Friday, October 30, 2015

Elie Semoun « à partager »

ellie

Elie Semoun est de retour sur scène avec son nouveau spectacle « à partager ». Une oeuvre intimiste, à l’image de son humour, émouvant, cru et saignant.

L’observateur du Maroc et d’Afrique : C’est important pour vous de jouer au Maroc?

Elie Semoun : Oui, c’est très important, je me sens chez moi, j’ai mes racines ici, c’est la terre de mes ancêtres bien que je sois né à Paris, en plus j’en parle dans le spectacle, je dis que mon père vient de Taza, pas Gaza (rire), puis, ma soeur habite ici depuis 2 ans, ce n’est pas anodin. C’est symbolique pour moi.

Ce spectacle est plus intimiste que les précédents.

Oui, ça ressemble à des confidences, ce spectacle est différent des autres, il est un peu autobiographique parce que je par le de ma f amille marocaine, de mon fils, d e choses plus intimes mais en même tem ps, je parle de choses hyper saignantes qui choquent. Déjà, q uand j’ai joué au MDR le s ketch du f asciste qui s’installe dans une mairie en France, et q ui dit des choses racistes sur les ara bes, j’ai senti qu’il y avait un f lottement parce que les g ens se disaien t : Est-ce que c’est un sket ch? Est-ce que c’est lui qui p arle? Et si d es fois, ça grince des dents, je me dis q ue je suis là pour ça.

Et c’est voulu?

Disons que je n’aime pas faire les choses lisses, j’aime aborder des sujets qui sont un peu dérangeants. Un de mes personnages est un pédophile, un autre, c’est un djihadiste débutant qui s’inscrit sur internet et qui veut revenir après chez sa maman, parce qu’il est obligé de couper des têtes, j’ai un handicapé qui arrive avec sa béquille, un fasciste qui s’installe dans une mairie, le patron homosexuel d’un spa qui reçoit Elie Semoun. chaque fois, j’essaie de trouver des sujets différents, et des choses que moi seul peux faire et pas un autre. C’est ce que je reproche au stand-up, les sujets choisis par les humoristes,… ils sont remplaçables, alors que ce je fais, c’est très spécifique.

Justement, en quoi réside votre spécificité?

C’est d’aller là où ça f ait mal, de faire rire avec ce qui, a priori, n’est pas drôle du tout. Etre drôle avec ce qui n’est pas drôle !

Donc Elie Semoun n’a pas de ligne rouge?

Non.

Comment réagissez-vous quand le public ne rigole pas?

Pour l’instant, ça ne m’arrive pas très souvent, mais c’est sûr, quand ça ne fait pas rire, c’est un précipice, une horreur. C’est ce qu’on se disait avec Gad, souvent, la grande différence entre les acteurs et les humoristes, c’est qu’un acteur, s’il ne fait pas rire, ce n’est pas grave, un humoriste, c’est une catastrophe.

Vous avez une facilité pour l’improvisation?

Oui, je le f ais pas mal en début d e spectacle… ça dépend, je rebondis sur des gens, selon mon humeur. Ce soir, je parlerai de Casa, Gad est plus doué que moi ; moi, je suis dans des personnages donc, c’est difficile d’en sortir. Gad m’a dit qu’il fallait se moquer des Fassis, parce que ce sont des bourgeois, et donc, il fallait un peu les remuer.

Comment faites-vous pour ne pas vous répéter?

Il y a des sujets qui sont toujours d’actualité comme le racisme en France par exemple, mais c’est sûr, le plus dur, c’est de se renouveler. D’ailleurs, avant, j’avais des personnages : Kevina, Toufik -petite racaille de banlieue-, Mikeline… et je les ai éliminés pour me renouveler, il n’y a rien de pire pour un artis te que de se répéter.

Vous parlez de l’adolescence de votre fils, c’est quelque chose qui vous a marqué ?

D’abord, je me suis moqué de mon adolescence, puis celle des autres. Mon fils a 20 ans aujourd’hui mais il reste un peu ado, il m’a beaucoup fait rire, ce n’est pas méchant de ma part, ce sont des déclarations d’amour d’un père à un fils et c’est très rigolo.

Et qu’en est-il de vos origines marocaines?

Toute ma famille vient de là, ils m’ont parlé de Taza depuis tout petit, ils m’ont dit que c’était le plus beau village du monde, quand j’ai vu les photos, je me suis rendu compte que c’était un gros délire, j’avais besoin d’en parler. Quand vous faites un spectacle, vous vous racontez forcément, donc, je ne pouvais pas ne parler du Maroc. En plus, c’est un pays que j’aime beaucoup, je trouve que les Marocains sont gentils, c’est un pays démocratique. Je trouve que Casa est en train de devenir moins sale qu’avant, à Marrakech, il y a des endroits magnifiques, le Roi a fait pas mal de choses contre la pauvreté, et puis, la culture avance un peu; en plus, vous êtes un peu moins embêtés que les autres par l’intégrisme, ça prouve que vous êtes un peuple intelligent.

L’intégrisme, c’est un sujet qui vous dérange?

Ça dérange tout le monde, c’est un peu anxiogène comme sujet.

Votre relation avec Jamel Debbouze?

Oui, ça fait longtemps qu’on est amis, il est généreux, gentil, intelligent, et quand il me propose de participer au Marrakech du rire, je ne peux pas refuser.

Si vous faites un bilan de votre carrière, quel est spectacle dont vous êtes le plus fier?

