‘Surnommée « la boule de feu du sud », Nikki Hill est un vrai condensé d’énergie. La nouvelle sensation rock’n’roll aux Etats-Unis a adoré son passage au Maroc.’
En moins d’un an, Nikki Hill a réussi à séduire tous les Etats-Unis et une partie de l’Europe. Connue pour son charisme et son énergie débordante, la soul girl américaine à la chevelure de jais est une vraie bombe. Ses prestations scéniques époustouflantes ne laissent personne indifférent et continuent d’avoir l’effet d’une trainée de poudre, jusqu’en Afrique du nord et plus précisément au Maroc, où ses compositions originales à la fois sauvages et swing ont séduit le public du Tanjazz 2015. Sa voix graveleuse et crue mixée à la rythmique endiablée de son mari et guitariste Matt Hill et la section serrée fournies par Ed Strohsahl et Joe Meyer font un bruit qui sonne comme la vérité.
Puisant dans les saveurs de la musique roots américaine, la nouvelle reine du rock’n’roll déclenche un ouragan à chaque fois qu’elle se produit sur scène. Originaire de Durham, Caroline du Nord, celle qui a commencé à chanter toute petite le gospel dans les chorales des églises du sud, fait tourner les têtes avec ses robes vintage, ses foulards colorés et ses innombrables tatouages. A l’image d’Etta James, elle a réussi à imposer son style, à la fois cru, intense et vrai.
Toute petite, vous chantiez du Gospel ?
Oui, j’ai commencé à chanter à 7 ans, mais le Gospel ne me permettait pas d’avoir une carrière, vous savez, tous les enfants dans le sud des Etats-Unis chantent dans les chorales ; mon père m’a poussé à le faire, mais maintenant, j’en suis reconnaissante, c’est une des grandes raisons pour lesquelles j’ai cette voix.
A quel moment vous avez su que vous vouliez faire carrière dans la musique ?
C’est encore très dur pour moi, j’y pense tous les jours (rires). On se demande toujours pourquoi on fait ça, je crois que j’ai commencé à chanter sérieusement après mon mariage avec Matt Hill, on jouait dans des petits clubs à St Louis, où on vivait. L’avantage de ces endroits, c’est qu’on pouvait chanter juste avec une guitare, ça m’a permis de m’entrainer et de travailler ma voix. Les gens et mon mari m’encourageaient énormément, puis, je me suis dit, pourquoi ne pas écrire les paroles de quelques chansons et voir le feed back des gens, et ça a bien fonctionné !
Et pourquoi le Rock’n’roll ?
J’ai toujours été attirée par l’énergie, le ressenti, l’attitude et le style de cette musique, en plus, il y a tellement de façons pour la jouer et l’interpréter, c’est un mix de beaucoup de styles : blues, rythm’n’ blues, soul, country !
On vous appelle la reine du rock’and’roll, ça vous quoi ?
Je ne sais pas pourquoi, mais c’est super, vous savez, il n’y a plus de stars de rock de nos jours, et je ne le fais pas pour la célébrité ou pour de l’argent. En fait, j’aime partager la musique avec les gens, ça me permet de me sentir bien, ça m’aide beaucoup dans les moments difficiles.
D’ailleurs, vous avez votre propre style ?
Oui, j’essaie de le faire à manière, et avec mon groupe, on essaie d’être synchro pour obtenir le même son. Vous savez, avec le rock’n’roll et la musique en général, c’est très important d’être soi même, d’avoir un style intense, cru et vrai !
Vous écrivez les paroles de vos propres chansons, comme pour votre dernier album “Heavy Hearts Hard Fists” sorti en octobre 2015, d’où puisez-vous votre inspiration ?
Vous devez écrire sur ce que vous connaissez, j’écris sur ma vie, ma propre expérience, sur l’amour, le bonheur, la tristesse, la colère, …et puis, les gens s’identifient à ce que vous chantez, d’autres, ça va les faire danser, mais ce qui est sûr, c’est que ça produit un certain effet sur le public, ça ne laisse personne indifférent, ça peut rendre furax, ça peut déplaire, mais ça reste quand même un sentiment, ça provoque une émotion et c’est génial.
Vous vous attendiez à avoir un tel succès ?
Pas du tout, je me sens si chanceuse surtout que de nos jours, il est tellement difficile d’être musicien. D’ailleurs, ça me surprend de voir que je peux en vivre à plein temps, mais croyez-moi, ce n’est pas aussi difficile que de laver la vaisselle, car j’en ai fait des petits boulots dans ma vie, …Je veux juste pouvoir continuer à écrire, à chanter et à m’améliorer.
Les chanteurs qui vous inspirent ?
Otis Redding, Little Richard, la guitariste de gospel Sister Rosetta Tharpe, Bob Scott AC/DC, Mick Jagger…J’adore les chanteurs de gospel, ils dégagent tellement d’énergie, c’est très lié avec le Rock’n’roll..
La scène, c’est important pour vous ?
Oui, c’est le meilleur endroit où un artiste peut vraiment s’exprimer. Enregistrer en studio, c’est important mais c’est très amusant de voir comment les chansons changent quand vous les jouez live, le studio ; c’est un autre sentiment, sur scène, la façon dont le public réagit avec vous change complètement la donne, c’est un peu le côté magique de la musique. La scène, c’est là où on brille vraiment !
Vous êtes connue aux USA et un peu partout en Europe. Là, vous faites les yeux doux au Maroc. Ça vous fait quoi de vous produire en Afrique du nord ?
C’est difficile pour moi de parler de ma popularité, je me sens très chanceuse d’être en tournée, et faire ce que je fais ! Je suis très fière d’avoir été à l’affiche du Tanjazz 2015. D’ailleurs, je suis tombée amoureuse de ce pays et j’ai déjà hâte de revenir.
La musique Gnaoua, c’est un peu la racine du blues,…vous connaissez ?
Non, mais je suis prête à la découvrir. C’est extraordinaire, en tant que chanteuse américaine d’écouter ce genre de musique dans le monde entier, il n’y a pas un endroit dans le monde où on n’a pas été inspiré du blues, c’est génial.
Vous avez un style vestimentaire vintage, et pleins de tatouages sur le corps ?
C’est quelque chose de naturel, j’ai toujours fait mon shooping dans des magasins vintage, depuis mon adolescence, je fabrique mes propres vêtements, je rassemble les pièces, je choisis les accessoires qui vont avec, j’adore ce style, je suis très inspirée par le look des artistes des années 50-60, à l’époque, c’était important pour eux de se distinguer des autres musiciens, les vêtements vintage, c’est beau, ça « fit » parfaitement au corps, et j’adore cela. Pour les tatouages, j’en ai pleins, celui que vous voyez, c’est haïwaien, j’adore Hawaï, c’est tropical, ça évoque les fleurs, les palmiers, les filles,…
via Abdo El Rhazi Nikki Hill, la nouvelle voix du Rock’n’Roll
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