Les urnes ne feront pas de Bennett le Premier ministre, mais il peut être un faiseur de roi

Bennett-Netanyahu. L’indispensable compromis.

Si Bennett négocie bien, il pourrait recevoir le ministère de la Défense ou de la Santé ou peut-être les deux. Sinon, il peut tout remettre à zéro.

Le chef de Yamina, Naftali Bennett, ne sera pas couronné Premier ministre d’Israël, mais il se positionne en tant que faiseur de rois, souligne The Jerusalemn Post.

Les résultats définitifs des élections ne seront connus que demain vendredi, mais avec la majorité des bulletins dépouillés, Yamina semble avoir sept sièges, très loin de ses attentes initiales.

Ces sièges en plus de des cinq du parti Ra’am (maintenant le deuxième faiseur de roi) pourraient faire ou défaire le Premier ministre.

Benjamin Netanyahu avait pensé que les vaccins seraient son passeport vers la victoire. Celle-ci pourrait venir d’une combinaison étrange d’un sioniste de droite et du chef de la section politique de la branche sud du Mouvement islamique en Israël.

En mars dernier, lors de la troisième élection d’Israël en deux ans, Bennett n’a obtenu que six sièges, et Netanyahu a choisi de le laisser en dehors de sa coalition. Il a saisi le train du coronavirus en marche pour se mettre sous les feux de la rampe, se présentant comme la principale alternative à Netanyahu et un candidat sérieux au poste de Premier ministre.

Cette décision a été prise après avril 2019 lorsque lui et sa collègue du parti, la députée Ayelet Shaked, n’ont même pas franchi le seuil électoral et après septembre 2019 (Yamina s’est présenté sous Shaked) lorsque lui et ses fidèles n’ont reçu qu’une poignée de sièges.

Mais cela suffisait à Netanyahu pour en faire le ministre de la Défense, un poste qui lui a permis de semer les graines de ce qui est finalement devenu une réputation bien développée en tant que professionnel capable de gérer le coronavirus et pas seulement un autre politicien d’extrême droite.

Bennett a travaillé dur en tant que ministre de la Défense pour montrer qu’il pouvait être une figure universelle. Lorsqu’il a quitté ses fonctions, il a formé un cabinet de coronavirus civil et publié un livre sur le sujet.

Le succès du Parti sioniste religieux était en partie dû à la décision de Bennett de mettre de côté l’annexion et d’autres problèmes clés de droite alors qu’il se battait pour une meilleure gestion du COVID-19.

L’autre raison était que Netanyahu avait persuadé les électeurs désillusionnés de Yamina de ne pas passer à son parti Likud mais à Smotrich.

En janvier, il semblait que Bennett avait une chance de devenir Premier ministre.

Cependant, alors que l’épuisement général lié aux confinements, aux masques et à la distanciation sociale dans le pays augmentait parallèlement aux taux de vaccination, Bennett a chuté dans les sondages. En février, il était tombé à environ 10 sièges et, au début du mois, déjà à neuf.

Ainsi, Bennett ne sera pas Premier ministre. Cela ne veut pas dire que sa vie politique est terminée. Au contraire, comme il l’a dit le soir des élections, il «fera ce qu’il y a de mieux pour le pays».

Il s’est engagé à ne prendre aucun engagement tant que les résultats définitifs ne sont pas connus.

Un faiseur de rois est quelqu’un qui peut tirer un prix plus élevé pour son soutien parce que le destin est entre ses mains. Dans ce cas, Bennett peut décréter une victoire de Netanyahu, une coalition anti-Netanyahu de centre gauche-droite sans précédent ou une cinquième élection.

Par ailleurs, si Bennett négocie bien, il pourrait obtenir le ministère de la Défense ou de la Santé ou peut-être même les deux. Il ne sera pas le Premier ministre, mais ce serait certainement une victoire pour lui et son parti.

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