Par Lahcen Lashab
« Il était une fois » un Citoyen ordinaire, de rang social assez modeste, issu de la noble communauté minière de la Région, aimant son pays, sa mémoire et son histoire, décida un jour d’opérer un retour aux sources pour retrouver « La Maison ».
La décision fut prise lors d’un « Pèlerinage rituel » et régulier au cimetière pour se recueillir sur la tombe de ses parents. Les yeux voilés par la tristesse et les émotions, il parcourut du regard le grand espace où repose à tout jamais, toute une population de la corporation minière victime du sacrifice suprême. Ils en avaient fait une nécessité pour assurer le « Pain, le Thé et le gite-Khaima » à leur progéniture.
Instinctivement, et comme s’il cherchait un repère quelconque à sa gauche, le majestueux terril apparut surplombant le cimetière dans une relation de cause à effet. De l’autre côté, au-delà de la cité russe, se dresse l’inébranlable chevalement de la Fosse 2, symbole du riche passé minier et témoin vivant de la saga du charbon au Maroc. Du haut de ses 37m, au milieu du carreau du jour des fosses dévastées, abandonnées aux aléas climatiques et au pillage, il observe, imperturbable, de jour comme de nuit, les cheminées de la Centrale électrique cracher de longues colonnes de fumée noire d’un charbon venu d’ailleurs. Triste fin de carrière.
Un coup au cœur, un sentiment étrange où se mêlent les peines, les douleurs et la joie. Et le hurlement de la mémoire jaillit du fin fond de la montagne noire. Une sensation débordante de souvenirs et d’émotions embrassant le « sol et sous-sol » de l’immense territoire minier de la Région de l’Oriental » occupé et exploité » par les tribus représentants toutes les Régions du Royaume sans exception. Ils s’y installèrent à proximité des premières Fosses.
Accablés sous le poids de la misère, les futurs « apprentis-ouvriers-mineurs » se sont réunis spontanément dans un élan de solidarité légendaire, soudés autour du même objectif : » LE PUITS D’EXTRACTION « . Transformant les cicatrices de la douleur en actions communes pour donner un sens à leur vie future. De la diversité des cultures, fut émergée une société unique et remarquable de « Culture minière » favorisant la naissance d’une nouvelle civilisation minière. Et la lutte commença pour une vie meilleure.
Combattre inlassablement la roche, supporter douloureusement le dur labeur, l’image omniprésente de la mort, dans l’espoir de voir ses « enfants héritiers » acquérir une éducation que le père mineur n’a pas eu, qu’il ne pouvait jamais avoir.
L’épopée de » l’Homme – Ouvrier- Mineur » a su donner un sens des plus nobles au sacrifice, à la souffrance et à la dignité de l’Homme.
Après une brève prière aux pieds de la tombe de son père, l’Enfant du Bled quitta précipitamment le cimetière, convaincu plus que jamais de reconstruire la fabuleuse Histoire des Mines et des Mineurs de la Région de l’Oriental.
Ô Noble Mémoire longtemps admirée et chantée dans toutes les langues de par le monde, qu’est-tu devenue ? Que t’est-il arrivé ?
A suivre…
Cet article Djerada – Le Pèlerin égaré, Otage de la Mémoire est apparu en premier sur L'Observateur du Maroc & d'Afrique.
via Abdo El Rhazi Djerada – Le Pèlerin égaré, Otage de la Mémoire
No comments:
Post a Comment