Dans son rapport annuel au titre de 2016-2017, la Cour des comptes déplore une situation financière fragile affichée par le secteur de la presse.
La cause est imputée, apprend-t-on à « des contraintes liées a des arrières au titre des impôts (DGI) », aux « cotisations de la sécurité sociale (CNSS) », aux contentieux juridiques, ainsi qu’à « la non-régularité de parution ou même son arrêt ».
Et de poursuivre que le secteur de la presse « demeure caractérisé par une situation financièrement fragile », en dépit de « l’importance des aides de l’État qui totalisent près de 659 millions DH mobilisés dans le cadre de deux contrats programmes entre 2005 et 2016″.
A fin 2016, la Cour des comptes a dénombré quelques 243 titres de presse écrite et 500 sites d’informations en ligne, remarquant à l’occasion « une migration du lectorat vers les médias électroniques grâce au développement des nouvelles technologies de l’information ».
Le secteur avance à l’aveuglette
Aucun document déclinant la vision et la stratégie du ministère chargé de la Communication n’existe selon la Cour des comptes. En d’autres termes, le secteur avance à l’aveuglette, sans objectifs concrets ou « projets à réaliser par axe stratégique selon un échéancier défini ».
Le rapport pointe également du doigt les insuffisances liées a la mise en place des contrats programmes (CP) dans la mesure où, il est fait état, d’une part, de la « faible articulation entre les objectifs des CP qui visent la modernisation des entreprises de presse et le développement d’un modèle économique viable, et d’autre part, aux actions financées par les aides qui consistent essentiellement à financer des charges de fonctionnement, et, dans certains cas, des arriérés en matière d’impôts ou de cotisations de la CNSS ».
Absence de suivi et de structures fondamentales
« Aucune évaluation n’a été réalisée par le ministère chargé de la Communication pour apprécier, d’une part, les effets des aides sur le secteur de la presse et, d’autre part, le degré de réalisation des objectifs tels que prévus par les contrats programme », indique le rapport, et ce depuis 2005, soit l’année de l’entrée en vigueur du premier contrat programme.
De plus, le rapport fait état d’insuffisances liées au non-respect de la parité dans la commission paritaire de la presse, en raison de l’absence répétée des représentants des autorités gouvernementales, mais aussi au non-respect du calendrier prévu pour la réunion de la commission paritaire et de la sous-commission technique, ainsi que l’absence de mécanismes pour régler les cas éventuels de conflits d’intérêts.
Une absence de structures, donc, que vient aggraver la non mise en place des commissions de diffusion, de la fiscalité, du suivi et d’évaluation, qui étaient prévues par les CP.
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Abdo El Rhazi Cour des Comptes : La presse, un secteur “financièrement fragile”