Les coopératives agricoles ne constituent plus une simple bouée de sauvetage, mais un vecteur d’émancipation sociale et de développement économique.
Connus par leur effet positif et leur forte contribution à la transmission des valeurs de solidarité, de partage et d’entraide, les coopératives dans le monde rural ont, en tout temps, joué un rôle important dans le développement économique et social du Maroc.
Il faut noter que malgré les difficultés que rencontrent les coopératives agricoles, que ce soit par rapport à la commercialisation ou au manque de capacité managériale, celles-ci représentent un instrument efficace pour le développement du monde rural à travers l’organisation de secteurs productifs informels et la valorisation des produits du terroir. Elles sont des sources intarissables d’auto-emplois, plus particulièrement pour les jeunes et les femmes en manque de débouchés dans le milieu rural. Ainsi, ces coopératives agricoles ont réussi à dynamiser l’emploi dans le monde rural et ont constitué un instrument de lutte contre la précarité, la pauvreté et le chômage. C’est pour l’ensemble de ces raisons qu’un intérêt particulier est donné à ces coopératives.
En 2005 déjà, le lancement de l’INDH a été marqué par le soin apporté au soutien des initiatives rurales, en particulier dans les différents domaines agricoles. Le but était d’encourager la création et de pérenniser l’économie sociale et solidaire. Au fil des années, les coopératives ont confirmé leur importance comme levier de développement économique, à part entière. L’enjeu est devenu majeur, étant donné l’immensité des activités lancées par les coopératives et les objectifs de développement économique, social et humain qu’elles ont permis d’atteindre. Une véritable prise de conscience a alors eu lieu.
En remontant un peu dans le temps, on peut aussi relever le rôle primordial que la création de coopératives agricoles a joué dans la réalisation des objectifs du Plan Maroc vert. Rappelons que c’est dans le cadre de ce plan qu’un programme national intégré a été dédié, pour la première fois, à ces coopératives. L’objectif était de créer de nouvelles coopératives agricoles, la dynamisation des coopératives existantes et la transformation des associations porteuses de projets en coopératives, en vue d’atteindre 10.000 unités à l’horizon 2020.
L’autre objectif était de convertir les coopératives en structures productives autonomes et structurées, dépassant les problèmes de commercialisation et de valorisation et consolidant la contribution de l’agriculture solidaire dans la sphère socio-économique. Il était question d’organiser 750.000 agriculteurs en coopératives agricoles, en unions de coopératives agricoles et en groupement d’intérêt économique.
Aujourd’hui, la coopérative est désormais reconnue comme étant un véritable tremplin pour l’autonomisation de populations qui peinaient à s’assurer des revenus réguliers, voire à se trouver du travail. Elle permet aujourd’hui de mutualiser les ressources et de bénéficier des compétences techniques que certains agriculteurs ont développées.
Par ailleurs, la présence des coopératives dans l’économie nationale a pris une autre dimension. Elles ne sont plus une simple bouée de sauvetage mais un véritable vecteur développement économique. Ces organisations sont devenues professionnelles et représentent même l’avenir d’une agriculture marocaine qui ambitionne d’améliorer la chaîne de valeur avec un accès facilité aux marchés et aux sources de financement. Pour ce faire, le Fonds de développement agricole a fait bénéficier les coopératives agricoles d’un soutien de leur activité permettant d’assurer un certain niveau d’autonomie financière à la population d’agriculteurs. Un apport majeur dans la voie du développement de ces structures socio-économiques vitales pour le pays.
Bilan chiffré
Aziz Akhannouch, Ministre de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts vient de reconduire la convention cadre relative au programme national de constitution de coopératives agricoles nouvelle génération. La convention porte sur la mise en place et l’exécution d’un programme national visant à accélérer la création et le développement de coopératives agricoles nouvelle génération pour accompagner l’implémentation de la nouvelle stratégie agricole « Génération Green 2020-2030 ».
Aziz Akhannouch a rappelé à cette occasion que le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts a œuvré dans le cadre du Plan Maroc Vert pour fournir les capacités matérielles et d’encadrement aux organisations professionnelles et a inclus les associations, les coopératives et les groupements d’intérêt économique, pour la réalisation de projets se rapportant notamment, aux filières de production.
Ainsi, plus de 10.000 coopératives ont été créées pour la période 2015-2020, dépassant l’objectif initial du programme national, pour atteindre un cumul de 25.700 coopératives agricoles à aujourd’hui. Il a ajouté que le Ministère reste engagé pour poursuivre et valoriser les acquis dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole» Génération Green 2020-2030», lancée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste le 14 février 2020, qui donne la priorité au développement humain, avec la poursuite de la dynamique de développement agricole.
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via Abdo El Rhazi Coopératives agricoles au Maroc : Levier incontournable de développement
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