Celui-là me plait beaucoup parce que j’ai retrouvé un peu les racines de ce qu’on faisait avec Dieudonné, c’està- dire, à la fo is drôle, pathétique et très social. Pour moi, c’est très important.

Avez-vous des regrets quant à votre duo avec Dieudonné?

Oui, bien sûr. Avant, on se marrait bien, on avait beaucoup de succès, on était très drôles tous les d eux.

Et là, vous sentez que c’est votre moitié qui vous a lâché?

Oui un peu, franchement, j’ai un peu la nostalgie de ça.

La page est tournée?

Ça dépend de lui, si un jour il décide vraiment de faire la paix, avec lui même et avec les autres et de délivrer un message de paix, à ce moment-là, ça vaut le coup de réfléchir.

Vous avez fait de la chanson, du théâtre, du cinéma, de la publicité, où est-ce que vous vous retrouvez le plus?

Quand je f ais beaucoup de scène, j’ai envie de faire du cinéma, et vice versa, je ne s uis jamais content. J’ai besoin de m’exprimer dans plein d e domaines, il m’arrive d’écrire des poèmes… Un artiste ne peut pas se contenter d’une seule activité !

Quelle relation entretenez-vous avec les humoristes français?

On s’entend très bien. On es t très liés, on se sert les coud es quand ça ne va pas, on se d emande des conseils, parce qu’on sait que c’est un métier très difficile .

Un humoriste qui vous inspire?

Ce sont plutôt les gens de la r ue qui m’inspirent, et généralement, ils ne savent pas qu’ils sont drôles, et mo i, ce que j’aime, c’est découvrir de la drôlerie, donc, si on l ’a déjà f aite pour moi, ça m’intéresse moins.

Et l’autodérision?

C’est indispensable, si on n’en a pas, on n ’est plus un humoriste ✱



via Abdo El Rhazi Elie Semoun « à partager »

OPM-De l’opéra romantique pour célébrer sa 20e saison musicale

Sous la direction de Pierre-Michel Durand

Sous la direction de Pierre-Michel Durand

Pour fêter son 20e anniversaire, l’Orchestre Philarmonique du Maroc a élaboré pour sa saison musicale un programme exceptionnel, étalé sur 2 saisons. Un programme festif et lyrique rythmé par la voix de deux grands solistes internationaux, la soprano italienne Stefanna Kybalova et le ténor marseillais Luca Lombardo.

Steffana Kybalova- OPM

Steffana Kybalova- OPM

Accompagnés par le nouveau Chœur Philharmonique du Maroc, nouvellement créé à l’initiative de la Fondation Ténor pour la Culture, les deux solistes chevronnés nous ont plongés, lors du concert inaugural qui a eu lieu à l’Eglise Notre-Dame de Casablanca, dans les plus belles intrigues de l’opéra romantique et ont partagé avec le public, de grands moments d’émotion, sous la direction de Pierre-Michel Durand, le nouveau chef d’orchestre invité et Directeur musical du département de formation à l’Orchestre au Conservatoire Supérieur de Paris et de l’Orchestre Prométhée.

Luca Lombardo

Luca Lombardo

Un pur moment de grâce où le public s’est délecté de la prestation de Luca Lombardo qui a prêté sa voix ensoleillée à Don José, brigadier fougueux dans Carmen (Bizet) ou encore à Tamino, prince égyptien amoureux dans La Flûte enchantée (Mozart). Avant d’être subjugué par la voix -à la fois torrentielle et légère-, l’élégance et le naturel de la soprano Stefanna Kybalova qui a divinement incarné Norma, grande prêtresse vengeresse et amoureuse bafouée dans La Norma (Bellini), ou l’âme de Violetta, courtisane à la santé fragile, frappée par le destin dans La Traviata (Verdi). Les voix des solistes se mêleront ensemble pour dresser le portrait croisé des amants Violetta et Alfredo dans La Traviata ou encore de Mimi et Alfredo dans La Bohème de Puccini.



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Le Maroc veut se débarrasser de ses sacs en plastique

Sacs plastiques

Un projet de loi interdisant l’utilisation, la production et l’importation des sacs en plastique a été adopté par le Conseil du gouvernement, tenu le jeudi 29 octobre à Rabat. Présenté par le ministre de l’Industrie Moulay Hafid Elalamy, le texte devra bientôt être discuté par le parlement avant de voir le jour.

Pour Mustapha El Khalfi,  il s’agit « d’un grand défi pour protéger l’environnement, la santé, le sol et le cheptel du Maroc ». Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement a rappelé par la même occasion que le Maroc est « le 2e pays au monde où l’on trouve le plus de sacs en plastique » en évoquant une loi  « interdisant la production, l’utilisation, la distribution, la vente et l’importation de sacs en plastique » sur l’ensemble du sol marocain.

Le gouvernement organisera prochainement une « initiative nationale destinée à la collecte des sacs en plastique » avant de pouvoir les remplacer progressivement par un autre produit respectueux de l’environnement. A cet effet, le ministre de l’industrie multiplie les rencontres avec les industriels marocains du secteur de la pétrochimie afin de trouver des alternatifs aux sacs en plastique, qui présentent une véritable menace pour le secteur industriel.



