Par Lamia Mazili
Spécialiste en intelligence économique
Chargée de mission à la SNCF
Dans un monde en ébullition, l’information permettra de faire la différence entre les entreprises, notamment des PME. Et de piloter dans les eaux troubles.
Sun Tzu (IIIème siècle av J.C) écrivait « ceux, qui ne connaissent pas le plan de leurs adversaires, ne sont pas prêts pour la négociation. »
Cette logique est, toujours, d’actualité. Avec la crise Covid-19, elle prend une ampleur considérable. Les managers font face à des dilemmes de plusieurs types : technique, financier, commercial, humain, social. Et j’en passe. Les uns s’imbriquent aux autres ; formant un tourbillon qui réduit la visibilité de l’entreprise.
Qu’en est-il ?
Cette crise a permis une prise de conscience: notre trop forte dépendance de la Chine. La sortie de crise est annonciatrice d’un nouvel ordre économique : moins de dépendance de l’usine du monde et plus de diversification des sources d’approvisionnement.
Dans ce contexte, le Maroc a des atouts à son actif. Produire, localement, ce que l’on peut et sait faire. L’élan a, déjà, démarré avec la production des masques et des respirateurs. Et devenir une source d’approvisionnement pour la Région: Europe et Afrique.
Changer de paradigme
Le manager marocain était, généralement, dans une posture de «suiveur». Il attend la commande. Les PME marocaines n’ont pas de structure commerciale digne de ce nom. Des rabatteurs d’affaires qui sillonnent le marché (local et mondial) à l’affût d’opportunités.
Aujourd’hui, le manager doit se transformer en «promoteur». Celui qui fait la veille : qui sonde le marché. J’ai rencontré un équipementier marocain qui avait organisé une visite à un client en Pologne, durant le salon marocain de l’automobile de Tanger qui accueille, en moyenne, une centaine d’exposants. Il ne le savait pas.
C’est pour cela que j’insiste sur l’idée de changer de paradigme. Le manager marocain aujourd’hui doit se comporter en locomotive. L’information peut l’aider à faire partie du peloton.
Mais, comment faire ?
L’information existe à profusion. Elle est à notre disposition en un clic. Selon la CIA, 78% de l’information dont elle a besoin existe sur la Toile.
Or, trop d’information tue l’information. Le traitement et l’exploitation de cette information doivent être structurées et optimisées. C’est la custumization de l’information qui va faire la différence.
Comment customizer?
On va commencer par le commencement. Le manager doit savoir ce qu’il veut : travailler pour le marché local, se positionner dans la Région, exporter vers les pays subsahariens. Car l’information n’est pas la finalité, mais un moyen au service de la finalité.
Pour trouver l’information, commencer par ce qui est open: alerte google, sites des entreprises ciblées, blogs, abonnement aux magazines online.
Après, il faut protéger l’output (et non information de base) et le partager avec l’ensemble du personnel.
Ce qui dérange
C’est la non-prise en considération de cet aspect de la compétitivité de l’entreprise. Lors de ses différents périples en Afrique subsaharienne, SM le Roi Mohammed VI promeut la signature d’accords et conventions avec les pays visités. Or, cette information n’est accessible nul part. On ne la trouve ni sur les sites des ministères des affaires étrangères, ni commerce et de l’industrie, ni commerce extérieur ou celui de la CGEM.
Ces accords sont une mine d’informations pour le manager marocain, notamment en ce moment pour affiner ses choix stratégiques.
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via Abdo El Rhazi PME : L’information, l’ultime avantage concurrentiel
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