Sunday, August 27, 2017

Anti-terrorisme : mutations et enjeux

Dans cette nouvelle analyse qui vient d’être publiée dans le quotidien espagnol La Razon, Ahmed Charaï s’arrête sur les causes profondes du terrorisme en Espagne et les moyens de lutte possibles.

Les attentats qui ont frappé la catalogne remettent à l’ordre du jour, le questionnement sur la nécessaire mondialisation de la lutte anti-terroriste. Celle-ci existe, mais principalement focalise au niveau sécuritaire, indispensable mais loin d’être suffisant. Il faut, de toute évidence, aller plus loin, analyser les problèmes en fonction des contextes nationaux et régionaux et pointer les responsabilités, là où elles existent.

En Espagne, la cellule terroriste était composée de jeunes qui ont grandi sur le territoire Espagnol, parfois y sont nés. Le chef de la bande n’était autre qu’un Imam menacé d’expulsion depuis 2015. Il serait fatal de ne pas se poser les vraies questions même si elles dérangent. La première concerne l’Islam radical, qui a pignon sur rue, au travers des mosquées ou d’associations dites caritatives, qui se substituent à l’Etat face à des besoins sociaux grandissants, qui aident des jeunes en déperdition, avant de jouer sur les cordes identitaires pour les embrigader.

Ses Imams relayent le mythe fantasmagorique de l’Andalousie sur le sol espagnol. C’est un aveuglement très incompréhensible.

Pendant très longtemps Les gouvernements d’Espagne ont fermé les yeux sur les financements par Les pays du Golfe, d’un Islam Wahhabite qui à travers les mosques et des associations dirigés par des adeptes au wahhabisme. Ce courant religieux qui n’est rien d’autre que la matrice du Jihadisme.

L’Espagne, pourtant une véritable démocratie, n’a pas réussi à se doter d’un arsenal juridique qui lui permette de combattre la racine du mal. C’est-à-dire, le Wahhabisme qui prospère sur le manque d’intégration des jeunes migrants, ‘’stockés’’ dans des ghettos urbains.

A l’inverse, au Maroc, un effort soutenu pour contrôler le champ religieux est fait. Il s’appuie sur l’institution commanderie des croyants, qui permet à la monarchie d’être la garante du rite malekite, un rite reconnu pour son pacifisme et son réalisme face aux évolutions que connaît le monde .

Mais malgré cela, le nombre de cellules démantelés au Maroc et les chiffres concernant les combattants en zones irako-syriennes, sont affligeants. La faiblesse du Maroc réside en son système éducatif au sens large et au degré zéro des politiques. Le Roi Mohammed VI a d’ailleurs dressé un réquisitoire contre les partis politique qui ne jouent aucun rôle d’encadrement ni politique ni sociétal. Les jeunes dans les régions marginalisées où les besoins sont énormes, sont livrés à eux-mêmes, sans structures socio-éducatives, culturelles ou sportives. La fragilité sociale, l’absence de perspective personnelle ou collective, le manque d’éducation, sont des points communs entre les radicalisés au Maroc et ceux de l’émigration.

L’Etat Islamique est entrain d’abandonner sa stratégie d’occupation des villes. Elle est coûteuse en effort de guerre’’. Ceci signifie le retour à la stratégie ‘’Al Qaida’’, un terrorisme qui frappe partout dans le monde, parfois par le biais de cellules, souvent par le biais d’individus isolés, difficiles à repérer avant le passage à l’acte.

Les nouveaux modes d’action, celui de la voiture bélier ou de l’attaque au couteau, sont réellement à bas coûts. Louer une voiture ou la voler, est à la portée de n’importe quel quidam. On l’a vu à Barcelone et avant à Nice ou à Manchester. Ces actes abominables peuvent être très meurtriers. La réponse là aussi doit être législative. Restreindre les libertés individuelles pour mieux garantir la sécurité, n’est plus un débat ou un choix, mais une nécessité face à un terrorisme aveugle, barbare.

L’autre mutation importante, c’est ce qui se passe en Afrique. Le manque de perspectives démocratiques , de développement, la résurgence des conflits ethniques attisent une radicalisation rapide de l’Islam africain en général et des jeunes en particulier. Boko Haram n’est que l’expression la plus visible de cette radicalisation. C’est un vrai danger pour l’Europe, l’Espagne en particulier, parce qu’ils peuvent utiliser les filières de l’émigration clandestine. Là encore, il faut poser la question qui fâche, celle des frontières européennes. Les terroristes ont une liberté de mouvement dès qu’ils sont sur le sol européen.