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Inde-Maroc : vers un partenariat win-win

Ministres des Affaires étrangères de pays africains et de l'Inde avant l'ouverture du sommet Inde-Afrique à New Delhi. L'Inde aspire à connaître une croissance économique plus rapide et s'intéresse aux nouvelles opportunités de coopération commerciale et économique avec le continent africain, a déclaré mardi le ministre indien des Finances, Arun Jaitley. /Photo prise le 27 octobre 2015/REUTERS/Adnan Abidi

Le président de la Chambre indienne de l’Industrie et du Commerce a déclaré que les hommes d’affaires d’Inde ont parfaitement compris le potentiel économique et entrepreneurial marocain. Saurabh Sanyal a reconnu que les entrepreneurs de son pays ne réussissent pas pénétrer le continent africain et que leurs homologues marocains peuvent les y aider.

Les Indiens profiteront ainsi de l’implantation des Marocains sur leur continent et les Marocains bénéficieront de la puissance économique, financière et technologique du géant asiatique, avec son 1,2 milliard d’habitants et un PIB brut (PIB) de 1 171 Mds de $, soit 2,15 % du PIB mondial, ce qui en fait la 12e puissance économique.

Les secteurs convoités par les entreprises indiennes sont des domaines où les Marocains ont déjà développé une certaine maîtrise, à savoir, le textile, l’industrie pharmaceutique, ainsi que les domaines sidérurgique et phosphatier.

C’est à cette occasion que la présidente de la CGEM, Miriem Bensalah Chaqroun, a signé un partenariat avec la fédération indienne des chambres de commerce et d‘industrie pour approfondir les relations économiques et financières ente le Maroc et le géant indien. L’objectif principal étant de multiplier l’échange des missions commerciales et favoriser le climat des affaires entre les deux pays en vue de promouvoir les exportations dans les deux sens, dans une logique de gagnant-gagnant.

Ces rencontres bilatérales entre les Marocains et les Indiens se tiennent en marge du Sommet du Forum Inde-Afrique (26 – 29 octobre), organisé sous le thème « Partenaires dans la progression : Vers un agenda de développement dynamique et transformateur », avec la participation de plus de 50 pays.



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L’Union africaine vers le dépôt du bilan?

Ahmed CHARAI

Ahmed CHARAI

De toutes les organisations continentales, l’Union africaine est la seule dont l’apport est nul, à tel point que, même en Afrique, des organisations comme la CEDEAO, se montrent beaucoup plus efficaces. Le seul fait que le dictateur du Zimbabwe en soit le président, après qu’un certain Kadhafi se soit autoproclamé «Roi des Rois» d’Afrique, après son élection à ce poste, révèle la vérité sur cette instance. L’OUA devait, selon ses fondateurs, aider à la paix, à la mobilisation des peuples en faveur du progrès. On en est bien loin. Rebaptisée l’Union Africaine, elle n’est là que pour protéger les dictateurs. Pire, plus longtemps ces derniers ont sévi, plus ils ont de chances d’être élevés au rang de «sages» et pouvoir prétendre, ainsi, dicter les orientations de l’organisation. Des régimes, comme celui de l’Angola, ou de l’Erythrée, n’ont jamais fait l’objet de la moindre critique, malgré les violations systématiques des droits de l’Homme. Même le discours d’Obama face à l’Assemblée Générale de l’UA, où il a fustigé les présidents à vie : «Lorsqu’un dirigeant essaie de changer les règles au milieu de la partie pour rester en poste, il s’expose à l’instabilité et la discorde», disait-il, n’a eu aucun impact, parce que la pratique se généralise. L’Union africaine n’a pas résolu une seule crise. Elle n’est pas présente dans la lutte contre le terrorisme sur le continent. C’est la France, sous mandat de l’ONU, avec une participation africaine, qui a évité le chaos en République Centrafricaine. C’est encore une mission de paix onusienne qui a évité un bain de sang à la RDC. La seule mission de l’Union africaine est en Somalie. Malgré le soutien actif des Américains, elle enregistre recul sur recul face aux Shebab. Alors que des alliances régionales ont réussi à contenir l’avancée de Boko Haram, au Mali, c’est encore une fois la France qui a dirigé l’opération ayant rétabli l’Etat et ses institutions. En Libye, l’Union africaine n’a pas le moindre début d’une influence quelconque pour le rétablissement de la stabilité, alors que c’est au Maroc que l’ONU a organisé les différentes réunions pour rétablir la paix. Ce qui fonctionne en Afrique, ce sont justement les institutions indépendantes. La BAD peut s’enorgueillir d’un vrai bilan en faveur du développement, surtout là où une bonne gouvernance existe. La FAO accompagne la modernisation de l’agriculture et les confédérations sportives sont de plus en plus influentes. Par contre, tout ce qui est chapeauté par l’UA est un échec absolu. Le rêve des Etats-Unis d’Afrique, porté par les fondateurs, n’est plus qu’une chimère. Telle qu’elle existe, qu’elle fonctionne, cette organisation n’a plus aucune utilité. Ce n’est plus qu’un club de dictateurs, souvent séniles, où les chefs d’Etat démocratiquement élus se sentent isolés et préfèrent agir par la coopération bilatérale, comme c’est le cas du Sénégal, du Gabon, de la Côte d’ivoire et d’autres pays d’Afrique de l’ouest et centrale. Dans l’intérêt du continent, il faudrait rebâtir une organisation fidèle aux principes qui ne peuvent être que ceux du soutien à la démocratie, à la défense des droits de l’Homme et à la paix. C’est aux Etats attachés à ces valeurs d’oeuvrer dans cette perspective.



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Wednesday, October 28, 2015

Industrie. Mémorandum signé entre le Maroc et l’Inde.

