Le Roi Mohammed VI et le Président Ouattara applaudissant les signataires des conventions.
Le Roi Mohammed VI et le Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, ont présidé, ce lundi 27 février 2017 au Palais Présidentiel à Abidjan, la cérémonie de présentation des travaux du Groupe d’Impulsion Economique (GIE) Côte d’Ivoire – Maroc. Les deux chefs d’Etat ont présidé, par la suite, la cérémonie de signature de 14 conventions de partenariat économique, public-privé et privé-privé (voir détails ci-dessous).
Au début de cette cérémonie, la présidente de la Confédération générale des Entreprises du Maroc (CGEM), Miriem Bensalah-Chaqroun, a prononcé, en sa qualité de co-président du GIE Côte d’Ivoire – Maroc, une allocution devant les deux chefs d’Etat, dans laquelle elle a souligné que le GIE a pu, depuis son lancement en juin 2015, renforcer la coopération entre le secteur privé marocain et ivoirien, en leur permettant d’identifier leurs points de complémentarité et de synergie.
«La Côte d’Ivoire est devenue, au cours de cette même période, la première destination des investissements extérieurs du Maroc, et les échanges commerciaux entre nos deux pays ont triplé», a ajouté Bensalah-Cheqroun, faisant observer que ces investissements ont une portée structurante, induisant une création de valeur ajoutée et d’emplois locaux dans des secteurs divers, tels que le BTP, l’industrie manufacturière, chimique et agroalimentaire, la formation, le logement et les infrastructures économiques et sociales.
La présidente de la CGEM a réaffirmé l’engagement des opérateurs privés des deux pays de passer «à un nouveau palier du co-développement» à travers notamment, une approche plus inclusive permettant aux entrepreneurs femmes et jeunes de prendre le train de notre dynamique, un climat des affaires propice à l’investissement, consacrant une place de choix à la PME, et une réciprocité réelle des flux d’investissement.
Bensalah-Cheqroun a saisi, cette occasion, pour présenter les recommandations qu’a formulées le Groupe d’impulsion économique Côte d’Ivoire-Maroc à l’issue de sa dernière réunion tenue le 24 février.
Parmi ces recommandations, Bensalah Cheqroum a fait état de la nécessité de réduire les freins à la compétitivité et à l’investissement industriel en Côte d’Ivoire, et d’améliorer le cadre des affaires entre le Maroc et la Côte d’Ivoire, à travers l’ouverture de bureaux de liaison communs à la CGECI et à la CGEM, et la ratification de la convention de non double imposition.
Le GIE Côte d’Ivoire – Maroc recommande également d’adresser les leviers permettant d’améliorer la réciprocité des flux d’investissements entre les deux pays, de baisser le coût de refinancement des banques auprès de la BCEAO, d’optimiser le cadre fiscal pour le développement du financement des PME-PMI, de mettre en place des mécanismes de garantie spécifiques permettant un meilleur accès de la PME aux financements, et d’introduire l’assurance agricole.
Il s’agit aussi d’une harmonisation des normes sanitaires, de la levée des obstacles techniques au commerce, d’une accréditation réciproque des laboratoires, le renforcement de la coopération en matière d’économie numérique et le développement de projets communs.
Pour réussir la mise en œuvre de ces recommandations, le GIE appelle à la création de groupes mixtes business to governement (B to G) qui travailleront de manière étroite pour lever les obstacles à l’investissement et au commerce, a indiqué Bensalah Chaqroun.
Et d’ajouter que la Côte d’Ivoire et le Maroc, acteurs majeurs en Afrique et hubs économiques régionaux sont des locomotives du développement de la région, notant que «la demande d’adhésion déposée par le Maroc à la CEDEAO va renforcer la communauté de destin entre nos deux pays».
Pour sa part, le président de la Confédération Générale des Entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), Jean-Marie Ackah, a tenu à exprimer au nom des chefs d’entreprises du GIE Côte d’Ivoire-Maroc leur gratitude à SM le Roi et au Président Ouattara pour avoir mis à leur disposition ce puissant outil de coopération.
Depuis la mise en place du GIE, a-t-il rappelé, plusieurs accords de coopération bilatérale ont été signés et le groupe d’impulsion est devenu aujourd’hui «un modèle de coopération permettant aux acteurs des deux pays de mieux se connaitre et de saisir les énormes opportunités de partenariat offertes par les deux pays».