Devant toutes ces mutations, la coopération internationale doit prendre de nouvelles formes. L’Europe ne peut ignorer que le développement de l’Afrique, au-delà de l’aspect économique, est le socle de sa propre stabilité dans un avenir proche. La lutte contre la pensée jihadiste interpelle les États , mais aussi les intellectuels, qui sans céder à l’Islamophobie, doivent contribuer à l’émergence d’un aggiornamento de l’Islam. Enfin, sur le front sécuritaire, la vision française qui propose la création d’une force africaine n’a pas réussi à réunir les fonds nécessaire de La part des pays Européens . Encore un égoïsme aveugle qui privilégie les questions budgétaires, face aux risques d’instabilité.

L’avenir nous dira quel sera le coût de cette erreur d’appréciation, alors que tous parlent de mondialiser la lutte anti-terroriste.



via Abdo El Rhazi Anti-terrorisme : mutations et enjeux

Monday, August 21, 2017

Le Roi Mohammed VI : « L’Afrique représente l’avenir qui commence aujourd’hui »

Le Roi Mohammed VI a adressé, dimanche 20 août 2017 un discours à la Nation à l’occasion du 64e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple. Un discours qu’il a presque, entièrement, consacré, à l’Afrique.
En s’arrêtant sur la Révolution du Roi et du Peuple, la qualifiant d’épopée nationale symbolisant pour l’éternité la communion entre le Roi le peuple, le Souverain a souligné que ce moment phare de l’histoire nationale a été le catalyseur d’une prise de conscience aigüe et d’une foi accrue dans la communauté de destin qui unit le Maroc à son continent. « Aujourd’hui, cette œuvre solidaire se poursuit dans le but de réaliser le développement commun et le progrès partagé auxquels aspirent tous les peuples africains », a affirmé le Roi Mohammed VI avant de réexpliquer le fondement des liens historiques unissant le Royaume à son continent en mettant en exergue ces trois phases clés : la participation, en 1960, à la première opération de maintien de la paix au Congo ; la tenue, la même année, à Tanger, de la première réunion de la Commission de développement de l’Afrique ; et la création inédite, au sein du gouvernement de 1961, d’un ministère pour les affaires africaines ayant pour mission de soutenir les mouvements de libération. S’y est ajoutée, la même année, la tenue de la Conférence de Casablanca, « qui posa les premiers jalons pour l’avènement, en 1963, de l’Organisation de l’Unité Africaine ».
Le Roi Mohammed VI en conclut que l’engagement du Maroc à défendre les Causes et les intérêts de l’Afrique ne date pas d’aujourd’hui. « C’est plutôt une orientation immuable que Nous avons héritée de Nos Ancêtres, et que Nous continuons à conforter avec assurance et fierté », insiste-t-il.
Dans ce discours dédié à l’Afrique, le Souverain clarifie, encore une fois, le pourquoi du choix du Maroc de se tourner vers l’Afrique. Le Roi Mohammed VI dit clairement que ce n’est une décision fortuite, ni le résultat de calculs conjoncturels ou des supputations éphémères. « Il est plutôt le gage de notre fidélité à cette histoire commune, et l’expression d’une foi sincère dans la communauté de destin qui nous rassemble ».
Le discours royal ne laisse aucune zone d’ombre concernant ce choix du Maroc de fusionner avec son continent :« Axée sur une connaissance pointue de la réalité africaine, Notre politique continentale est magistralement illustrée à travers plus de cinquante déplacements effectués au cours de Notre règne dans plus de vingt-neuf pays, dont quatorze ont été visités depuis octobre dernier. Elle s’articule également autour de la promotion des intérêts communs par la mise en place de partenariats solidaires gagnant-gagnant.
Cette approche concrète trouve sa meilleure illustration dans les mégaprojets de développement que Nous avons lancés, comme le gazoduc atlantique Nigéria-Maroc, la construction de complexes de production d’engrais en Ethiopie et au Nigéria, la réalisation de projets de développement humain destinés à améliorer les conditions de vie des populations africaines, comme les services et les installations sanitaires, les établissements de formation professionnelle, les villages de pêcheurs.
De plus, cette politique a été couronnée par le renforcement de nos partenariats économiques, le retour du Maroc à l’Union Africaine et l’Accord de principe donné pour l’adhésion de notre pays au sein de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
La réintégration par le Maroc de l’Institution continentale constitue un tournant diplomatique majeur dans la politique extérieure de notre pays ».

