Un an après avoir mis fin à sa carrière, la dernière légende vivante de la chanson populaire marocaine Hajja Hamdaouiya s’est éteinte à Rabat à l’âge de 91 ans après un long combat contre la maladie. Retour sur ses moments de gloire.
Née en 1930 dans le quartier de Derb Sultan à Casablanca, la diva de la Aïta marocaine, est décédée ce lundi 5 avril à l’hôpital Cheikh Zayed de Rabat, quelques jours après y avoir été admise pour réanimation, a annoncé son fils et manager Chawki Sifaoui.
Durant sa carrière, Hajja Hamdaouia connue pour avoir modernisé l’Aïta Marsawiya, -un style musical engagé-, a marqué plusieurs générations grâce à ses tubes qui marqueront à jamais le patrimoine musical marocain. Ses moments de gloire, elle les doit à des chansons culte qui ont bercé des générations de Marocains, tous âges confondus comme : « Daba iji », « Jiti ma jiti », « Dada ou hiani », « Al aar ya l’aar », « Lkass Hlou », « Mnin ana ou mnin nta » et « Hezou bina laalam ».
Son dernier concert en duo avec Raymonde El Bidaouia lors du Festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira restera longtemps dans les annales.
« Al Kass Lahlou », (« Le verre sucré »)
Interprétée en duo avec Hamid Bouchnak, cette chanson, synonyme d’hospitalité par excellence, est un hymne à la douceur de vivre à la marocaine. Hamdaouia y décrit la cérémonie et le rituel autour du plateau de thé à la menthe, théière et verres qui symbolisent retrouvailles, tendresse et discussions interminables entre amis, un morceau sur les simples plaisirs que peuvent procurer des moments simples, loin de la grisaille du quotidien. Une chanson, qui souvent chantées lors de soirées festives et nocturnes prenait des fois un sens subversif !
« Hazzou Bina El Alam » (« Portez haut notre étendard »)
Véritable chanson culte, « Hazzou Bina El Alam », acclamée par le public dans tous les spectacles et concerts de la diva, est devenue au fil des ans, un véritable hymne à la solidarité et à l’union des forces pour faire face aux défis de la vie. Un message politique fort, pour un Maroc solide et solidaire.
« Mnin Ana Ou Mnin Nta ? », (« D’où je viens, et d’où viens-tu ? »)
Dans cette chanson, la diva crie sa détresse et décrit les écarts que peuvent creuser les appartenances de tout un chacun, de par son origine ou sa position sociale. Une manière pour elle d’évoquer les souffrances que peuvent créer la solitude, le sentiment d’injustice ou de trahisons. Pourtant, le morceau finit sur des notes joyeuses, et là est toute la force de la déesse de la Aïta. Une manière un peu pour elle de signifier que la joie de vivre l’emporte sur les aléas de l’existence.
« Ha El Mhayen, Ha l’fqayess », (« Voici les peines, Voici les sources de l’énervement »)
Décrivant de manière cynique et détachée les rapports conflictuels et souvent complexes du couple, Hajja Hamdaouia évoque dans ce morceau toutes les frustrations, les colères et autres douleurs que peuvent générer les malentendus au sein d’un couple.
« Daba Y Ji » (« Il va revenir »)
Ecrite sous forme d’un dialogue entre deux amies, cette chanson décrit le désespoir d’une femme à retrouver l’être aimé et son amie qui tente de la consoler en lui assurant qu’«il reviendra». Tiraillée entre doutes et espoirs, suspicion et confiance, douleur et bonheur, l’amie en question invoque l’importance d’avoir foi en le divin, en soi et en l’autre.
En Août dernier, l’artiste qui avait commencé sa carrière dans les années 50, avait mis fin à sa carrière à cause de ses problèmes de santé et avait cédé les droits de l’ensemble de son riche répertoire à Xena Aouita, 20 ans, fille de Saïd, célèbre athlète marocain. « Il est temps pour moi de me retirer de la scène musicale et de laisser la place aux jeunes. Je ne veux pas qu’on me voie tomber sur scène avec mon bendir, je tiens à ma dignité », avait-elle confié lors d’une conférence.
Hajja Hamdaouia a été décorée de l’ordre de commandant du Wissam Alaouite – Moukafaa Al Watania par le roi Mohammed VI en 2013. La défunte sera inhumée au cimetière Achouhada à Casablanca.
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via Abdo El Rhazi Rip Hajja Hamdaouia
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