Ambiance électrique à Kinshasa où les dossiers politiques se succèdent et s’entrechoquent sur un rythme effréné. Ce jeudi en fin de journée, le CNSA conseillait ainsi au ministre de l’Intérieur Henry Mova de reconnaître l’UDPS du secrétare général Jean-Marc Kabund au détriment de la formation conduite par Tharcisse Loseke, le bras droit du Premier ministre Bruno Tshibala. « On ne va quand même pas abandonner la conduite de l’UDPS entre les mains de l’équipe de Tshibala », explique un proche de Joseph Olenghankoy, le président du CNSA. « Depuis que ces gens se sont installés à la primature, ce bâtiment est devenu un ring de boxe. Ils sont incapables de travailler. C’est une honte« .
Mais le dossier le plus chaud ces dernières heures, c’est celui du découpage des scrutins. Un scénario qui a déjà été évoqué mais que la garde rapprochée de Kabila, le président hors mandat, veut toujours imposer. Il s’agit de post-poser la présidentielle et de n’organiser en décembre prochain, que les élections provinciales et législatives.
« Ce scénario est toujours sur la table. La Kabilie a pris conscience que l’élection présidentielle sera placée sous très haute surveillance. Il sera difficile de tricher à grande échelle. Or tout le monde a compris que sans ce tripatouillage massif, la majorité présidentielle n’a aucune chance de passer. Il faut donc d’abord faire en sorte que la présidentielle suive les législatives. La majorité parlementaire qui pourrait sortir de ces législatives truqées, parce que moins surveillées, serait largement en faveur des Kabilistes. Suffisamment pour leur permettre de revoir la constitution et de modifier le mode de désignation du président. Le président serait donc élu au scrutin indirect par les députés« , nous explique un des proches collaborateurs de la présidence qui a déjà évoqué ce scénario.
Des législatives dès cet été !
« Il faut que le peuple reste sur ses gardes. Kabila envoie de la poudre aux yeux », explique un autre membre de la majorité présidentielle, qui ne cesse de répéter que 98% de cette majorité ne veut pas du plan de Kabila mais que personne n’ose bouger.
Il partage la même lecture que son collègue de la majorité. Il martèle, la voix nouée, que « le président préfèrera mettre le feu à Kinshasa plutôt que d’abandonner le pouvoir. Il va endormir tout le monde. Il discute encore directement avec certains membres de l’opposition pour essayer de continuer à affaiblir le camp d’en face. La communauté internationale, elle, regarde. Elle gronde mais ne bouge pas. Kabila se joue d’elle ». Notre interlocuteur se fait plus précis. « Retenez bien ce que je vous dis, Kabila va annoncer, pour démontrer sa soit-disant bonne volonté, l’organisation des législatives pour cet été. Pourquoi attendre ? Et tant pis si ça viole l’accord prévoit l’organsiation de tous les scrutins en décembre. Ensuite, quand il sera parvenu à ses fins, quand il aura sa majorité parlementaire, il va expliquer que ces élections ont coûté très cher, qu’il n’a plus assez d’argent pour organiser la présidentielle comme elle était prévue et qu’il faut un scrutin indirect. Il pense qu’il pourra alors changer la constitution. Il est prêt à tout sacrifier pour rester en place. Le sang va couler. C’est inévitable », prévient-il.
« Il faut que tout le monde tienne le cap. On devait organiser des présidentielles en 2016, puis en 2017. Finalement, pour éviter le chaos, sur la pression de la communauté internationale et des évêques, on a laissé ce Monsieur prolonger son règne. Cette fois, il ne faut plus céder. La RDC est devenu un enfer. Quatre-vingt millions de Congolais vivent cet enfer au quotidien, il ne faut pas permettre que cette situation se perpétue ».
Source : afrique.lalibre.be
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via Abdo El Rhazi RDC : Le plan secret de Kabila divise la majorité (La Libre Afrique)
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