L’Afrique a bien montré ainsi, elle aussi, qu’elle tient au Maroc, et le Souverain s’en félicite et remercie l’ensemble des pays du continent qui se sont tenus aux côtés du Royaume et même pour ceux qui n’ont pas appuyé sa demande : « C’est un franc succès pour notre orientation africaine, surtout au regard des obstacles que certains ont tenté de dresser sur notre chemin. C’est aussi une reconnaissance solennelle de la crédibilité dont le Maroc jouit auprès de nos frères africains, et une preuve éloquente de la place privilégiée qu’ils lui réservent dans leurs cœurs ».

L’avenir commence aujourd’hui

Pour le Roi Mohammed VI, le retour du Maroc au sein de sa famille africaine, pour important et décisif qu’il est, n’est pas une fin en soi. « Car l’Afrique a toujours été et demeurera en tête de nos priorités. Ce qui importe, en définitive, pour nous, c’est de contribuer à son essor et de servir le citoyen africain ». Pour le Souverain, l’Afrique représente l’avenir qui commence aujourd’hui.

« Quiconque considère que le retour à l’Union Africaine a été la seule et unique motivation derrière tout ce que nous avons entrepris jusqu’à présent, montre par là qu’il ne Me connaît pas vraiment », ajoute le Roi Mohammed VI. Pour lui, l’heure est à l’action et le Maroc est soucieux de poursuivre les efforts qu’il mène à l’intérieur de son continent, depuis plus de quinze ans. Le Souverain souligne que ce retour est essentiellement le début d’une nouvelle étape qui sera marquée par un travail conjoint avec tous les pays africains pour donner corps à un véritable partenariat solidaire et œuvrer ensemble à l’essor du continent et à la satisfaction des besoins des citoyens africains. « Nous sommes engagés actuellement à construire une Afrique sûre d’elle-même, solidaire, unie autour de projets concrets, ouverte sur son environnement », insiste Mohammed VI qui rappelle que c’est en souscrivant à cette conception intégrée de l’Afrique que le Royaume a officialisé sa volonté d’adhérer à la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.
En remerciant les dirigeants des Etats-membres de cette communauté d’avoir donné leur accord de principe pour l’adhésion du Maroc à cette entité régionale, en tant que membre à part entière, le Souverain précise que c’est une décision politique historique, qui marque une étape clé dans le processus d’intégration africaine, conçue exclusivement comme la synthèse de toutes les intégrations régionales. « Ceci est d’autant plus vrai que, dans un contexte particulier de politique internationale, les regroupements régionaux sont désormais des acteurs influents ».

Partenariats fructueux et équilibrés

« Se prévalant de son statut au sein de cette Communauté, le Royaume du Maroc s’attachera à asseoir les fondements d’une intégration réelle pensée pour servir l’Afrique et réaliser les attentes de ses peuples qui aspirent au développement et à une vie digne menée dans un climat empreint d’unité, de sécurité et de stabilité », a déclaré le Roi Mohammed VI. Et d’ajouter : « Nous avons choisi de mener une politique de solidarité à l’égard du reste des pays africains en mettant en place, avec eux, des partenariats équilibrés, sur la base du respect mutuel et dans l’intérêt bien compris des peuples africains ».
Le Souverain a tenu, là aussi, à clarifier les objectifs recherchés par le Royaume : « Le Maroc n’a jamais cherché à faire valoir l’argent comme monnaie de change dans ses rapports avec ses frères africains. Il a plutôt fait le choix de mettre son savoir-faire et son expérience à leur disposition, car Nous sommes persuadé que la vraie source de profit pour les peuples n’est pas l’argent précaire, mais l’essence impérissable de la connaissance.
Et ces pays le savent bien. Voilà pourquoi ils sollicitent la coopération du Maroc et son soutien pour appuyer leurs efforts dans de nombreux domaines, et non l’inverse.
Ils ont, en effet, conscience de la volonté qui Nous anime de construire avec eux des partenariats fructueux, axés sur des investissements et des programmes rigoureusement définis associant les secteurs public et privé dans les pays concernés ».
Dans son discours, le Roi Mohammed VI a mis à nu les mystificateurs. « Quant à ceux qui, bien qu’au fait de la vérité, s’ingénient néanmoins à colporter nombre de mystifications, notamment que le Maroc débourserait des sommes considérables en Afrique, au lieu » de les allouer aux Marocains, il est clair que ce n’est pas l’intérêt du pays qui les guide. En réalité, l’orientation du Maroc vers l’Afrique ne changera rien à nos positions et ne se fera pas au détriment des priorités nationales. A l’inverse, elle apportera une plus-value à l’économie nationale et contribuera à renforcer les relations de notre pays avec sa profondeur africaine.
D’ailleurs, ce choix judicieux s’est répercuté directement et de façon positive sur la question de notre intégrité territoriale, comme en témoignent les positions des pays à ce sujet et les décisions de l’Union Africaine y afférentes.
Cette nouvelle donne a eu pour effet de renforcer la dynamique que ce dossier connaît au niveau des Nations Unies ».