CGEM-et- FICCI
La Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et la Fédération indienne des chambres de commerce et d’industrie (FICCI) ont signé, lundi 26 octobre 2015 à New Delhi, un mémorandum d’entente pour le renforcement des relations commerciales entre les deux pays.

Signé par Miriem Bensaleh Chaqroun, présidente de la CGEM, et Jyotsna Suri, présidente de la FICCI, en marge du troisième sommet du Forum Inde-Afrique 2015, ce mémorandum vise le développement des échanges commerciaux entre les deux parties, à travers l’approfondissement de la coopération économique et commerciale et la promotion des investissements.



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Les banques marocaines bien placées sur le plan africain

Attijari_Bank_Côte d'ivoire

D’après une étude exhaustive des bilans des banques africaines effectuée par le magazine Jeune Afrique, les trois banques marocaines, à capitaux marocains, qui se classent parmi le gotha des institutions financières d’Afrique : Attijariwafa Bank, le Groupe Banque Populaire et BMCE Bank.

Sur les 15 premières banques du continent africain, les trois institutions bancaires occupent respectivement le 7e, 10e et 14e rang. Attijariwafa Bank, dirigée par Mohammed Kettani, affiche un total bilan de 44,3 milliards de $ et un produit net bancaire de 2 milliards de $. Le GBP, présidée par Mohamed Benchaâboune, a un total bilan de 34,2 milliards de $ et un PNB de 1,6 milliard de $. Pour ce qui est de la BMCE Bank, propriété d’Othman Benjelloun, première fortune du Maroc, elle présente un total bilan de 27 milliards de $ et un PNB de 1,27 milliard de $.

Les trois banques constituent désormais le fer de lance de la politique africaine du Maroc, intervenant dans les secteurs industriels et les services de nombreux pays africains, et participant au financement des déficits budgétaires d’autres Etats (Ex : la Côte d’Ivoire). Les banques marocaines ont ainsi remplacé plusieurs banques françaises qui ont quitté l’Afrique et elles semblent bien tirer leur épingle du jeu.

Ce classement a été établi en fonction du poids des grands groupes bancaires, compilant les bilans financiers de l’ensemble de leurs filiales bancaires dans les quatorze pays concernés (Bénin, Burkina, Congo, Côte d’Ivoire, Gabon, Guinée-Bissau, Cameroun, Centrafrique, Guinée équatoriale, Mali, Niger, Sénégal, Togo et Tchad).



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Les promesses de la relève aux Andalousies d’Essaouira

Affiche du Festival des Andalousies Atlantiques d'Essaouira

‘Du 29 au 31 Octobre 2015’

Ouverture, jeunesse et créativité signent cette 12e édition du Festival des Andalousies Atlantiques à Essaouira. Au fil d’une quinzaine de concerts une place de choix sera faite à la nouvelle génération de chanteurs qui ont fait le choix de revisiter, à leur façon, les partitions les plus authentiques de notre musique andalouse en s’attachant plus particulièrement au répertoire judéo-musulman de cette musique écrite à deux mains, interprétée à deux voix et au creuset de laquelle Amine Debbi et son orchestre Chabab Al Andalous va, pendant trois jours à Essaouira, réunir et accompagner les interprètes les plus emblématiques de ce matrouz qui exprime l’exceptionnelle et talentueuse richesse de notre diversité.

Nabila Maan (Fès) et Zainab Afailal (Tétouan) appartiennent à cette génération très engagée et très prometteuse et elles seront à Essaouira avec une autre icône du patrimoine musical judéo-musulman, la grande chanteuse Sanaa Marahati qui fait un parcours exceptionnel, notamment autour des répertoires de Salim Halali et Samy El Maghribi.

Sanaa Marahati retrouvera sur scène Benjamin Bouzaglo. Ils sont tous les deux de la même génération et ils ont ensemble parcouru le monde pour porter le plus loin possible ce patrimoine que notre pays a le talent et la volonté de protéger et de promouvoir. Un patrimoine et une civilisation auxquels Essaouira, avec son Festival des Andalousies Atlantiques, a fait le choix de donner une adresse et un rendez-vous annuel désormais couru par les mélomanes les plus exigeants.

Autre nouveauté de cette édition, la place faite aux voix souiries, celles des frères Afriat et de Coco Tordjman bien connues des Casablancais amateurs de Melhoun et de Ala et qui pour la première fois, se produiront ensemble à Essaouira aux côtés de Houssam Guinea (guembri) et de Abdelhak El Kaabe, un autre maître souiri. Sont également inscrits au programme, l’orchestre de Rachid Ouchehad et les frères Abdellaoui, talents confirmés de l’école du Chgouri à Essaouira nourrie et enrichie par ses effluents musulman et juif.

Nouveauté et audace aussi autour de Karinn Helbert et son cristal Bashet, un instrument inédit pour une incursion inattendue dans notre répertoire andalou avec d’autres sonorités et des arrangements musicaux qui nous invitent à une autre écoute.

Comme chaque année, le flamenco ne sera pas en reste à Essaouira puisque c’est la jeune et prestigieuse compagnie de l’Ecole Flamenca de Séville qui va ouvrir le festival avec aux commandes Jeromo Segura, étoile montante du chant flamenco en Andalousie qui aura à ses côtés la danseuse Anabel Veloso, lauréate à Madrid du 16e concours de chorégraphie et de danse espagnole et flamenco.