Et le Président du CGECI de souligner l’apport considérable de cette structure au renforcement et à la consolidation de la coopération gagnant-gagnant entre les deux pays, qui se matérialisera, a-t-il noté, par l’émergence de co-entreprises maroco-ivoiriennes.
Détails des accords signés
Voici les quatorze conventions de partenariat économique, public-privé et privé-privé, signés, lundi au palais présidentiel à Abidjan, devant le Roi Mohammed VI et le Président ivoirien, Alassane Dramane Ouattara, à l’occasion de la présentation des travaux du Groupe d’impulsion économique Côte d’Ivoire – Maroc:
1- Un mémorandum d’entente pour la mise en place du financement du projet «HEXAGONE», faisant partie des projets prioritaires de la loi de programmation militaire 2016-2020. Il a été signé par Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa bank, et Alain Richard Donwahi, ministre auprès du Président de la République de Côte d’Ivoire, chargé de la Défense.
2- Un mémorandum d’entente pour le financement de l’acquisition de logements principaux pour les agents militaires des forces armées de Côte d’Ivoire. Ce mémorandum, signé par Mohamed El Kettani, et Alain Richard Donwahi, a pour objectif de faciliter l’accès d’un grand nombre de militaires au logement en tant que propriétaire, de les faire bénéficier de conditions avantageuses en termes de durée de remboursement et de taux d’intérêt pour leurs crédits acquéreurs, et de les conseiller sur les formules de financement répondant au mieux à leurs attentes.
3- Un mémorandum d’entente pour le financement du projet de construction d’une unité industrielle pharmaceutique en Côte d’Ivoire ayant pour objet la fabrication et la commercialisation de produits pharmaceutiques. L’unité, objet du mémorandum, sera spécialisée dans la fabrication de produits génériques sous forme sèche, de toutes classes thérapeutiques (hors dérivés de sang), et commercialisera ses produits en Côte d’Ivoire et dans d’autres pays de la région. Ce mémorandum d’entente a été signé, côté marocain, par Mohamed El Kettani et Myriam Lahlou Filali, Président-Directeur Général de la société «Pharma 5 – Côte d’Ivoire», et, du côté ivoirien, par Mme. Raymonde Goudou Coffie, ministre de la Santé et de l’Hygiène publique.
4- Convention de partenariat en vue de la souscription aux titres publics émis par l’Etat de Côte d’Ivoire en 2017. Elle a été signée, côté marocain, par Othman Benjelloun, PDG du Groupe BMCE Bank of Africa et, du côté ivoirien, par Adama Kone, ministre de l’Economie et des Finances.
5- Convention de partenariat relatif à la mise en place d’un programme de financement du réseau routier en Côte d’Ivoire. Elle a été signée par Mohamed Benchaaboun, PDG du Groupe «Banque Centrale Populaire du Maroc» et Adama Kone.
6- Convention de partenariat relatif au financement des PME dirigées par les femmes. Elle ambitionne la mise en place d’un plan de financement afin de permettre aux commerçants, artisans et entrepreneurs de disposer d’un ensemble de services financiers en vue d’assurer le développement de leurs activités. Cette convention a été signée par Mohamed Benchaaboun, et Souleymane Diarrasouba, ministre ivoirien du Commerce, de l’Artisanat et de la Promotion des PME.
7- Convention cadre portant sur le Programme «Des Compétences pour la Compétitivité et l’Employabilité». Cette convention, qui vise notamment l’accompagnement de la Côte d’Ivoire pour la mise en place des mécanismes de production des répertoires emplois-métiers et des référentiels emplois-compétences, a été signée par Mohamed Slassi, Co-président de la commission «capital humain» du groupe d’impulsion économique (GIE) maroco-ivoirien, et Aka Elete, Co-Président de la même commission.
8 – Convention cadre pour le développement de l’Economie Sociale et Solidaire et de l’Artisanat. Les commissions des deux pays ont élaboré une stratégie qui s’articule autour de six points, à savoir l’organisation d’un Salon de l’économie sociale et solidaire, le partage de l’expérience et de l’expertise de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), l’étude des cadres juridiques, réglementaires et institutionnels, la réalisation d’une étude d’opportunités pour lancer des incubateurs et accélérateurs des entreprises, la concrétisation de partenariats avec les champions nationaux marocains installés en Côte d’Ivoire, la mise en place d’un programme « Infitah Africain» afin de moderniser et digitaliser des TPE. Cette convention a été signée par Mme Laila Miyara, Co-Président de la Commission Economie Sociale et Solidaire et de l’Artisanat (GIE- Maroc) et Kassoum Bamba, Co-Président de la Commission Economie Sociale et Solidaire et de l’Artisanat (GIE-Côte d’Ivoire).