Avancées pour le Sahara marocain
« Placée sous le signe de la fermeté et de la rigueur, 2016 a été aussi l’année de l’acte joint à la parole au vu de la manière dont ont été contrées les manœuvres engagées pour porter atteinte à nos droits. Pour 2017, c’est l’année de la clarté par excellence et du retour aux principes et aux termes référentiels retenus pour le règlement de ce conflit artificiel suscité autour de la marocanité du Sahara », a affirmé le Souverain. Et le Roi Mohammed VI d’ajouter : « Cette approche ferme et claire a permis de remettre le processus de règlement onusien sur la bonne voie et de barrer la route aux menées qui cherchent à le dévier vers un horizon inconnu ».
Ce rappel des faits illustre bien les avancées réalisées dans le dossier du Sahara marocain : « Cette orientation a été réaffirmée en avril dernier dans le rapport du Secrétaire général des Nations Unies et à travers les résolutions du Conseil de sécurité. Outre le respect des références encadrant le processus de règlement engagé et l’appréciation positive de l’Initiative d’autonomie marocaine perçue comme un cadre de négociation valable, l’accent a été mis sur l’établissement des responsabilités juridiques et politiques qui incombent à la partie véritablement impliquée dans ce conflit régional.
Menée à la fois avec sérénité et fermeté, la gestion proactive de la crise d’El-Guergarate a permis, par ailleurs, de faire échec aux tentatives destinées à altérer la situation qui prévaut dans notre Sahara, et de démystifier la chimère entretenue par les ennemis du Maroc autour de supposés « territoires libérés ».
Parallèlement, la proposition marocaine d’autonomie bénéficie d’un appui international soutenu, illustré par le nombre croissant de pays ayant retiré leur reconnaissance à cette entité fantomatique, ainsi que par la régularisation du cadre juridique régissant le partenariat économique entre le Maroc et bon nombre de grandes puissances ».

Le discours royal reconfirme la détermination du Maroc à aller de l’avant dans sa stratégie africaine. « La Révolution du 20 août n’a pas été uniquement un événement saillant dans l’histoire du Maroc. Elle a eu aussi des conséquences majeures et des prolongements significatifs dans les sphères maghrébine et africaine », rappelle le Roi Mohammed VI. Et le Souverain de conclure : « Aujourd’hui, nous avons grand besoin de faire nôtres les valeurs de sacrifice, de fidélité et de don de soi permanent pour porter dignement le flambeau de cette Révolution renouvelée sur la scène nationale et continentale. »



via Abdo El Rhazi Le Roi Mohammed VI : « L’Afrique représente l’avenir qui commence aujourd’hui »

Saturday, August 19, 2017

Il faut en finir avec l’islam radical

En réaction aux attentats qui viennent d’endeuiller l’Espagne, Ahmed Charaï a publié ce samedi 19 août 2017 un article d’analyse dans le quotidien espagnol La Razon, dont voici la traduction.

En réaction aux attentats qui viennent d’endeuiller l’Espagne, Ahmed Charaï a publié ce samedi 19 août 2017 un article d’analyse dans le quotidien espagnol La Razon, dont voici la traduction.