Enfin cette édition 2015 ne dérogera pas à deux rendez-vous toujours très attendus, l’un au-delà de minuit, pour écouter les confréries souiries, cette année les Aissaoua et les Darkawa et l’autre, chaque matin, pour le Forum des Andalousies d’Essaouira, avec un temps fort qui marquera cette édition, la projection du film Aïda en présence de Driss Mrini, son réalisateur pour un débat qui s’annonce passionnant autour de la place retrouvée du judaïsme marocain dans notre filmographie contemporaine.



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Mariano Rajoy oppose la loi aux indépendantistes catalans

Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy est ferme. Pour lui, L’Etat espagnol d’hésitera pas à utiliser tous les moyens politiques et légaux quand il s’agit de défendre l’Espagne, ses lois et sa constitution. Cette déclaration du chef du Parti populaire (centre-droit) intervient suite à la déclaration faite par les partis sécessionnistes catalans selon laquelle le processus de création de l’Etat catalan indépendant est déjà lancé. Un acte que M. Rajoy qualifie de provocation de la part de ceux qui veulent outrepasser la loi parce qu’ils savent que « la loi n’est pas de leur côté » a-t-il dit. « Le gouvernement garantit et garantira qu’ils ne parviendront pas à leurs objectifs et qu’aucun des effets des ces derniers ne sera appliqué, même s’il est approuvé », a assuré le chef du gouvernement.

La déclaration de M. Rajoy a été faite à l’issue d’une réunion avec Pedro Sanchez du parti socialiste et Albert Rivera du groupe Ciudadanos qui ont tous les deux été d’accord sur les « principes généraux » à suivre dans le but de faire respecter la loi. Par ailleurs, M. Rajaoy n’a pas consulté Pablo Iglesias, le leader du nouveau parti anti-austérité Podemos.

Le document portant déclaration du début du processus d’indépendance est soutenu par « Junts pel Sí », la coalition nationaliste qui a gagné la majorité des sièges aux élections régionales en Catalogne le mois dernier et un autre petit parti de l’extrême gauche, le CUP. Le document en neuf points, qui sera porté devant le parlement régional pour approbation, la semaine prochaine, déclare que la Catalogne sera une république et que le processus d’indépendance ne dépendra pas des décisions des institutions espagnoles et notamment la Cour constitutionnelle dont ils disent qu’elle a perdu sa légitimité.

Le gouvernement central de Madrid a déjà annoncé qu’il étudierait la déclaration et le ministre de la Justice Rafael Catala a déclaré de son côté, que l’exécutif évaluera toute déclaration faite par le parlement catalan qui irait dans le sens de l’indépendance. Dans le cas où il existerait des contraventions à la loi, le ministre a promis de porter l’affaire devant la Cour constitutionnelle ou toute autre institution appropriée.

Barbara Cardoso

 



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La bande-dessinée “La Marche Verte” est de sortie!

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Présentée par Ayoub Qanir, la bande dessinée verra le jour en novembre, à l’occasion des 40 ans de l’évènement historique. Livret de 44 pages, c’est une coproduction du réalisateur et écrivain A. Qanir et de l’artiste Juan Doe, de Marvel, créateur des plus grandes bandes dessinées de l’histoire (Spiderman, X-Men, Ironman, Avengers,…), du journaliste Omar Mrani et du grand photographe présent pendant la Marche : Bruno Barbey. L’œuvre sera d’abord distribuée en Arabe, Amazigh et Français puis en Anglais et Espagnol. Afin de toucher un maximum de monde, la bande dessinée sera aussi disponible en version digital sur l’ensemble des supports web marocains.

Le réalisateur s’est entouré d’une équipe de choc pour l’aboutissement de son projet. En collaboration avec Magnum Photos New York, Ayoub Qanir et son équipe de production ont réussi à acquérir les droits exclusifs de la collection du photographe, Bruno Barbey, qui n’est autre qu’un des plus grands artistes photographe du monde ! Une collection de photos inédites de la Marche Verte, jamais publiées auparavant sont inclus dedans la bande dessinée. Pour avoir un effet réaliste et une belle teneur et profondeur historique, l’équipe a sollicité les connaissances du consultant-historien Seddik Manninou, journaliste, ancien directeur de la SNRT et secrétaire général du ministère de la Communication. Ce dernier est un des premiers journalistes Marocains qui a assisté à la Marche et en a même donné le coup d’envoi, sur la télévision Marocaine, en sa qualité de présentateur.

La bande dessinée a aussi compté sur le soutien de L’union Nationale Des Volontaires de La Marche Verte.

Marche verte (1)

A propos de …

Biographie d’Ayoub Qanir : 

 

Né le 16 septembre 1983 à Casablanca, il s’envole très jeune à Madrid où il obtient son baccalauréat à l’Ecole Américaine de Madrid. Bac en poche, il s’envole à Miami pour faire des études de Gestion et Finance a l’Université De Miami. Son amour pour le cinéma le rattrape et il intègre la célèbre école d’arts dramatiques, The Lee Strasberg Theatre & Film Institute où James Dean, Marlon Brando et Angelina Jolie ont étudié. Il se fait remarqué lors de la dernière édition du FIFM où il a présenté son court métrage « Artificio Conceal »  et a animé un débat autour de l’imagination comme moyen de survie où le cinéma est viscéral. Alors que son film fait le tour des compétitions des festivals du monde, il se fait remarquer au dernier Festival de Cannes…

Biographie de Juan Doe

Juan Doe est un llustreteur de renom et un artiste connu pour ses couvertures de bande dessinée qu’il met à profit du monde depuis plus de 15 ans. Ses oeuvres les plus connues : “ Fantastic Four trilogy”, “The Legion of Monster”  pour Marvel et  “The Batman: Scarecrow’s Asylum one-shot” .

