Trump, avec le soutien d’une presse libérale très polarisée qui lui a toujours offert une attention démesurée en lui accordant une plate-forme surdimensionnée, est, à lui seul, une équipe de destruction. Il mobilise les pires éléments de la base du GOP, salissant ainsi l’image nationale et internationale du parti comme s’il était payé par les démocrates pour le faire.
Après avoir promis de ne pas se présenter en tant que candidat indépendant, Trump revient maintenant sur sa parole. Il affirme que les deux tiers de ceux qui le soutiennent actuellement au sein du parti vont continuer à le soutenir en dehors. Si Trump devait briguer l’investiture, les chances d’une reprise républicaine de la Maison Blanche deviennent de plus en plus sûres. Et si c’était un démocrate (Hillary Clinton?) qui prenait le contrôle de la Maison Blanche, porté par une marge confortable grâce à l’ignorance flagrante de Trump, l’emprise républicaine sur le Sénat pourrait bien s’anéantir.
A l’étranger, Trump est devenu plus qu’une curiosité internationale. Sa salve d’attaques sur les musulmans est en train d’aliéner aussi bien les adeptes ordinaires de cette religion que les dirigeants des principaux alliés des États-Unis.
En effet, au moment même où les Etats-Unis ont besoin des Etats arabes pour s’assurer leur appui en vue de lutter contre l’État islamique en Syrie et en Irak, Trump est en train de leur dire que leurs citoyens ne sont pas les bienvenus chez nous. Et dire qu’il s’agit de l’homme qui désire devenir le commandant en chef.
Trump affirme qu’il apporterait ses bonnes pratiques commerciales à la Maison Blanche. Il doit alors reconnaitre que ses recettes comprennent une discrimination flagrante à l’encontre des minorités, sinon entre Trump l’homme d’affaires et Trump le politicien aucun lien ne pourrait être établi. Et même son expérience dans le monde des affaires est aussi insignifiante. De la même manière que son positionnement politique est répugnant.
Les républicains doivent être encore plus énergiques dans leur condamnation du comportement de Trump. Et cela devrait inclure tous les candidats républicains, sans exception. Les leaders ainsi que les candidats républicains devraient faire tout leur possible pour freiner ces animateurs de talk-shows qui rendent service aux démocrates en se faisant l’écho de toutes les absurdités qui se dégagent de la bouche de Trump. Plus précisément, aucun politicien républicain ne devrait accepter d’avoir à faire à tous ces animateurs télé qui soutiennent les positions de Trump. Mais les démocrates doivent également prendre leur part de responsabilité. Il est extrêmement tentant de mettre tous les républicains dans le même panier que Trump, comme la Maison Blanche a tenté de le faire. Mais il n’est point dans l’intérêt de la nation d’aller dans ce même sens.
Les Etats-Unis ont besoin de deux partis solides qui peuvent travailler ensemble à Washington sur les défis majeurs auxquels ils sont confrontés. Peu importe le parti qui représente la majorité, et certainement lorsque chaque parti domine un bout de Pennsylvania Avenue, il est crucial qu’aucun des deux ne soit repris par ses extrémistes. Sinon, l’impasse qui a freiné toute politique efficace au cours de la majeure partie de la dernière décennie va encore persister pendant une génération. Un Washington paralysé ouvre déjà la voie à nos alliés pour qu’ils s’interrogent sur notre sérieux. Les dommages à long terme que Trump continue à infliger à notre nation ne feront qu’intensifier de telles perspectives, et inciter nos amis et nos «partenaires» à reconsidérer leurs relations avec les Etats-Unis. En conséquence, il sera beaucoup plus difficile, voire impossible, pour les États-Unis de former des coalitions en vue de faire face à l’agression et au terrorisme internationaux.
En fin de compte, les seuls bénéficiaires du phénomène Trump sont les adversaires actuels et potentiels de l’Amérique, que ce soit en Asie, en Europe ou au Moyen-Orient. Il est temps pour les dirigeants politiques et des médias d’agir. Chaque jour que Trump demeure le centre d’attraction dans le domaine politique américain, cela nuit davantage à notre rôle en tant que leader du monde libre. Il faut mettre fin à ses agissements. Pour ce faire, il faut que les politiciens le condamnent sans équivoque, et que les médias ignorent ses bouffonneries.
Dov Zakheim, ancien Sous-Secrétaire d’Etat américain à la Défense
via Abdo El Rhazi L’homme qui voudrait détruire le Parti républicain
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