Ce qui s’est passé ce jeudi 17 août à Barcelone est une horreur absolue. Bien évidement toute ma sympathie et ma solidarité vont aux familles des victimes, à l’Espagne meurtrie. Les assaillants sont des barbares, ils ne méritent que mépris.
Après Paris, Nice, Bruxelles, la stratégie de la haine entretenue par l’islam radical montre à nouveau l’objectif qu’elle cherche à atteindre, celui de traumatiser et de créer une peur générale chez les populations et d’ébranler les gouvernements qui sont engagés contre l’Etat islamique.
Nous sommes à l’évidence face à un nouveau profil de jihadistes, largement plus inquiétant. Il s’agit des jeunes délinquants ou désœuvrés, en dissidence avec la société, qui choisissent le terrorisme, comme une vengeance, un moyen d’exprimer leur colère, leur ressentiment. Pour ces profils, la radicalisation n’est pas d’essence religieuse.
Elle n’exprime pas une lecture particulière du Coran, celle de la Salafiya jihadia par exemple, mais beaucoup plus la haine du pays, de l’Occident. Les recruteurs, ce groupe terroriste appelé « Etat Islamique » ne perdent plus de temps à expliquer leurs théories religieuses, mais s’attachent à inculquer la haine chez les esprits faibles.
Nous savons tous que la hantise des sécuritaires c’est le phénomène dit les «loups solitaires». C’est-à-dire des individus agissant seuls, sans lien avec l’étranger. C’est une hantise, parce qu’ils sont indétectables.
Cependant, Il faut avoir le courage de poser les vraies questions qui nous interpellent tous, le monde musulman en premier lieu. Il y a, il y a eu, des pratiques de l’islam très différentes au cours de l’histoire. Il n’y a aucune ressemblance entre l’islam de Cordoue et celui des fatimides.
Le grand échec concerne les textes et leur interprétation. Le refus de la contextualisation fait que le dogme ordonne que ces textes sont éternels. Ainsi, les juifs et les chrétiens sont désignés comme des ennemis pérennes. Alors que le monde moderne n’est pas celui de guerres de religion, mais d’intérêts. De même que l’aspect guerrier de quelques sourates du Coran était très daté, et que le contexte, 14 siècles après n’est plus le même. Rien ne justifie l’imposition aux croyants de préparer la guerre.
Il faut réformer la conception que les musulmans ont de leur propre religion. Le monde musulman est en panne face aux évolutions du monde, c’est un constat amer, et il faut le reconnaître.
Les élites, manquant de courage, ne jouent pas leur rôle. Elles acceptent des tabous, préfèrent rejeter la responsabilité sur l’autre. Ces mêmes élites, sont dans une posture justificative de la barbarie quand elle provient de leur camp présupposé.
Ce combat doit être mené sur tous les fronts. Les religieux ont la lourde charge de démontrer que l’islam peut s’adapter à notre temps. Les philosophes, les hommes de lettres, les politiques, doivent proposer une autre perspective au monde musulman que l’adversité de l’altérité.
Oui, il faut interroger les représentants d’une religion qui a eu des périodes magnifiques dans l’histoire de l’humanité, mais qui aujourd’hui ne s’exhibe que dans le mal.
Par fidélité aux morts, aux victimes de Barcelone, nous devons tous militer contre toutes les abjections. Racisme, barbarie. Nous devons le faire pour nos enfants, nous n’avons pas le droit de leur léguer un monde où seul les extrêmes s’affrontent.