Biographie d’Omar Mrani: 

Passionné de cinéma, d’art et de lettres, Omar Mrani a quitté sa carrière de juriste d’affaire pour en faire un métier. Après des études aux États-Unis où il travaille notamment pour le compte de la chaîne américaine PBS, il entre au Maroc où il réalise un documentaire et beaucoup de reportages pour la télévision marocaine avant de se spécialiser dans la presse écrite. Éditorialiste, journaliste, auteur de nouvelles et de scripts, Omar est aujourd’hui rédacteur en chef de VH Magazine.



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Classement des entreprises marocaines- L’OCP arrive en tête

OCP

Réalisé par Economie et Entreprises, le classement des 500 plus importantes entreprises classe l’OCP en 1ère position, arrive ensuite la SAMIR qui descend en seconde position malgré ses problèmes financiers et fiscaux, puis ONEE en 3e position.

Les résultats sont basés sur les performances financières et sur les potentiels et réalisations de croissance. L’Office chérifien des phosphates affiche ainsi un chiffre d’affaires de 48,9 milliards de DH, et une croissance de 4,2% par rapport à 2013, est il est également l’entreprise la plus rentable du pays avec un taux de rentabilité de 15,9%.

La SAMIR cède sa place de leader du classement : son CA cède 10,4% à fin 2014, passant de 49 en 2013 à 44 milliards de DH en 2014.

La 3e place revient à l’Office national de l’eau et de l’électricité, ou ONEE, avec 29,5 milliards de DH, et Maroc Telecom occupe la 4e place, ayant réalisé 29,1 milliards de DH. Le groupe Renault Commerce Maroc monte au 5e rang (24,1 milliards de DH) et assure à lui seul  400.000 voitures fabriquées sur un total national de 600.000 unités.

Afriquia SMDC occupe la 6 place avec 22,1 milliards de DH, puis Marjane Holding, 7e  et 14 milliards de DH (36,7% de croissance en un an), et Royal Air Maroc, 8e  avec 13,9  milliards de DHS.



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Veulent-ils faire peur?

« La société marocaine est immunisée, grâce à Dieu, contre des appels opposés à sa religion, et si tel est le cas depuis le premier jour de l’arrivée de l’islam dans ce pays, ce dernier dispose des garde-fous contre tous ceux, pris individuellement, qui veulent ébranler ses fondements ». Najib Boulif, ministre délégué aux Transports et prédicateur. Mais c’est que ça craint ce « contre tous ceux, pris individuellement ». Voilà une menace à peine voilée contre toutes celles et ceux qui pensent qu’il ne doit y avoir aucune différence entre femmes et hommes en matière d’héritage, et plus particulièrement le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH). Cette violence verbale qui est consciencieusement employée par les islamistes partout dans le monde, veut signifier aux modernistes que s’ils continuent à importer l’influence de l’Occident dans le pays de l’islam, il pourrait leur arriver malheur. A propos d’influence justement, les islamistes s’habillent comme les Occidentaux, utilisent leurs technologies, mangent leurs conserves et en plus envoient leurs enfants étudier chez eux. La cravate est aussi une influence occidentale.



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Marrakech. Les maisons d’hôtes se plaignent de l’informel

Aujourd’hui, constate  l’Association des Maisons d’Hôtes de Marrakech (AMHMS), tous les établissements d’hébergement touristiques informels sont présents sur internet et « exercent une concurrence déloyale qui fragilise tous ceux qui s’efforcent d’agir dans la légalité ».

Ces établissements informels n’hésitent pas à casser les prix sur internet et ainsi à tirer vers le bas l’ensemble du marché de l’hébergement touristique marocain. Ils accentuent ainsi la crise que connaît actuellement le secteur, met en gade l’Association.

« Il serait dommage de voir se développer l’informel et encore plus d’observer des hébergements classés fermer pour ensuite rouvrir sous une forme non déclarée » déplore AMHMS).

Les Maisons d’Hôtes classées ont déjà demandé au ministère d’exiger des OTA qu’ils respectent la loi marocaine en ne présentant sur leurs sites que des établissements agréés.  Les représentants du ministère du tourisme ont promis d’intervenir officiellement auprès des OTA tels que Booking.com ou Expédia afin qu’ils retirent de leurs sites internet les hébergements non agréés. Cependant, « malgré les nombreuses relances, le ministère n’a à ce jour adressé aucune notification officielle à ces portails internet », regrette l’AMHMS .

Marrakech compte 1123 Maisons Hôtes  représentant 7 350 chambres

 

 

 



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Tuesday, October 27, 2015

Hépatite C : Un générique low-cost enfin prêt !

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Pharma 5 vient de mettre au point un médicament 100% Marocain, à un coût « accessible »

équivalent à son coût de revient, soit 3 000 DH.

Il s’agit d’un traitement anti-hépatique générique du Sofosbuvir qui s’adresse à des milliers de patients atteints d’hépatite C.

La phase actuelle du fabricant correspond à la finalisation des démarches réglementaires pour l’obtention de l’autorisation de mise sur le marché. Et le médicament devrait être disponible dès la fin novembre.

Seul bémol pour le laboratoire marocain, c’est qu’il risque de ne pas être le seul à commercialiser le générique du Sofosbuvir. Une demande d’autorisation d’importation a été déposée par Mylan, un laboratoire américain, via son partenaire marocain Pharma Prom.

