La vision royale d’une Afrique maîtresse de son destin, qui prend en main son propre développement s’est concrétisée une fois de plus samedi avec le lancement par le Roi Mohammed VI et le Premier ministre éthiopien du projet de réalisation d’une plateforme intégrée pour la production d’engrais.
Doté d’une enveloppe budgétaire globale de près de 3,7 milliards de dollars, ce projet est l’expression de la volonté du Maroc, portée au plus haut niveau, de s’ouvrir davantage vers l’Afrique de l’Est, de diversifier ses partenariats en Afrique et d’étendre à cette région le modèle de coopération Sud-Sud que le Souverain prône depuis toujours.
Ce partenariat maroco-éthiopien vise à tirer pleinement avantage de la complémentarité entre les ressources naturelles respectives des deux pays, en tirant pleinement parti de la potasse et du gaz éthiopiens, tandis que le Groupe OCP satisfera les besoins en acide phosphorique.
La future plateforme industrielle, qui sera située à Dire Dawa (dans l’est de l’Éthiopie), nécessitera un investissement de 2,4 milliards de dollars dans sa première phase, afin de produire 2,5 millions de tonnes/an d’engrais d’ici 2022. Ce qui rendra l’Ethiopie autosuffisante en engrais, avec un potentiel à l’export.
Un investissement additionnel de 1,3 milliard de dollars est prévu d’ici à 2025, pour atteindre une capacité totale de 3,8 millions de tonnes/an d’engrais, pour soutenir la croissance de la demande locale.
Ainsi, la plateforme comportera deux unités d’une capacité de 1 million de tonnes/an d’ammoniac, utilisées comme produit intermédiaire, et quatre unités de production d’engrais, destinés à répondre à la demande locale, de 1,5 million de tonnes/an de NPS et de 1 million de tonnes/an d’urée d’ici 2022.
Au terme de la seconde phase, la plateforme industrielle devra comprendre 9 unités, augmentant ainsi la production annuelle de 50% (2,2 MT/an NPS et 1,6 MT/an urée).
Pour assurer les besoins en matières premières nécessaires à la plateforme d’engrais, une unité de stockage sera aménagée au niveau du port de Djibouti, pour l’acide phosphorique expédiée du Maroc, l’acide sulfurique et la potasse.
Ces intrants seront transportés par train pour être acheminés vers la plateforme industrielle d’engrais, pour assurer un degré élevé d’autonomie de production.
L’ammoniac est également un intrant crucial pour la production d’engrais. Les deux unités d’ammoniac assureront une production de 1 million de tonnes/an en utilisant du gaz local qui sera acheminé vers la plateforme par pipeline, à partir des réserves de gaz d’Ogaden (un raccordement de 50 km au futur pipeline Ogaden – Djibouti qui sera construit par la compagnie gazière (20% gouvernement éthiopien, 80% Poly-GCL)).
Le stream-reforming du gaz naturel est l’étape principale dans la production d’hydrogène, qui sera combiné avec de l’azote. Les deux usines d’ammoniac produiront 0,5 million de tonnes/an chacune.
La sécurisation de ces trois intrants fondamentaux: l’ammoniac, l’acide phosphorique et l’acide sulfurique, va permettre de produire 1,5 million de tonnes/an de NPS.
L’étape principale consiste à mélanger ces trois éléments pour produire une réaction chimique. S’en suit l’étape de la granulation qui permet de produire le produit final, qui est ensuite transporté vers la zone de stockage d’une capacité de 140.000 T, garantissant aux agriculteurs locaux d’avoir un accès rapide à de l’engrais de haute qualité.
Pour augmenter la flexibilité de la plateforme, les unités de production sont conçues pour produire des engrais NPK. Une unité pour assurer un stock stratégique de la potasse est également intégrée au niveau de la plateforme industrielle.
La production d’urée commence en faisant appel aux outputs des unités d’ammoniac, qui est mélangé avec le Dioxyde de carbone liquéfié. Ensuite, les phases de séchage et de cristallisation permettent de produire le granulé Urée qui sera transporté dans la zone de stockage conçue pour une capacité de 100.000 T. La capacité totale des deux usines d’urée est de 1 million de tonnes/an.
Les deux produits NPS et urée ainsi que d’autres nutriments vont être transformés au niveau de l’unité de blending pour produire des engrais sur mesure adaptés aux besoins locaux.
Pas moins de 50% du produit final sera transporté vers l’ensacheuse à emballer (dans des sacs de 50 kg) et 50% des produits en vrac seront distribués aux marchés locaux et régionaux.
La plateforme industrielle est équipée de toutes les infrastructures de base nécessaires, y compris une station de pompage d’eau et des installations de traitement d’eau. Le site comprend également une centrale électrique qui satisfera pleinement les besoins de la plateforme, garantissant le grand avantage de l’indépendance énergétique.
En effet, l’optimisation de la consommation d’eau et d’énergie a été un élément clé de la conception du projet, pour mettre en place un processus sûr, durable et rentable, avec un impact minimal sur l’environnement.
Plus important encore, le projet satisfera 100% de la demande en engrais de l’Éthiopie à des prix compétitifs, avec un potentiel exportable vers le marché régional, grâce à la nouvelle connexion par rail avec les pays voisins.
Enfin, ce projet générera 2.475.000 ouvriers/jour lors de la phase de construction et 500 emplois à temps plein durant les opérations.
via Abdo El Rhazi 3,7 milliards de dollars pour le développement d’une plateforme de production d’engrais de classe mondiale en Ethiopie
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