Les deux pays se rejoignent sur tous les grands dossiers. L’Administration Obama a pris acte des avancées démocratiques du Maroc et de son rôle stabilisateur dans la région. Les risques terroristes, au Sud et à l’Est du Royaume, et la forte implication de Rabat dans la lutte anti-terroriste ont fini par convaincre les élites américaines que cette alliance doit être renforcée. On le sent sur l’affaire du Sahara, pour ne citer que ce dossier important pour le Maroc, des sénateurs aussi bien démocrates que républicains soutiennent ouvertement la position marocaine. Ils estiment que le séparatisme est «irréaliste». Aujourd’hui Il y a une meilleure compréhension de la nature du conflit à Washington. Mais les relations entre les deux pays, très vieilles, dépassent ces questions. Que le Vice-président Joe Biden assiste à un événement sur le business en Afrique à Marrakech est loin d’être anodin. Le Maroc, hub pour l’Afrique, continent au potentiel de croissance le plus fort et véritable enjeu économique, ce n’est pas un slogan mais une réalité qui s’impose et impose des repositionnements stratégiques. C’est dans ce contexte qu’intervient la nomination de Lalla Joumala Alaoui comme ambassadrice du Maroc à Washington. Son expérience à Londres est une grande réussite. Elle a rapidement tissé les liens qu’il fallait au sein de la plus vieille démocratie du monde. Elle a multiplié l’organisation d’événements pour densifier les relations entre les deux pays. Lalla Joumala a fait preuve d’une dextérité exemplaire, ainsi que d’une parfaite compréhension des spécificités et des subtilités anglosaxonnes.
A Washington, elle ne pourra être que favorablement accueillie. Car, en plus de ses qualités humaines, ses compétences avérées sa connaissance des dossiers, elle est aussi membre de la famille royale au sens large. Les Américains sont très sensibles à la nomination d’ambassadeurs proches des centres de décision, ils considèrent que c’est le signe d’une volonté de forte coopération et de liens rapprochés entre leur Administration et les décideurs du pays concerné. Cette nomination comme d’autres, est un signal très fort de la volonté de recentrage du corps diplomatique, en vue d’une plus grande efficacité pour mieux répondre à l’état des relations avec les pays où ils sont nommés. Désormais, les ambassadeurs ne sont plus interchangeables à souhait. C’est une sorte de spécialisation par sphères et par dossiers qu’on ne peut que saluer. La nouvelle ambassadrice à Washington a un contexte très favorable, mais des enjeux essentiels. Comme
décrit plus haut, elle ne peut être que favorablement accueillie par l’establishment de Washington. Sa grande connaissance des dossiers, son charisme, sont des atouts certains. Mais elle arrive dans une année électorale où tous les regards américains sont tournés vers l’intérieur. Il est rare de voir une Administration en fin de mandat prendre des positions fortes à l’étranger. Mais elle connaît les institutions anglo-saxonnes et sait que quelque soit le résultat des élections, il y a une permanence des choix stratégiques. Tout l’enjeu sera de conforter les acquis du Maroc dans ses relations avec la première puissance mondiale, de renforcer les relations économiques dans le cadre de l’accord de libre échange, de mieux exposer la constitution démocratique et les réformes qui ont eu lieu, ou qui sont en cours. Elle en a les capacités et l’opportunité, elle ne peut que réussir.
via Abdo El Rhazi Les relations maroco-américaines sont au beau fixe.
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