Pharma 5 craint que Mylan importe le produit de l’Inde en faisant de grandes économies, alors qu’il a réalisé un gros investissement pour la production et la communication.

Pour l’heure, le ministère de la santé prend en charge 1 000 patients sur les 650000 personnes affectées par l’hépatite C. Ce qui nécessite une enveloppe de 100000 à 120 000 DH par traitement et par an. Avec ce même budget, il est possible, selon Pharma 5, de traiter 10 à 12 personnes par an au lieu d’une seule.



via Abdo El Rhazi Hépatite C : Un générique low-cost enfin prêt !

Palmeraie Palace élu « meilleur hôtel de luxe au Maroc au cadre le plus pittoresque »

Winner 2015 Logo (black)

Palmeraie Palace, mythique joyau de Palmeraie Resorts et fleuron de l’hôtellerie de luxe au Maroc, vient d’être élu « Meilleur hôtel de luxe au Maroc au cadre le plus pittoresque » lors de la cérémonie des World Luxury Hotel Awards qui a eu lieu en octobre 2015 à Hong Kong.

Les World Luxury Hotel Awards sont les trophées internationaux les plus prestigieux, exclusivement destinés à l’industrie hôtelière de luxe. Ils couronnent les meilleures infrastructures et l’excellence du service de chaque établissement et sont décernés par les professionnels du secteur : clients, agents de voyages et tours opérateurs du monde entier.

Ouvert en 1993, le légendaire Palmeraie Palace est une oasis somptueuse blottie au milieu de magnifiques jardins paysagers et entourée d’un parcours de golf de championnat de 27 trous. Une oasis de tranquillité et de fraicheur ponctuée par une immense piscine.

Opulent et majestueux, Palmeraie Palace offre des espaces et des contrastes merveilleux aux influences marocaines et aux inspirations contemporaines. Un décor inspirant à la convivialité et à l’hospitalité marocaine pour des expériences inédites.

A cet effet, Karim Sentici, D. G du Palmeraie Palace, déclare « c’est un grand honneur pour nous de recevoir cette distinction. Plus qu’un hôtel, Palmeraie Palace est une véritable destination en soi nichée au coeur de la somptueuse Palmeraie de Marrakech qui invite au bonheur de vivre ».

Palmeraie palace

Palmeraie Resorts

Véritable destination touristique axée loisirs et affaires, Palmeraie Resorts offre une véritable destination de loisirs et d’affaires au coeur des Jardins de la Palmeraie de Marrakech, sur plus de 230 hectares. Son offre hôtelière diversifiée, compte sept établissements totalisant près de 1500 chambres, le Palmeraie Conference Center, un Spa de 5000 m², un Golf de 27 trous et plus d’une dizaine de restaurants. Ses hôtels incluent le célèbre Palmeraie Palace, le Jardin d’Inès by Christophe Leroy, les villas de luxe Secret Garden, la résidence hôtelière Palmeraie Village, le Club House du Golf, le Pavillon du Golf et enfin, le dernier né, le très design Hôtel du Golf by Palmeraie Resorts.

En repensant son identité et sa stratégie, Palmeraie Resorts confirme son positionnement luxe et ses ambitions d’investissements dans d’autres sites hôteliers intégrés à Casablanca, Tanger, Agadir et Marrakech.



via Abdo El Rhazi Palmeraie Palace élu « meilleur hôtel de luxe au Maroc au cadre le plus pittoresque »

Monday, October 26, 2015

Exposition « Le talent de demain se dessine aujourd’hui »

2012. Nezha IMKHILLANE

‘Du 24 octobre au 20 décembre 2015 à l’espace d’art Actua d’Attijariwafa bank, Casablanca’

Dans le cadre se son programme d’éducation et de sensibilisation à l’art intitulé

« Académie des arts », le groupe Attijariwafa bank, en partenariat avec l’Académie Régionale de l’Éducation et de la Formation du Grand Casablanca, entame sa rentrée artistique placée sous le signe « Le talent de demain se dessine aujourd’hui ». Et renforce ainsi son engagement pour la formation et l’épanouissement culturel des jeunes.

2010 (2)

La reprise des inscriptions pour l’année 2015/2016, lancée le 24 octobre 2015 comprend trois ateliers : peinture, multimédia et écriture. A travers ce cycle pédagogique engagé pour une durée de 3 ans et placé sous le thème de la « Citoyenneté et du civisme », la Fondation Attijariwafa bank fédère un groupe permanent d’une centaine de jeunes sélectionnés dans les collèges et lycées publics de Casablanca, en leur offrant un lieu d’expérimentation unique, l’espace d’art Actua, et une méthode de travail basée sur l’expérimentation et l’interactivité dite méthodologie par objectifs.

2010. 2011.HASNA BOUKHADDA

Le programme, qui se déroule au sein de l’espace d’art Actua, offre également à ces jeunes apprenants, l’occasion de se confronter au public, aux médias et aux spécialistes du domaine de l’art et de la culture, grâce aux expositions et catalogues qui leur sont consacrés une à deux fois durant le cycle.

En parallèle de cette reprise, sera inaugurée à l’espace d’art Actua, l’exposition « Académie des Arts 2009-2015. Sur les pas des grands maîtres ». Pour célébrer cinq années de labeur et d’inventivité artistique de plusieurs centaines d’élèves qui se sont succédés au programme, cette exposition rétrospective réunit près d’une centaine d’oeuvres allant du début du programme à la clôture de la première promotion 2010-2014.

