En 2014, un euro valait 107,48 Dinars algériens; un dollar en valait 78. Aujourd’hui, l’euro s’échange à 160,73 DA et le dollar à 132,61.
Sur le marché noir, les cours sont encore plus bas, l’euro vaut 212 DA à l’achat et le dollar 173.
Bien calée dans le confort des cours généreux du pétrole d’avant 2014, l’Algérie s’est retrouvée dans la pire crise économique de son histoire, au point de ne plus avoir d’alternative que la planche à billet.
Selon le journal officiel du 2 décembre 2018 la banque d’Algérie a créé, le 30 septembre, 420 milliards de dinars, l’équivalent de 3,5 milliards de dollars. De l’argent injecté sans aucune contrepartie. Le gouvernement appelait cette opération « financement non conventionnel ».
Ce n’était pas la première fois l’Algérie a eu recours à ce procédé plusieurs fois, totalisant 4.005 milliards de dinars, soit 34 milliards de dollars en une année. On est à 19% du PIB.
Ces milliards étaient censés combler le déficit budgétaire estimé à 6,9% par la Banque mondiale et faire face à la dette intérieure qui est passée de 20,6% du PIB en 2016 à 40% en 2018.
Une des raison de cette dégringolade de la devise algérienne trouve son explication dans l’assèchement des réserves de change. De 193 milliards de dollars en 2013, elles sont tombées à 29 milliards à fin 2020. Le pays qui pouvait assurer 4 années d’importation, ne pouvait plus s’offrir que 8 mois d’achats à l’étranger.
Pour un pays qui doit importer plus des deux tiers de ses besoins, la situation est difficile. L’économie ne pourra plus se réguler elle-même ce qui a poussé le gouvernement a imposer des mesures administratives comme l’interdiction de l’importation de certains biens, comme les voitures et les semi-produits pour les entreprises, voire même les médicaments.
L’impasse budgétaire explique en partie le Hirak qui a repris après une mise en veille à cause de la pandémie. L’Etat algérien a chèrement acheté la paix sociale par des subventions et des programmes sociaux qui pouvaient être aisément financés lorsque le prix du pétrole était favorable. Aujourd’hui, avec des caisses presque vide et un déficit difficile à financer, l’Etat se trouve devant la nécessité d’une réforme profonde dont l’objectif final serait la réduction de la dépendance au pétrole. Si en 2007, les recettes publiques pouvaient atteindre 74 milliards de dollars, en 2017, elles n’étaient plus que de 24 milliards de dollars.
Politiquement c’est une catastrophe et le peuple algérien en est conscient, d’où sa fronde et sa détermination à faire tomber le régime qui a mené à cette impasse. Pressé par le Hirak, le président a dissout l’Assemblée nationale, engagé un processus électoral et promis un remaniement ministériel. Les citoyens ne s’y sont pas trompés. Ce n’est pas la réponse qu’ils attendaient. Ils veulent un Etat civil et que les militaires rentrent dans leurs casernes avec le président qu’ils ont mis au palais Mouradia.
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via Abdo El Rhazi Algérie. La chute du Dinar qui accuse le régime
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