via Abdo El Rhazi Il faut en finir avec l’islam radical

Friday, August 11, 2017

RDC : Joseph Kabila planque sa fortune

Sur la sellette, le président Joseph Kabila et son entourage, qui ont mis en coupe réglée des pans entiers de l’économie RD congolaises comme l’ont révélé de nombreuses enquêtes (celles de Bloomberg, du GEC, du Soir, du Monde, etc.), tente de mettre à l’abri l’immense fortune accumulée ces dernières années dans diverses places financières à travers le monde (voir à ce sujet l’affaire des « Panama Papers » dans laquelle Jaynet Kabila, la sœur jumelle du chef de l’Etat RD congolais, est impliquée).
Pour organiser cette fuite massive de capitaux (dont une bonne partie relève de détournements d’argent public), Joseph Kabila et ses proches se tournent vers des sociétés anonymes mais aussi diverses personnalités. C’est dans ce cadre qu’Eugène-Richard Gasana, un ancien diplomate rwandais, a été missionné par le président RD congolais en personne. L’opération consiste à exfiltrer, par des voies détournées, des fonds de la RDC vers des institutions financières internationales avant d’en recycler une partie dans le système financier local, notamment via les banques qu’il contrôle à travers sa famille (BGFI, BCDC, ce qu’il reste de la BIAC, etc.). Techniquement, il s’agit d’une opération de recyclage de capitaux, donc de blanchissement. Dès la première transaction, une cinquante de millions de dollars avaient été blanchis par ce biais. Depuis, d’autres opérations du même type ont eu lieu. A Kinshasa, c’est l’incontournable Kalev Mutond qui sert d’intermédiaire entre Joseph Kabila et l’ex-diplomate rwandais. C’est d’ailleurs le patron de l’ANR qui avait présenté au président congolais Eugène-Richard Gasana.
Pour ce dernier, manifestement, il ne s’agit pas d’une première. L’année dernière, de lourds soupçons concernant des activités financières frauduleuses lui avaient coûté son poste de Représentant permanent du Rwanda auprès des Nations Unies, avec rang d’Ambassadeur, des fonctions qu’il occupait depuis 2009 et qu’il combinera avec celles de ministre de la Coopération après sa nomination en 2012. Le Président Paul Kagamé l’avait brutalement démis de ses fonctions après avoir pris connaissance d’un rapport très détaillé faisant état de ses activités « indélicates ». Une décision officialisée lors du Conseil du gouvernement rwandais du 10 août 2016.



via Abdo El Rhazi RDC : Joseph Kabila planque sa fortune

Tuesday, August 1, 2017

Fête du Trône – Le prince Moulay Rachid préside le déjeuner offert par le Chef du gouvernement

Le prince Moulay Rachid a présidé, dimanche au Golf Royal à Tanger, un déjeuner offert par le Chef du gouvernement, à l’occasion du 18ème anniversaire de l’accession du Roi Mohammed VI au Trône de ses glorieux ancêtres.
Ont pris part à ce déjeuner, les présidents des deux Chambres du Parlement, les Conseillers de SM le Roi, les membres du gouvernement, les Hauts Commissaires, les présidents des institutions constitutionnelles, les officiers supérieurs de l’Etat-Major des Forces Armées Royales et les membres du Corps diplomatique accrédité au Maroc, ainsi que d’autres personnalités civiles et militaires.



via Abdo El Rhazi Fête du Trône – Le prince Moulay Rachid préside le déjeuner offert par le Chef du gouvernement

Monde arabe – La perpétuelle instabilité

Mireille Duteil

Mireille Duteil

Le monde arabe va-t-il sortir de son grand chambardement ? Va-t-on trouver une issue au chaos libyen ? Une solution pour la monstrueuse guerre civile syrienne qui a fait 330.000 morts ? La paix en Irak est-elle possible après la chute de Mossoul ? La situation semble plus incertaine que jamais en cet été 2017.
Commençons par l’Irak où la défaite de l’Etat islamique à Mossoul est à mettre au chapitre des bonnes nouvelles. Mais de nouveaux nuages s’amoncellent. En 2006, le parlement irakien avait adopté une constitution fédérale plébiscitée par les chiites et les Kurdes (qui rêvent d’indépendance depuis 1991), et rejetée par les sunnites qui craignent une partition du pays qui les cantonnerait dans les régions centrales désertiques de l’Irak où ils sont majoritaires. Daech est battu, mais la situation politique des sunnites n’est pas réglée. La Bagdad chiite compte-t-elle partager le pouvoir avec les sunnites ? Et que va-t-il se passer si le 25 septembre, Massoud Barzani, président de la région autonome du Kurdistan, organisait le referendum d’autodétermination annoncé, y compris dans la riche région pétrolière de Kirkouk. Bagdad, Ankara, Téhéran et Damas se ligueront pour le faire capoter.
En Syrie, la situation est totalement bouleversée en cet été 2017. Bachar al-Assad consolide son emprise sur l’ouest du pays, la « Syrie utile », grâce au soutien massif des Russes, des Iraniens et du Hezbollah. Avec le feu vert des Américains, Moscou a imposé des cessez-le-feu à plus d’une centaine de groupes rebelles, tandis que Trump a abandonné tout soutien militaire aux combattants anti-al-Assad, sauf aux Kurdes et aux groupes arabes qui se battent contre l’EI à Rakka. Pour Washington et Paris, le départ d’al-Assad n’est plus un préalable à la résolution du conflit syrien. Est-ce à dire que la Syrie meurtrie et ruinée revient à 2011, au début de ses rêves de démocratie ? Les sunnites, majoritaires, ne se soumettront pas à al-Assad. Le pays va-t-il aller vers une partition ou une solution fédérale pour éviter la colère sans fin des sunnites ?
En Libye, l’espoir de voir la fin du chaos, n’est plus à exclure. Mais rien n’est sûr. Fin juillet, Emmanuel Macron a réussi à réunir près de Paris, les frères ennemis libyens : Faïez el-Sarraj, le chef du Conseil présidentiel et le général Haftar, patron autoproclamé de l’armée libyenne. Le premier représente la légalité internationale, mais ne règne même pas sur Tripoli livrée aux bandes armées et aux voyous qui rançonnent la population. Le second, armé par l’Egypte, a chassé les islamistes de Benghazi (avec l’aide de la France), récupéré les puits de pétrole (tenus par Daech) et conquis le sud libyen. Il rêve de Tripoli et de pouvoir, mais y compte de solides adversaires prêts à en découdre pour éviter le retour de cet ancien de Kadhafi (il est parti dans les années 80), mais dont la « tentation égyptienne » (un pouvoir militaire fort) est trop visible. El-Sarraj et Haftar ont promis de respecter une trêve (mais n’ont rien signé) et d’organiser des élections au printemps. Emmanuel Macron, qui espère le retour de la paix en Libye pour contrôler les flux de migrants et la contrebande d’armes vers le Sahel, risque de réaliser que le sud de la Méditerranée est faussement simple.



