Pour ceux qui craignaient la rareté voire même la pénurie des fruits et légumes sur le marché, rassurez vous. Le marché de gros de Casablanca connait aujourd’hui une sur-offre de produits. Et on parle même d’une baisse drastique des prix. En dehors de l’impact sur leur chiffre d’affaires, les grossistes n’ont aujourd’hui qu’une seule et unique doléance : la désinfection du marché. Mounia Kabiri Kettani
Aucune rupture de l’approvisionnement des fruits et légumes au Maroc. Si au début de la pandémie qui sévit notre pays, les citoyens avaient peur que certains produits disparaissent du marché, il n’en est rien aujourd’hui. Les fruits et légumes sont disponibles en grande quantité au niveau de l’ensemble des marchés de gros du Maroc. A Casablanca par exemple, le secrétaire général de l’association du marché de gros des fruits et légumes, Abderrazak Echabbi, parle même de surabondance face à une demande très limitée. «Une pénurie des fruits et légumes est impossible. Puisqu’il ne s’agit pas de produits stockés. Ils proviennent plutôt des fermes, des arbres, de la terre, …donc les produits se multiplient de jour de jour face à une demande en berne. Résultat : une sur-offre et une baisse drastique des prix de vente », explique Abderrazak Echabbi. Et d’ajouter «Tous les produits sont concernés. Certains produits sont même à l’arrêt, et ne se vendent plus tels que ceux importés répondant plus aux besoins de restaurateurs, des hôteliers ou encore des traiteurs. Beaucoup de vendeurs de ces produits seront contraints de mettre la clé sous la porte si la situation dure ». En gros, l’offre est aujourd’hui orientée plus vers les produits de première nécessité tels que les pommes de terre, les oignons ou encore les tomates. Là encore, l’offre reste nettement supérieure à la demande. En chiffres, l’afflux vers le marché a été divisé par deux passant de 50.000 visiteurs ou acheteurs à près de 25.000. Et le nombre de véhicules transportant les marchandises est passé de 700 à 400. Mais le nombre reste conséquent surtout dans une situation d’urgence sanitaire. Alors qu’en est-il des précautions et mesures de sécurité mises en place pour éviter une propagation de virus sur le marché ? «Rien n’est prévu ou presque », martèle Abderrazak Echabbi. Selon lui, ce n’est pas la baisse du chiffre d’affaires, ni l’abondance de la marchandise qui inquiète les 10.000 grossistes du marché de gros de Casablanca. C’est plutôt le risque d’une catastrophe sanitaire. «On comprend parfaitement ce qui se passe dans notre pays et sommes conscients de l’impact qu’aura cette situation sur nos affaires. Mais le grand souci pour nous, est la préservation de notre santé », explique Abderrazak Echabbi. Et il renchérit «Notre seule et unique doléance aujourd’hui, c’est la désinfection du marché. En l’absence de cette mesure nous craignons le pire. Nous risquons non seulement nos vies, mais aussi celles de nos proches et nos enfants. Nous n’avons pas de bureaux fermés, nous sommes sur un espace de 30 hectares, et sommes en contact régulier avec les acheteurs venant de l’extérieur. Si quelqu’un de nous chope ce virus, ca sera une catastrophe. Nous tirons la sonnette d’alarme et invitons la Société de Développement Local du marché de s’engager sérieusement et instaurer toutes les mesures nécessaires pour la lutte contre la propagation ». a bon entendeur.
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via Abdo El Rhazi Marché de gros de Casablanca, une désinfection s’impose
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