9- Convention pour la création d’un Technocentre à Abidjan. Ayant pour objectif d’accroître la création et l’implantation d’entreprises innovantes dans le secteur des NTIC dans un cadre favorisant leur développement, cette convention a été signée su côté marocain par Aziz Dadane, Co-Président de la Commission «Economie Numérique» du GIE Maroc-Côte d’Ivoire, Mme Lamiae Benmakhlouf, Directrice Générale de la Moroccan Information Technology Company (MITC), Saloua Karkmi Belkeziz, Présidente de la Fédération Marocaine des Technologies de l’Information, des Télécommunications et de l’Offshoring. Elle a été signé du côté ivoirien par Patrick M’Bengue, Co-Président de la Commission «Economie Numérique» du GIE Maroc-Côte d’Ivoire, qui a également signé pour le compte de Patrick Brou, Vice-président du groupement des opérateurs du secteur des TIC, Jean Euloge Soro-Kipeya, Directeur Général de l’Agence Nationale du Service Universel des Télécommunications-TIC (ANSUT), et Akossi Noel Bendjo, Président de la Coordination des Maires d’Abidjan.
10- Convention de joint-venture pour la mise en place d’un centre de traitement informatique. Elle a été signée par Aziz Dadane, Président de la Société Maghrébine de Monétique « S2M », et Patrick M’Bengue, Président Directeur Général de la société INOVA.
11- Convention de partenariat pour la création d’une joint-venture entre les sociétés INVOLYS (Maroc) et INOVA (Côte d’Ivoire). Elle a été signée par Mohamed Bachir Rachdi, Président Directeur Général de la société INVOLYS et Patrick M’Bengue, Président Directeur Général de la société INOVA.
12- Mémorandum d’entente relatif à la modernisation et au maintien du parc de véhicules de transport routier de personnes et de marchandises. Ce mémorandum a été signé, côté marocain, par Abdelilah Hifdi, pour l’Union Africaine du Transport et de la Logistique (UATL), Ezzoubeir Errhaimini, pour la Fédération du Transport de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (FT-CGEM), et Mohamed Ben Ouda, directeur général de la Société Nationale des Transports et de la Logistique (SNTL). Côté ivoirien, il a été signé par Abdramane Camara, pour le Haut Conseil du Patronat des Entreprises de Transport Routier de Côte d’Ivoire, et Stéphane Eholie, Co-Président de la Commission «Transport et Logistique» du GIE Maroc-Côte d’Ivoire.
13- Accord de coopération dans le domaine de la logistique. Cet accord, signé par Younes Tazi, Directeur Général de l’Agence Marocaine de Développement de la Logistique, et Issoufou Sidibe, Président Directeur Général de l’Office Ivoirien des Chargeurs, a pour objectif de définir des actions concrètes et opérationnelles dans les domaines de Développement des zones et plateformes logistiques, la Modernisation de chaines logistiques et le développement des compétences et de la formation dans les métiers logistiques.
14- Mémorandum d’entente en vue de la coopération dans les domaines des transports publics de voyageurs et de la sécurité routière. Signé par Ezzoubeir Errhaimini, Président Directeur Général de la Compagnie de Transport du Maroc SA. «CTM» et Aissatou Cisse Sy, Président Directeur Général de PENDIS, ce mémorandum vise à apporter l’assistance de CTM et son expertise pour la structuration d’une offre de transport public de voyageurs, dans de bonnes conditions de confort et de sécurité, en vue d’atteindre une meilleure mobilité des usagers et répondre ainsi aux normes internationales. Il ambitionne également la formation en mode alterné, des conducteurs et du personnel de gestion, la définition d’une stratégie et la mise en place d’un schéma directeur des gares routières qui intègre le «space planning», et le partage d’expérience sur les différents outils et procédures dans le but d’atténuer l’impact de l’activité de transport sur l’environnement.
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Abdo El Rhazi Maroc- Côte d’ivoire : 14 nouvelles conventions signées