Découvert dans The Year My Voice Broke (1987), l’acteur australien fait carrière à Hollywood grâce à ses rôles de méchants dans Animal Kingdom, Star Wars, Lost River, Captain Marvel, Spider-Man ou encore The Place Beyond the Pines. Devenu star sur le tard, le comédien âgé de 50 ans nous parle de son rôle dans dernier film « Babyteeth » présenté en sélection officielle au dernier Festival de Marrakech.
Dans le 1er long métrage de Shannon Murphy « Babyteeth », vous incarnez le rôle d’un père impuissant devant la maladie de sa fille. Pourquoi avoir choisi ce rôle ?
C’est le 1er film de Shannon Murphy au cinéma, elle a réalisé des films pour la télévision avant, et c’est mon agent en Australie qui connaissait son travail qui me l’a proposé. Elle est du genre instrumental, comme énormément de choses dans ce film. Quand j’ai lu le scénario, j’ai trouvé cela d’une beauté incroyable, il contient beaucoup de vertus australiennes ; j’étais subjugué par la beauté de l’histoire, et c’est d’ailleurs un des meilleurs films que j’ai fait. Donc, c’est surtout l’histoire du film qui m’a séduite, beaucoup plus que le rôle à proprement dit, j’ai juste ressenti le besoin de faire partie de ce projet.
Pourquoi avoir accepté de travailler avec Shannon alors que c’était son 1er long métrage ?
Ce n’est pas facile de traiter de la maladie infantile, et je crois que Shannon a réussi à filmer certaines scènes avec une délicatesse incroyable. Moi, je joue le rôle du père, un homme ordinaire qui ne sait plus quoi faire face à sa fille adolescente gravement malade qui tombe amoureuse d’un petit revendeur de drogue ! En fait, ce film est incroyablement féminin, il est d’une sensibilité sans égal et c’est ce côté qui m’a touché, ça a dépassé et de loin, mes attentes. Vous savez, c’est comme une sorte « d’orage calme », ce truc rare qu’on rajoute à un scénario et qui le rend beau et unique. De plus, il y avait un équilibre du récit qui était bien dosé et c’est ce qui m’a motivé à le faire, on n’avait pas affaire à des scènes à outrance de tristesse, de félicité et de colère …Je me sentais retourner chez moi, j’étais en terrain connu on va dire, j’ai retrouvé des choses que je n’avais plus l’habitude de faire, …il y a des approches qui vous parlent plus que d’autres et des manières de filmer et de traiter les histoires aussi. Vous savez, quand vous tournez dans un film, c’est comme si vous faites un voyage avec l’équipe du film, vous êtes dans le même bateau, chacun a ses faiblesses et ses difficultés, ce n’était pas une mince affaire, c’était très dur, de trouver cette synergie entre tout le monde, des fois, on est surpris, des fois, on passe des moments formidables, des fois, non.
Si on parlait de votre personnage dans « The King » de David Michôd ? Comment avez-vous préparé ce rôle ?
Vous savez, en tant qu’acteur, vous faites de votre mieux au moment voulu. Souvent, on a plusieurs contraintes. La 1ère scène du dîner que vous voyez dans le film, on l’a tourné en 3 jours et c’était plutôt éprouvant. Ceci étant, j’étais ravi de tourner avec David, j’ai fait ce film parce que je lui dois ma carrière, tout comme John Duigan dans « The year my voice broke » en 87…je leur suis très reconnaissant. David est un réalisateur génial, il est toujours à l’écoute, très attentionné, il dégage une super énergie, et c’était super excitant de tourner avec lui.
Qu’attendez-vous d’un réalisateur sur le tournage ?
J’attends de lui qu’il puisse canaliser et contenir mon énergie débordante, c’est ce qui me caractérise quand je suis relativement heureux, je suis comme un chien qui veut mordre, et ce caractère un peu agité peut être très bénéfique sur le plateau mais des fois, ça peut me desservir alors…
Qu’est ce qui vous a le plus marqué dans votre carrière à Hollywood ?
Je dirais plus « Star Wars », c’est un film très important pour moi, c’est la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie, je me rappelle, quand le 1er film est sorti, j’avais 8 ans à Melbourne, je ne pouvais pas imaginer que j’y serais des années plus tard. Speilberg a été probablement le réalisateur le plus instructif pour moi, il a un tel enthousiasme et une telle dévotion pour son travail qu’il vous amène à faire ce qu’il veut sans que vous vous rendiez compte, et ce ne sont pas des choses auxquelles vous vous attendez généralement ! La réalisation peut se révéler des fois ennuyante et le fait de la rendre vivante, c’est juste génial. Quand vous êtes face à des gens passionnés, plein de vie, et qui vivent les choses intensément et émotionnellement, cela vous touche directement et vous ressentez les choses instantanément. En voyant le visage de quelqu’un, vous ressentez immédiatement ce qu’il dégage, vous vous sentez connectés avec lui. Quand un film est bien fait, vous vous sentez plus engagé dedans.
Est-ce que vous êtes lassés de jouer des rôles de méchants ?
En fait, je ne dirais pas cela mais je m’en suis rendu compte quand j’ai dû incarner des personnages sympathiques, comme le Roi George VI dans « Les heures sombres », mais les rôles de vilains ne me dérangent pas, je prends cela plutôt comme un grand compliment et je suis très reconnaissant de pouvoir encore vivre d’un métier qui me passionne. Là, je commence à jouer des gars gentils comme mon rôle dans la série polar « The Outsider » et j’espère ne pas décevoir mes fans. Je peux être des fois versatile mais je veux surtout être efficace dans ce que je fais. En fait, quand je participe à un projet, je fais partie d’un tout et je m’imprègne de la culture de chaque pays lequel je tourne (USA, Angleterre, Australie…).
Pensez-vous que l’arrivée de Netflix menace le cinéma ? Comment voyez-vous le futur ?
Je ne sais vraiment pas, mais c’est sûr qu’on est loin des années 90 où on avait les films indépendants, genre Tarantino et compagnie. Cette époque est révolue, nous rentrons dans une nouvelle ère, de changement, je comprends la souffrance des gens du cinéma, mais c’est un passage obligé. Scorsese a tourné « The Irishman » avec Netflix, moi, j’ai aussi tourné « Bloodline » avec Netflix et « The Outsider » avec HBO,…je pense qu’il y aura d’autres changements à venir !
Vous avez fait partie de la délégation australienne qui a reçu un hommage incroyable à la dernière édition du FIFM 2019, quel a été votre sentiment ?
J’ai été surpris par l’atmosphère qui y règne, par le tempérament amical et chaleureux des gens. Je ne m’attendais pas à cela, on est souvent sujets à des stéréotypes, mais j’étais impressionné par l’hospitalité de votre pays. En me baladant dans la médina, j’ai marchandé un peu et c’était plutôt cool, ça dépend juste comment vous vous comportez avec les gens. J’adorerais tourner un film au Maroc, c’est un pays qui a une tradition qui le précède en termes de films étrangers qui y sont tournés !
J’attends d’un réalisateur qu’il puisse contenir mon énergie débordante sur le plateau.
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via Abdo El Rhazi Ben Mendelsohn « J’adorerais tourner un film au Maroc »
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