdent un humour sombre et sophistiqué, révélant ainsi l’interaction entre art et consommation, faisant à la fois référence à l’histoire de l’art et à la culture pop.
Agé de 45 ans, Brian Donnelly a commencé sa carrière dans le street art dans les années 1990, devenant ainsi synonyme du nom KAWS. Pour GermanoCelant, commissaire de l’exposition : « Les chiffres de KAWS témoignent d’un art «sans lieu» capable de véhiculer un univers imaginaire, …mais en accord avec une perspective humaine reliée aux sentiments de souffrance et de douleur, d’ennui et de tristesse, qui nous permettent de résister à l’aplatissement et à l’annihilation de masse ». En explorant la production industrielle avec KAWS COMPANION, CHUM et ACCOMPLICE, « l’artiste façonne des objets qui traduisent l’exubérance bruyante des graffitis en personnages de dessins animés en 3D rappelant des images et des personnages familiers de la culture pop. KAWS représente ainsi la vacuité des supports et, en tant que produit consommable, l’échec de l’art – un échec pour changer le monde ».
C’est votre 1ère exposition à Doha. Vous avez exposé dans le monde entier, qu’est ce qui fait la particularité de ce lieu de la Caserne des pompiers ?
En fait, j’ai déjà eu une 1ère expérience ici en installant ma sculpture gonflable « Small Lie » (2018) à l’aéroport de Doha.Je suis reconnaissant de cette opportunité de montrer pour la 1ère fois un grand nombre de mes œuvres à Doha et dans un espace aussi complexe et intéressant.Pour moi, c’est nouveau, ça me rappelle la 1èrefois que j’ai exposé au Japon (années 90), j’aime l’idée de découvrir de nouveaux lieux et de nouveaux espaces, des endroits auxquels je ne suis pas habitué. J’adore le fait de créer une sorte de dialogue avec les gens d’ici, cette exposition va leur permettre de découvrir mon travail.
Comment s’est effectué le choix d’œuvres différentes ?
On ne s’est pas soucié d’instaurer une logique particulière, mais ça résume en général mon travail, mon parcours. Des fois, d’anciennes peintures m’inspirent pour de nouveaux projets. Et quand tu te ballades dans ce labyrinthe, tu as différentes lignes de repères, donc, tu es libre de te promener dans toutes les directions.Le fait de réunir autant d’œuvres sculpturales à différentes échelles et différents médiums m’aide à mieux les comprendre et à comparer les sentiments qu’elles dégagent.
Pourquoi cette attirance pour le monde des dessins animés qui rejoint celui du vrai monde ?
J’ai commencé avec les graffitis avant de m’attaquer aux jouets dans les années 90, pour enfin intégrer les formes humaines à mes œuvres. Ça a un rapport avec les conditions humaines, l’empathie, la fierté qu’on retrouve chez les super héros…Je voulais juste faire des personnages auxquels les gens pourraient s’y identifier.
Un message particulier derrière vos œuvres ?
Pas particulièrement. Je suis très ouvert à propos de mon travail, de ma vie, il n’y a pas d’opacité et j’espère que ça se ressent à travers mes œuvres. Je ne vise pas un public spécifique, mais je suis heureux de savoir que mon travail peut susciter une réaction des enfants et d’un public plus âgé.
Pourquoi avoir choisi les croix sur les yeux comme signature personnelle ?
Quand j’ai commencé à peindre sur les panneaux publicitaires, j’ai commencé à mettre des yeux barrés sur mes personnages, puis, j’ai décidé de les garder par la suite comme une sorte de griffe personnelle. Cette interaction entre l’art et le monde la consommation, on la ressent à travers ces personnages aux yeux fermés qui abordent le spectateur avec des formes reconnaissables et tentent d’interagir plus facilement avec la société.
Qu’en est-il de votre figure gonflable « Holliday » à Dhow Harbor Doha ?
J’ai fait ce projet dans plusieurs endroits du monde, en Corée, à Tapei, en Mont Fugi au Japon (Compagnion). C’est une structure gonflable de 40 m et l’installation est à chaque fois différente parce que ça dépend vraiment de l’espace où vous allez la mettre. On travaille à grand échelle, j’ai pensé que c’était une grande opportunité de faire cela à Doha et je suis ravi de placer une oeuvre qui va devenir une partie intégrante de la ville sur le vieux port de boutre avec l’horizon de West Bay en arrière-plan et les vieux bateaux de premier plan.
Certaines de vos œuvres sont monumentales. Pourquoi ?
Ça dépend de l’espace où vous allez exposer et certains lieux s’y prêtent à ce genre de dimensions. A Doha, ça se marie bien avec les navires du vieux port. Lorsque ces figures sont présentées plus grandes que nature, elles témoignent d’une époque contemporaine dans laquelle l’image est souvent échangée contre une personnalité, alors que leurs attitudes émotionnelles sont profondément empreintes d’humanité.
Vous êtes à la fois graffeur, peintre, designer…Qu’est ce que vous préférez le plus ?
J’aime tout. La raison pour laquelle je travaille sur plusieurs matériaux me procure une certaine liberté. Ça me permet de revenir sur certaines œuvres et de les intégrer à d’autres. Et en tant que designer, ça me permet de rester à jour et de garder la mémoire fraîche. Si je suis passé de la 2eà la 3edimension, c’est pour avoir une plus grande maîtrise de l’espace et du réel.
Les artistes qui vous ont inspiré ?
Il y en a tellement, …Gerhard Richter, Claes Oldenburg, Chuck Close…
Une œuvre en particulier dont vous êtes fier ?
Toutes, je les considère comme mes enfants. On ne peut pas préférer un à l’autre. Chacune des œuvres a une signification personnelle pour moi, mais je ne veux pas imposer ces pensées au spectateur. Je préfère que le travail trouve un nouveau sens pour les personnes qui prennent le temps de le voir.
Comment voyez-vous l’évolution de votre travail ?
Plus en avance dans l’âge, plus on se sent plus mature, plus à l’aise avec plusieurs choses. Je ne considère pas ce que je fais comme un boulot, je m’amuse plus qu’autre chose.
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via Abdo El Rhazi KAWS expose pour la 1ère fois au Moyen-Orient !
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