L’exposition collective rassemble les travaux de huit photographes marocains réalisés durant les périodes de confinement et de déconfinement autour d’un projet commun : documenter, chacun à leur manière, cet espace-temps particulier. Du 19 décembre 2020 au 5 février 2021 à Musée d’art contemporain africain Al Maaden (MACAAL) à Marrakech.
Commissariée par M’hammed Kilito, « Tempus Fugit » regroupe un corpus photographique varié (Mehdy Mariouch, Walid Bendra, Hicham Benohoud, Fatima Zohra Serri, Imane Djamil, Seif Kousmate, Yzza Slaoui, Yassine Toumi) de plus de 50 tirages, qui sont autant de représentations d’un quotidien hors du temps. « Ce projet met un accent particulier sur la narration, déclare M’hammed Kilito. Il vise à relier plusieurs histoires en donnant à chaque photographe la liberté d’exprimer librement sa vision, son expérience et, in fine, d’en conserver une trace. »
Entre confinement et déconfinement
L’artiste Fatima Zohra Serri nous livre des portraits à la fois mélancoliques et poétiques entre éloignement, solitude et rêve d’évasion. De la même façon, Walid Bendra tire le portrait de l’architecture urbaine évidée de ses habitants. Hicham Benohoud tente quant à lui de structurer et de réorganiser son espace de vie par un enchevêtrement de lignes et de directions, comme autant de possibles. Photojournaliste, Yassine Toumi documente de manière détachée l’organisation d’un pays en état de siège tandis que dans la même veine, Seif Kousmate y ajoute une note d’humanité grâce à des attitudes, des gestes et des habitudes du quotidien.
Photographes, historiens, conteurs du quotidien. Le corpus photographique final rassemble plusieurs histoires dans lesquelles transparaissent des visions et des approches différentes, des expériences intimes solitaires ou partagées ; une mosaïque de points de vue personnels, bribes d’histoires singulières qui pourtant dialoguent, se répondent et s’assemblent grâce à une scénographie résolument épurée, réalisée par Zineb Andress Arraki, pour reconstituer une cartographie exhaustive de cette période atypique.
Après une collaboration fructueuse dans le cadre de la production de l’exposition « Have you seen a horizon lately ? » (Avez-vous aperçu un horizon récemment ?) en février 2020, le MACAAL réitère sa collaboration avec le groupe Mafoder. « Ces photographes nous tendent un miroir troublant de ce que chacun d’entre nous a pu vivre durant cette période », explique Ibrahim Slaoui, PDG du groupe Mafoder.
Photo journalisme, jeux graphiques, mises en scène, poésie…
Dans son ouvrage Le mythe de Sisyphe, Albert Camus argue que c’est lorsque l’Homme prend conscience de l’absurdité de sa condition qu’il peut la réinventer et donner au monde du sens. La réalisation de ce projet photographique s’étend du début du confinement marocain jusqu’à un mois après sa fin. Chaque photographe a eu carte blanche pour documenter cette période et en offrir sa propre vision, son analyse personnelle. Changement de perception de l’espace et du temps, de rapport aux autres et à nous-même.
« Entre photo journalisme, jeux graphiques, mises en scène, expérimentations artistiques et poésie, Tempus Fugit croise et entremêle des instants de vie, archives contemporaines qui révèlent diverses facettes du Maroc actuel », conclut M’hammed Kilito.
Soucieux d’offrir à nos différentes audiences une programmation à la fois riche et la plus accessible possible, l’exposition s’accompagnera d’un programme éducatif et culturel comprenant notamment des visites scolaires et visites guidées (sur réservation), des activités créatives et des rencontres avec les artistes. Afin de le rendre accessible à un public élargi, il sera complété par une programmation digitale (MACAAL Webinaires & MACAAL Takeovers).
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