Après avoir créé Yibra Clothing Design en 2014, la jeune créatrice appréciée pour son luxe accessible, lance « Street nostalgie », une nouvelle collection urbaine, chic, décontract et branchée, en partenariat avec le rappeur Red Supa, en hommage à la bande dessinée des années 70-80.
«Street Nostalgie» : de quoi s’agit-il exactement ?
C’est une collection à la fois urbaine et nostalgique qui nous renvoie à notre enfance. Une enfance marquée notamment par une série de dessins animés qui étaient très populaires à l’époque. Qui n’adorait pas le célèbre héros japonais Goldorak (1975), Sindibad, Schtroumpfette, Captain Majid ou Sali ? C’est une collection complète qui se décline en sweatshirts à capuches, bombers, tailleurs hommes femmes, jupes, vestes, en même en robe pour bientôt.
Comment est née l’idée de cette collection ?
Reda, alias Red Supa, est un ami de longue date, j’ai l’habitude de l’habiller de temps en temps pour ses shows (et même lorsqu’il était en tournée avec Saad Lamjerrad) et il m’avait demandé pour son dernier clip « Nostalgie », de lui faire un sweatshirt qu’il allait porter pendant le tournage de la chanson. Le sweat a beaucoup plu et les gens ont commencé à appeler pour avoir le même. Donc, on a décidé de lancer une collection limitée autour de ce thème d’enfants que les gens pourraient se procurer à « My Fashion Room » à Casablanca.
C’est une sorte d’hommage à la BD en quelque sorte ?
Oui, je trouve que les enfants de nos jours regardent des dessins animés super violents que je ne comprends pas. Pour moi, nos super héros étaient meilleurs. Le personnage de « Sali » incarnait l’innocence totale, la schtroumpette était adorable et super mignonne, Goldorak était le justicier sauveur de l’humanité….
Et pour ce qui est du design ?
C’est Reda qui a conçu le design imprimé sur les sweatshirts et l’ensemble la collection. Le fond est toujours le même, on choisit une bande dessinée donnée comme toile de fond et on place dessus le personnage en relief. L’idée c’était d’essayer d’avoir tout l’univers du dessin animé sur un seul pull. On a choisi un tissu imprimable, hyper confortable, solide et qui ne se froisse pas.
Pour le sweatshirt ?
Parce que le sweatshirt est le vêtement urbain par excellence !
Il y a 4 ans, vous avez lancé la Marque « Yibra ». Pourquoi avoir choisi de devenir styliste ?
Mes parents sont dans la confection depuis 45 ans, j’ai grandi dans l’usine de confection et pour moi, il était évident, depuis que j’étais gamine que j’allais devenir styliste et pas autre chose ! « Yibra » (aiguille en arabe) c’était un brainstorming familial. C’est une marque de prêt à porter sport chic et de robes du soir assez élégantes et confortables.
Des stylistes qui vous ont donné envie de vous lancer dans ce métier ?
Pour moi, Delacroix, c’était le meilleur créateur au monde, ses défilés nous faisaient rêver et nous faisaient voyager. Pareil pour Galiano chez Dior, qui nous transportait dans l’univers du beau et du glamour. C’est quelque chose qu’on ne retrouve plus de nos jours, j’ai l’impression que tous les défilés se répètent aujourd’hui, la haute couture ne nous permet plus de rêver ! Malheureusement, on a beaucoup de créateurs qui ne font plus de haute couture, dont Jean Paul Gauthier qui est un monument de la mode, parce que ça coûte trop cher je suppose, et c’est vraiment dommage !
Que représente pour vous le fait d’être styliste ?
D’abord c’est une passion et c’est quelque chose qu’on fait vraiment avec le cœur. Les gens ont tendance à penser qu’on s’amuse plus qu’autre chose mais c’est vraiment un travail à part entière, on donne beaucoup de notre personne, de notre temps. Pour moi, habiller les gens c’est un rêve qui se concrétise, j’essaie de donner une certaine vision à travers le vêtement.
Quelle est justement votre vision ?
Vous savez, je suis encore jeune et je pense que ça prend du temps d’avoir une vraie ADN mais ça se développe petit à petit. Il faut être à la fois chic et confortable dans ses vêtements. Surtout qu’on vit dans une ville où on est amenés à faire pleins de choses pendant la journée. Il faut donc qu’on soit dans des vêtements confortables qui nous ressemblent. Il ne faut pas s’habiller n’importe comment et de manière négligée. On peut être très élégant et chic dans un vêtement hyper confortable !
Ce qui vous inspire pour vos créations ?
La rue, l’urbanité des villes et leur mixité. Les gens qui m’entourent, ma famille, ma mère, mes sœurs, mes copines, les gens dans la rue, les clientes que je reçois. En plus, j’adore travailler en partenariat avec les gens, c’est important parce qu’on n’est pas tout seul dans sa bulle à réaliser ses créations. Lorsqu’on travaille avec quelqu’un, il y a une synergie qui se crée, et je trouve que ça n’a pas de prix ! C’est le meilleur moyen de s’amuser et de donner le maximum de nous-mêmes.
A part le stylisme, vous aimez faire quoi dans la vie ?
J’adore voyager pour m’évader et me changer les idées. J’aime aussi lire, d’ailleurs, « L’éducation sentimentale » de Flaubert est un de mes livres préférés, c’est un peu vieillot mais c’est très humain comme bouquin. C’est presque un livre de psychologie.
Des projets ?
Je viens de lancer avec ma cousine une nouvelle collection 100% marocaine qui est une marque pour femmes enceintes. J’ai accouché il n’y a pas longtemps et je ne trouvais nulle part des vêtements de femme enceinte qui me ressemblaient (trendy, sympas, colorés, jolis…) alors je voulais combler un peu ce vide parce que tout ce qu’on trouve sur le marché ressemble plus à des pyjamas qu’autre chose !
Cet article Kenza Chaoui lance « Street Nostalgie » avec Red Supa est apparu en premier sur L'Observateur du Maroc & d'Afrique.
via Abdo El Rhazi Kenza Chaoui lance « Street Nostalgie » avec Red Supa
No comments:
Post a Comment