Monday, April 24, 2017

Programme gouvernemental : Des ambitions et des chiffres

Le chef de gouvernement vient de passer son premier grand oral, après avoir présidé son premier conseil de gouvernement. Mercredi 19 avril, il était devant les membres des deux chambres du parlement, réunies en séance plénière, où il a donné lecture au programme gouvernemental.

C’est un programme qui s’inscrit, foncièrement, dans la continuité que celui qu’a présenté le nouveau chef de gouvernement, ce mercredi 19 avril, devant les membres des deux chambres du parlement. Pour son premier grand oral, Saâd Eddine El Othmani a, en effet, décliné les contours de ce que devra être l’action que l’Exécutif tend à mettre en œuvre au cours de ce mandat quinquennal.

Ledit programme s’articule autour de cinq grands axes. Le premier porte sur le soutien du choix démocratique, des principes de l’Etat de Droit et de la Loi et la consécration de la régionalisation avancée. Quant au deuxième, il annonce le renforcement des valeurs de la transparence, la réforme de l’administration et la consécration de la bonne gouvernance. Pour ce qui est du troisième axe, il porte sur le développement du modèle économique, la promotion de l’emploi ainsi que le développement durable. Le quatrième axe, lui, concerne le renforcement du développement humain et de la cohésion sociale et spatiale, alors que le cinquième axe porte sur le renforcement du rayonnement international du Maroc au service de ses causes justes dans le monde.

L’optimisme en chiffres Sur le plan économique, le programme gouvernemental, inscrit à l’horizon 2012, se veut optimiste. Selon El Othmani, le taux de croissance devra être inclus entre 4,5% et 5,5%. Et ce, alors que le déficit budgétaire devra être contenu à 3% par rapport au PIB brut. Le déficit du Trésor, lui, est fixé à -60% du PIB. Quant au taux d’inflation, le gouvernement, par la voix de son chef, ambitionne de le limiter à -2%. Pour ce qui est du chômage, l’Exécutif ambitionne de le réduire à 8,5%.

Il va sans dire que pour atteindre ces objectifs, il va falloir adopter une batterie de mesures qui versent dans le sens, notamment, du développement du tissu économique. S’il est clair que l’on ne pourrait avoir une idée claire sur ce qui devrait être entrepris qu’après l’adoption de la loi de finances, El Othmani annonce, d’ores et déjà, quelques pistes. Ainsi, il est dit dans la déclaration de politique générale que le gouvernement compte renforcer les chances de réussite du Plan de l’accélération industrielle. De même qu’elle indique qu’il va falloir réunir les conditions idoines, particulièrement dans le cadre de l’amélioration de l’environnement des affaires, en visant le Top 50 de l’indicateur de Doing Business. Aussi, annonce-telle la mise en œuvre d’une fiscalité incitative en faveur des nouvelles entreprises industrielles, ainsi que pour les entreprises exportatrices. Par ailleurs, l’Exécutif promet un soutien aux PME et autres TPE, par le biais de l’accompagnement de 20.000 entités, dont 500 leaders. Aussi est-il annoncé d’accompagner pas moins de 100.000 auto-entrepreneurs dans une démarche de basculement de l’informel vers le formel.

Pour ce qui est du secteur agricole, le programme gouvernemental tend au renforcement des acquis du Plan Maroc Vert, notamment sur le rayon du 2è levier relatif à l’agriculture solidaire. Il est indiqué, dans ce sens, que 297 projets sont concernés et une enveloppe de 6,5 milliards de dirhams est prévue. Couvrant une superficie de 400.000 hectares, cela devra bénéficier à quelques 130.000 petits agriculteurs.

Sur le plan des infrastructures, on retiendra la mise sur pied d’une voie rapide, longue de 555 kilomètres, reliant Tiznit à Laâyoune, ainsi que l’élargissement de la route nationale entre Dakhla et Laâyoune d’une longueur de 500 kilomètres. En outre, l’Exécutif prévoit le doublement de la voie ferrée, 175 kilomètres, entre Settat et Marrakech. Une attention particulière sera également accordée aux ports et aux aéroports. Sur ce dernier chapitre, le gouvernement se lance le pari de porter la capacité d’accueil des aéroports à 40 millions de passagers à l’horizon 2021.

A noter, en outre, qu’un effort particulier devra être consacré à la construction des barrages. La déclaration de politique indique, ainsi, qu’une quinzaine de barrages seront construits, soit trois par an. Aussi, une dizaine de petits barrages sont annoncés annuellement, soit une cinquantaine entre 2017 et 2021.

Sur le plan social, le programme gouvernemental est prolifique en chiffres. En effet, si le taux de scolarisation actuel est aux alentours de 88%, l’Exécutif voudrait le ramener à 97% au terme de son mandat. De même qu’il voudrait ramener le taux d’analphabétisme de 30 à 20% dans cinq ans. S’il n’est pas trop prolixe quant aux modalités d’atteindre ses objectifs, notamment en ce qui concerne les infrastructures scolaires et les ressources humaines nécessaires, le programme de l’équipe El Othmani annonce, néanmoins, quelques éléments d’accompagnement de l’approche qui sera adopté. Dont, l’obligation de scolarisation des enfants de 4 à 15 ans, la mise en œuvre des leviers nécessaires pour combler le déficit en termes des infrastructures scolaires, la promotion des programmes de lutte contre la déperdition scolaire… A retenir, par ailleurs, que sur le rayon de la couverture sanitaire, il entend la faire passer de 60 à 90% dans ce même horizon, alors que l’accès aux soins devrait être généralisé d’ici 2021. Quant à l’accès aux routes pour le monde rural, il passerait de 79% à 90%.



via Abdo El Rhazi Programme gouvernemental : Des ambitions et des chiffres

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