via Abdo El Rhazi Monde arabe – La perpétuelle instabilité

Libre cours

Naïm Kamal

Naïm Kamal

Le 23 juillet 1999, Hassan II décédait. C’est en revisitant quelques chapitres de C’était de Gaulle, d’Alain Peyrefitte qui fut longtemps ministre du général fondateur de la cinquième république française et visiblement un peu son confident, que je me suis rappelé ce moment où chaque Marocain en âge de comprendre se rappelle où il était. Dans cet ouvrage édité chez Fayard on peut lire que juste après la visite de Hassan II à Paris en juillet 1963, De Gaulle se laisse aller devant le conseil des ministres à ce commentaire sur le souverain marocain bien loin du jugement que lui prête Gilles Perrault dans Notre ami le roi : « La personnalité du roi s’affirme dans la bonne direction, dit de Gaulle. Il a fait des progrès. Il a trente cinq ans. Quand il en aura quarante cinq, ce sera un monsieur. Il n’y a pas de raisons qu’il n’y arrive pas. » Pour ceux qui ne l’auront pas compris, Alain Peyrefitte explicite le propos du général : « Chacun comprend, écrit-il, qu’il y a, au contraire, quelques raisons que [Hassan II] n’arrive pas à cet âge, et que, s’il y arrive, il aurait montré qu’il était « un monsieur » en effet… » Faut-il le rappeler, le défunt roi a dépassé de loin le seuil que lui a fixé de Gaulle, 70 ans.

De Gaulle n’était pas le seul à craindre, ou à espérer, une disparition prématurée de l’héritier de Mohammed V. Les dangers et les menaces planaient de partout sur Hassan II qui, n’ignorant rien de la précarité de sa situation, se positionnait lui-même dans une logique d’affrontement. L’Algérie, portée par une révolution triomphante, « dans le sens de l’histoire » croyait-on à l’époque, ne voyait la construction de son identité nationale naissante qu’aux détriments du « vieux » Royaume voisin. La guerre des sables de 1963 n’est que la face la plus visible d’une guerre de l’ombre sans merci.

