‘Rabat vient d’accueillir l’un des plus grands rassemblements des femmes parlementaires arabes pour débattre du renforcement de la représentation paritaire dans la vie politique.’
Organisé par le Réseau des femmes parlementaires arabes pour l’égalité, « Ra’edat » (« Pionnières »), avec la participation de l’Union Européenne et d’ONU Femmes dans le cadre du Programme « Un bond en avant pour les femmes », le Forum qui s’inscrit dans le cadre de l’appui aux femmes parlementaires au niveau mondial, vise à promouvoir un agenda politique sensible au genre.
Plus de 150 femmes parlementaires et représentantes d’organisations internationales originaires de vingt pays, se sont ainsi réunies les 9 & 10 février à Rabat pour débattre de l’exigence de mettre en œuvre des politiques qui tiennent compte de l’égalité des sexes et de l’intégration des femmes en politique. Et ce, dans le contexte des transitions démocratiques que traversent les États arabes, et où l’égalité des sexes et la participation des femmes deviennent plus que jamais une des priorités de la région. Les femmes bénéficient ainsi d’une opportunité historique pour obtenir une représentation paritaire dans la vie politique. En l’espace de 15 ans, le taux de représentativité féminine dans les parlements arabes est passé de 7% à 19%. Les gains ont été facilités par l’introduction de quotas ou par des nominations directes au sein d’institutions (ex : assemblées législatives) dominées par les hommes. En Arabie saoudite, les femmes ont été autorisées à voter et comptent 17 élues aux élections municipales, aux Emirats Arabes Unies, Amal al-Qubaisi a été la 1ère femme élue à la tête du Parlement (2015). L’accès des femmes à la scène politique reste néanmoins inégal, certains pays comme la Tunisie ou l’Algérie, tirent bien leur épingle du jeu et comptent plus de 30 % de femmes représentées au parlement, tandis que d’autres accusent un retard avec un taux de participation n’atteignant que 2 %, et dans certains pays comme le Koweït, le Qatar, Oman ou le Yémen, il est quasi nul.
Avec un taux de représentativité féminine de 21%, le Maroc est sur la bonne voie puisqu’il est sur le point de rejoindre les pays leaders en la matière (la Tunisie, l’Algérie). Rupert Joy, ambassadeur et chef de la délégation de l’Union européenne au Maroc a salué les réformes entreprises par le Royaume et a estimé que le code électoral en révision pourrait permettre de réaliser la parité, vu le contexte favorable dont jouit le pays, «la Constitution de 2011 consacre l’égalité entre les femmes et les hommes et exhorte le gouvernement à mettre en place les mécanismes nécessaires pour garantir la parité», a affirmé Joy qui a rappelé l’engagement de l’UE pour que l’égalité devienne une réalité. Un engagement qui s’est concrétisé par l’octroi d’un don de 45 millions d’euros au Maroc, destiné à la mise en œuvre du plan gouvernemental pour l’égalité.
Les participantes ont passé en revue les obstacles communs entravant la participation politique des femmes dans les Etats arabes, (image négative dans les médias, discriminations, violences électorales, pauvreté, manque d’accès à l’éducation…). « Les femmes sont perçues comme dépourvues de qualités de leadership et comme ayant moins de chances de gagner des scrutins. Nous devons contribuer à changer cette situation », s’est indignée Rula Al Farra Alhroob, membre de la Chambre jordanienne des Communes et Présidente du nouveau Réseau « Ra’edat ». Un avis partagé par Mohamed Naciri, directeur régional de l’ONU Femmes, qui parle de la nécessité « d’augmenter le nombre des femmes impliquées à des niveaux élevés de prise de décision, puisque leur participation dans tous les domaines est un gage de réussite qui n’est plus à démontrer » !
via Abdo El Rhazi Ra’edat, 1er Forum des femmes parlementaires arabes pour l’égalité
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