Après avoir subi une campagne de lynchage public sur les réseaux sociaux, la communauté LGBT marocaine s’apprête à contre-attaquer en laçant une campagne de dénonciation. Dénigrement, publication de photos et autres détails personnels, plusieurs membres de la communauté LGBT se sont retrouvés lynchés sur les différents réseaux sociaux. Tout commence par la divulgation de photos et de données personnelles d’homosexuels marocains publiés sur certaines applications de rencontre dédiées à cette communauté. Identité sexuelle révélée au grand jour, de nombreux membres subissent les conséquences et voient leur vie familiale affectée. Jetant de l’huile sur le feu, l’influenceuse transgenre Sofia Taloni, de son vrai nom Naoufal Moussa, a appelé dans une vidéo publié sur Instagram à une campagne de délation visant la communauté LGBT au Maroc, « pour mettre fin à cette hypocrisie sociale » comme il la qualifie.
Un appel qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Avec plus de 500.000 abonnés et des directs avec 100.000 spectateurs, cet appel a engendré un large partage de photos d’utilisateurs de ces applications de rencontre sur les différents réseaux sociaux. De l’autre côté, les groupes LGBT mènent une contre-attaque en lançant une campagne de dénonciation de ces violences, à travers visuels et textes dévoilant également l’identité des porteurs de discours homophobe. Des pages défendant les droits des homosexuels au Maroc ont commencé à recueillir des témoignages de victimes de violence et de harcèlement afin de leur apporter le soutien psychologique nécessaire.
Pour sa part l’écrivain Abdellah Taïa, connu pour son engagement dans la défense de la cause homosexuelle, alertait dans une récente publication sur son compte Facebook, « Plusieurs membres de la communauté LGBTQ+ sont en très grand danger en ce moment. Certains se sont suicidés ces derniers jours. D’autres jetés dans la rue…encore une chasse aux sorcières », s’insurge-t-il. « Suite à la campagne de outing au Maroc, les témoignages sont malheureusement en nombre important, révoltants, effrayants, et parfois tragiques. Une centaine de victimes de chantage, de cyber harcèlement, de violences sous toutes ses formes. Un suicide a-t-on appris. Des appels au secours. Merci aux collectifs. Aux activistes et cyberactivistes qui se démènent et sont présent-es, beaucoup dans l’ombre – et pour cause. Mobilisons nous pour lutter contre cette maladie qu’est la haine des autres, different-es. Mobilisons-nous ! Dénonçons et condamnons les actes incitant à la violence. Révoltons-nous contre l’injustice, contre l’homophobie et l’homophobie d’Etat ! », dénonce de son côté sur son mur Facebook, Btissam Lechgar, activiste du Mouvement MALI. Attaque et contre attaque, une bataille dont les plus grandes perdantes sont les libertés individuelles. Rappelons que la loi marocaine incrimine l’homosexualité. L’article 489 du code pénal, sujet de grande controverse, prévoit une peine de prison allant jusqu’à trois ans pour tout acte d’homosexualité.
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via Abdo El Rhazi LGBT, la chasse aux sorcières
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