Mais la menace était aussi intérieure. Au sein de l’armée qui s’exprimera par deux fois par les armes, en 1971 et en 1972. Et au sein des forces politiques qui lui disputaient le pouvoir, voire la légitimité. Même le très royaliste et loyaliste Allal El Fassi, inspiré par le modèle tunisien, a rêvé un instant d’un roi inaugurant les chrysanthèmes. Un bras de fer, avec son lot de répression et d’émeutes, d’emprisonnements politiques et de disparitions forcées, de méfiance et de défiance qui durera jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. L’adoption de la constitution de 1996, pour la première fois par la totalité des partis, à l’exclusion insignifiante de l’OADP de Bensaïd Aït Idder, devait signifier la fin de cette époque d’affrontement alternant le frontal et le fleuret moucheté. La réalisation dans son sillage, en 1998, de l’alternance  consensuelle, devait de son coté achever ce processus et entamer la normalisation des rapports entre d’une part les partis et, de l’autre, le pouvoir et ses ramifications. Dix huit ans après le décès de Hassan II, on peut dire que la normalisation a creusé son sillon, mais aussi que les vieux réflexes ont la peau dure.



via Abdo El Rhazi Libre cours

Al Qods – Une victoire palestinienne 

Jamal Berraoui

Jamal Berraoui

Netanyahu a cédé, les Palestiniens reprennent le contrôle d’Al Qods après deux semaines de manifestations. La pression internationale, l’unité des Palestiniens, ont d’abord divisé l’establishment israélien avant de forcer Israël à reculer sur toute la ligne.
Le problème d’Al Aqsa n’est pas sécuritaire et pas uniquement religieux. C’est la question fondamentale de la souveraineté qui est en jeu. Accepter qu’Israël contrôle Al Qods, c’est se soumettre à son rêve de Jérusalem « capitale unifiée » de l’Etat hébreu. Le refus des triptyques, même mené par le Waqf, les religieux, est d’abord une résistance aux projets impérialistes de l’occupant. C’est en cela que cette victoire, ce recul de Netanyahu, est un véritable événement. Les Palestiniens pourraient en tirer plusieurs conséquences. La ligne d’Abbas, celle des négociations, sans exercer la moindre pression, de refus de toute contestation est vouée à l’échec, parce que la majorité des Israéliens ne veulent pas de paix et que la pression internationale ne s’exerce qu’à chaud.
A l’opposé, le Hamas et sa résistance armée n’ont pas fait bouger les choses. Militairement, la messe est dite. Politiquement, l’Arabie saoudite, les Emirats, l’Egypte, déclarent cette forme de résistance terroriste. C’est la complexité de la situation du Hamas qui aura des difficultés à mobiliser des soutiens internationaux, alors que ceux-ci sont nécessaires pour faire plier les politiques du sionisme. Pour expliquer aux opinions publiques qu’Israël, en appliquant la détention administrative sans procédure judiciaire et sans restriction dans la durée, en détruisant les maisons familiales des prétendus terroristes, au nom de la responsabilité collective, en continuant à déplacer les populations, est un occupant totalitaire infâme, il faut choisir une résistance pacifique.
Si le Hamas avait eu la mauvaise idée de tenter une action durant la crise, le résultat aurait été très différent. On aurait vu, en boucle, l’image d’une vieille grand-mère juive, blessée au front alors qu’elle surveillait un magnifique bébé. Les cinq morts palestiniens passeraient par pertes et profits, au nom de la riposte.
Des Palestiniens unis, c’est une condition, avec un leadership cohérent, intègre, ce qui n’est pas toujours le cas, pourraient faire progresser leur cause rapidement, s’ils choisissent la résistance pacifique, mais une résistance réelle.
Cette opinion s’impose d’autant plus que la question palestinienne est la première victime du prétendu printemps arabe.
En définitive, c’est au peuple palestinien de choisir ses modes d’action contre l’occupant. On ne peut que soutenir sa cause, quelque soit son choix. Mais 70 ans après l’occupation, il est possible de revisiter cette histoire et de réorienter ses choix. La victoire d’Al Qods est importante à ce niveau.



via Abdo El Rhazi Al Qods – Une victoire palestinienne 

Moulay El Hassan reçoit des enfants maqdessis

Le prince Héritier Moulay El Hassan a reçu, lundi au Palais royal de Tétouan, les enfants maqdessis participant à la 10e édition des colonies de vacances, organisée par l’Agence Bayt Mal Al-Qods, sous le haut patronage du Roi Mohammed VI, président du Comité Al-Qods.

Baptisée “Edition SAR la Princesse Lalla Meryem”, cette opération, organisée du 25 juillet au 9 août, bénéficie, à l’instar des neuf précédentes éditions, à 50 enfants maqdessis (filles et garçons) âgés de 11 à 13 ans et accompagnés de cinq encadrants venus de la ville sainte.



via Abdo El Rhazi Moulay El Hassan reçoit des enfants maqdessis