La présidente de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach a souligné, mardi à Saly (au sud de Dakar), que «la représentation inéquitable de la femme dans les contenus et dans les niveaux de décision médiatiques a un coût social, économique et démocratique».
Intervenant lors d’une conférence régionale initiée par l’Institut Panos pour l’Afrique de l’Ouest qui s’est tenue du 11 au 13 février autour du thème «Bâtir et réguler ensemble un environnement médiatique inclusif du genre», Latifa Akharbach a indiqué que «la représentation minorée de la femme dans les contenus médiatiques prive la société de la perspective féminine sur les grandes questions d’intérêt public et inhibe la détermination de la femme à s’impliquer dans les chantiers de développement au moment où les efforts de tous sont requis».
Prenant la parole à la séance d’ouverture officielle de cette conférence à laquelle 70 experts et activistes médiatiques de 12 pays africains ont pris part, Latifa Akharbach, qui s’exprimait au titre de son mandat de vice-présidente du Réseau des Instances Africaines de Régulation de la Communication, a insisté sur l’apport spécifique des régulateurs dans le domaine de la promotion des bonnes pratiques en matière de représentation médiatique du genre.
Donnant à titre d’illustration des bonnes pratiques, l’exemple des plateformes digitales Expertes.ma et africawomenexperts.com mises en place par le Comité Parité et Diversité de 2m et dédiées à la promotion de la visibilité médiatique de l’expertise féminine marocaine et africaine, Latifa Akharbach a estimé qu’il y avait un grand besoin d’interroger la qualité de la présence des femmes dans et à travers les médias et pas seulement le poids numérique de cette présence.
«L’accès des femmes à la décision médiatique contribuera à la fois à une meilleure prise en compte de la dimension genre dans l’environnement médiatique et une production plus significative de contenus sensibles et inclusifs du genre» a également noté la présidente de la HACA.
Plusieurs sessions plénières et ateliers thématiques sont à l’ordre du jour de cette conférence dont les travaux poseront notamment les questions des politiques et stratégies nationales de communication inclusives du genre, de l’action spécifique des régulateurs dans le renforcement de l’approche genre, des difficultés de la régulation des contenus sur les femmes dans les réseaux sociaux de la légitimité et la force de la régulation citoyenne ou encore de la capacité des organisations professionnelles et faitières de média d’assumer des actions de régulation et de corégulation.
L’Institut Panos Afrique de l’Ouest qui organise cette conférence internationale en partenariat avec le Conseil National de la Régulation de l’Audiovisuel sénégalais est une Organisation Non Gouvernementale africaine basée à Dakar et active dans le domaine du développement des médias et de la communication pour le développement.
Outre Latifa Akharbach, la délégation marocaine prenant part à ce colloque se compose de Jaafar El Kanssoussi, membre du Conseil supérieur de la communication audiovisuelle (CSCA) et Aicha Oueld Aziz, cadre supérieur chargée des Etudes médias au Département des Etudes et du développement à la HACA.
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via Abdo El Rhazi Latifa Akharbach : « La représentation inégale des femmes dans les médias a un coût social et démocratique »
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