Le HCP a décortiqué dernièrement l’évolution du marché de travail entre 2000 et 2014. Il livre des indicateurs clés sur ce sujet qui est des plus sensibles.
«Le marché du travail a connu, entre 2000 et 2014, une évolution marquée par une baisse tendancielle des taux d’activité et d’emploi, une disparité de la répartition spatiale et sectorielle de ce dernier ainsi que la précarité qui en caractérise une large partie », souligne le HCP dans sa note publiée récemment autour de la question. En chiffres, depuis l’année 2000 et jusqu’en 2014, la population active a connu un accroissement continu à raison de 115 mille nouveaux actifs annuellement, passant de 10,213 à 11,813 million d’actifs. Toutefois, selon le HCP, cet accroissement demeure inférieur à celui de la population en âge d’activité qui a augmenté de 383 mille durant la même période, ce qui s’est traduit par une baisse du taux d’activité de 53,1% en 2000 à 48% en 2014.
Avec une création annuelle moyenne de 129 mille postes d’emploi, le volume de l’emploi au Maroc est passé de 8,845 à 10,646 million entre les années 2000 et 2014. Sur les 1,801 million d’emplois créés au niveau national, 1,283 million l’ont été en milieu urbain (71% du total des emplois créés) contre 518 mille (29%) en milieu rural. Ce sont les actifs de sexe masculin qui ont le plus bénéficié de ces nouvelles créations avec 94 mille emplois annuellement (73%) contre 35 mille pour les femmes (27%). Côté qualification, en 2014, environ 4 actifs sur 10 (41,4%) détenaient un diplôme contre 3 sur 10 (31,3%) en 2000. Ce sont les jeunes actifs qui sont les plus favorisés en termes d’accès aux diplômes.
Secteurs pourvoyeurs d’emploi
Dans ce cadre, le secteur des services, avec une création annuelle moyenne de 87 mille emplois (67% du total des emplois créés), reste de loin le secteur pourvoyeur d’emplois au niveau national, suivi du secteur des BTP avec 31 mille emplois (24%), puis l’agriculture forêt et pêche 10 mille postes (8%) et, en dernier lieu, le secteur de l’industrie (y compris l’artisanat) avec mille postes (1%).
Si le poids de l’industrie a connu une telle régression c’est suite aux transformations profondes qu’a connues le tissu industriel marocain notamment, le recul du poids des activités traditionnelles suite à la modernisation du mode de production de certaines activités et à l’émergence de nouvelles industries, caractérisées par une forte valeur ajoutée et par l’utilisation de plus de capital et moins de mains d’œuvre. S’ajoute à ces facteurs, les effets de la concurrence internationale sur les exportations et sur la demande intérieure des produits du secteur, comme l’explique le HCP.
Le privé occupe environ 9 actifs occupés sur 10 (90,4% en 2014 contre 88% en 2000). Sa part dans l’emploi urbain est passée, durant cette période, de 76,7% à 82,9%, alors qu’en milieu rural, et elle a stagné autour de 98%. Cette part enregistre des niveaux importants dans certains secteurs d’activité économique. En 2014, elle a oscillé entre 77,3% dans les services et 99,4% dans les BTP. Dans ce cadre, ce sont les petites entreprises de moins de 10 employés qui ont contribué le plus à la création d’emploi dans le secteur privé, elles sont à l’origine de 64,5% des emplois créés depuis 2000. Le même constat est relevé dans le secteur privé non agricole où cette proportion a atteint 64,4%.
D’un autre côté, seul environ un salarié sur 3 (36,5% contre 31,8% en 2000), au niveau national, travaille avec contrat, une situation qui s’aggrave davantage dans les secteurs de l’agriculture et du BTP où cette proportion atteint respectivement 7,5% et 7,4%.
Sous un autre angle, l’affiliation à une organisation syndicale ou professionnelle demeure une pratique peu répandue au niveau du marché du travail marocain. En 2014, seuls 3% des actifs occupés sont affiliés à une organisation de ce type, 5% en milieu urbain et moins de 1% en milieu rural.
via Abdo El Rhazi Radioscopie du marché du travail national
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