Initialement publié en langue anglaise, l’ouvrage nouvellement traduit par Rita Stirn, « Sijilmassa et son destin saharien. La dernière cité aux portes du désert » de Ronald Messier et James Miller est publié aux éditions La Croisée des chemins. En 2016, il a obtenu le prix L. Carl Brown AIMS Book Prize in North African Studies pour son approche intellectuelle innovante dans le cadre des Études d’Afrique du Nord.
L’ouvrage « Sijilmassa et son destin saharien » examine la légende de la cité d’or sur fond de preuves historiques, géographiques et archéologiques. C’est un voyage dans le temps et dans l’espace que proposent Ronald Messier et James Miller dans cet ouvrage exceptionnel.
Le projet de recherche maroco-américain et multi-disciplinaire à Sijilmassa s’appuya sur des données archéologiques, des textes historiques, la reconnaissance sur le terrain, la tradition orale et des légendes pour montrer comment cette ville de renom a su garder une emprise sur sa destinée. Sijilmassa contribua à la création de l’identité nationale marocaine et a occupé une place prépondérante dans l’histoire et les changements de pouvoir en Afrique du Nord.
Des continuités et des discontinuités entre Sijilmassa et le paysage contemporain affûtent le questionnement sur la nature de la vie humaine aux portes du désert : comment des endroits comme Sijilmassa ont-ils pu atteindre une telle grandeur? Comment expliquer leur chute et leur ensevelissement dans les sables du désert?
Trente-cinq ans se sont écoulés depuis la première mission de prospection de Ronald Messier à Sijilmassa en 1986. Les auteurs ont passé trente-cinq ans à travailler sur Sijilmassa, et d’autres missions de recherches y compris Aghmat.
La ville mystère
Sijilmassa est un eldorado africain. Les personnes qui connaissent son existence savent généralement que c’est la légendaire « cité de l’or ». Les textes arabes de l’époque médiévale l’appellent ainsi. À la fin du IXe siècle, al-Yaqubi, un des premiers écrivains arabes à mentionner son nom, dit ceci : « Autour de la ville (Sijilmassa), il existe des gisements d’or et d’argent. On y trouve de l’or aussi facilement que des plantes, mais le vent l’emporte en poussière.»
Au milieu du Xe siècle, al-Masudi écrivit à son tour : « Tout cet or que les marchands se procurent est frappé en pièces de monnaie dans la ville de Sijilmassa. »
Environ à la même époque, al-Istakhri écrivit : « On dit que dans nulle autre mine (celle entre Sijilmassa et le pays du Soudan) l’or y est plus pur et plus abondant, mais pour y accéder, la route est pénible et les préparatifs nécessaires sont laborieux. »
Sijilmassa devint un endroit mythique doté d’une aura de mystère. L’héritage laissé par la « cité de l’or » s’envola dans les nuages lorsque la réalité physique de cette ville disparut dans la sédimentation du temps.
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via Abdo El Rhazi « Sijilmassa et son destin saharien » traduit par Rita Stirn
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