Elle donne à voir les peintures des élèves interprétant plusieurs thèmes phares de l’histoire de l’art, tels que la gestualité, le portait, le pop art et des oeuvres d’artistes de renom comme Ahmed Benyessef, Hassan El Glaoui, Fatima Hassan, Mehdi Qotbi et autres artistes africains. En vis-à-vis de ces créations, seront également exposées plusieurs oeuvres originales de la collection du groupe Attijariwafa bank, ayant inspiré le parcours des élèves de l’Académie des arts, et que la Fondation Attijariwafa bank n’a pas manqué de ressortir de ses réserves pour cette occasion.

2010.2011. NISRINE MECHTALY

À la source du programme Académie des arts et de cette nouvelle exposition, se trouve l’ambition de la Fondation Attijariwafa bank, de diffuser l’art et la culture auprès de tous, dans un esprit d’ouverture et d’accompagnement professionnel en proximité des jeunes. La Fondation, en plus du cycle d’initiation à l’art, développe également la médiation culturelle en organisant constamment des visites commentées de ses propres expositions, ainsi que des expositions prenant place dans d’autres espaces de l’art et de la culture.

 

Forte du succès des tout premiers cycles de l’Académie des arts, la Fondation Attijariwafa bank ambitionne de poursuivre l’accompagnement artistique de l’école publique, en visant l’extension de ce programme à d’autres écoles de Casablanca et à d’autres villes du Royaume.



via Abdo El Rhazi Exposition « Le talent de demain se dessine aujourd’hui »

Sahara marocain-Le Congress américain soutient le plan d’autonomie

Obama-Mohammed VI

Un véritable virage historique. La position américaine est clairement favorable au Maroc.

Le comité des affaires étrangères au Congress a recommandé récemment, à l’administration américaine de soutenir le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine.

Le rapport du 15 juin 2015 sur la politique étrangère américaine spécifie sur le plan business et aides directes que « les fonds alloués pour l’assistance au Maroc, doivent l’être pour toute région ou territoire sous administration marocaine, y compris le Sahara ». Autrement dit, les fonds réservés au Maroc dans le cadre du Millenium Chalenge pour 450 M$ peuvent être utilisés dans le Sahara marocain.

« Le comité s’attend ainsi à ce que les fonds soutiennent les réformes démocratiques et le développement économique » du Royaume, indique le rapport qui érige le pays en modèle de stabilité politique et de démocratie progressive dans une région en ébullition.



via Abdo El Rhazi Sahara marocain-Le Congress américain soutient le plan d’autonomie

Construction : Sitech Technology s’installe au Maroc

Sitech

Le secteur de la construction s’agrandit avec un nouvel arrivant. La marque Trimble a annoncé le jeudi 22 octobre qu’un concessionnaire SITECH s’est implanté au Maroc pour desservir quatre marchés africains (Maroc, Gabon, Cameroun et Guinée équatoriale).

Ce concessionnaire, Sitech MCGE, distribuera les produits de la marque Trimble aux entreprises opérant dans le génie civil. Il rejoint ainsi le réseau de concessions SITECH, leader mondial de la distribution de technologies de construction, représentant les marques Trimble et Caterpillar.

Ses systèmes de technologies de construction sont les plus fiables et les plus robustes du marché pour les entrepreneurs de travaux publics. Ils permettent ainsi d’améliorer de manière significative le déroulement des projets, d’augmenter considérablement la production, d’accroître la précision tout en réduisant les coûts d’exploitation, ainsi qu’une hausse significative des bénéfices nets.



via Abdo El Rhazi Construction : Sitech Technology s’installe au Maroc

Friday, October 23, 2015

Mehdi Jassifi,Tanger mon amour

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« Tanger représente pour moi plus qu’une ville dans un espace temps. Elle raconte une histoire dans ses murs, ses rues. Le sentiment de mélancolie domine dans cette ville. Elle garde une certaine authenticité dans l’intégralité de son aspect urbain, malgré l’évolution constante qu’elle connaît depuis ces dernières années.»

C’est par ces mots que Mehdi JASSIFI retranscrit toute l’émotion et l’intemporalité de son travail sur la ville de Tanger qu’il a sillonnée à toute heure du jour ou de la nuit, qu’il pleuve ou qu’il vente … La série Tangeureusement belle est tout simplement une histoire d’amour entre la ville et l’artiste, l’impression de n’être qu’UN.

D’hier, d’aujourd’hui, de demain … Cette réalisation en devient universelle, elle nous rapproche de nos racines. Malgré des cultures différentes, de lointains horizons, elle nous rassemble dans un sentiment commun, celui de l’appartenance, de l’ancrage.

Mehdi JASSIFI est un photographe Marocain de 23 ans, passionné et curieux de tout. La société tout d’abord, celle dans laquelle il évolue au gré des changements. L’histoire et les traditions car elles façonnent ce qu’il est et ce que nous sommes. Enfin et surtout l’humain dans toute sa splendeur, ses contradictions et bien souvent sa noirceur.

Paul Bowles, Jean Genet, Delacroix, Matisse…- dont les âmes planent encore aujourd’hui au dessus de Tanger ont trouvé un bel acolyte qui à son tour a su parer de ses plus beaux atours cette perle méditerranéenne.

Mehdi a exposé son travail dans plusieurs villes du Maroc ( notament à l’espace galerie des insolites à Tanger où il a tenu sa première exposition individuelle ) et fait partie du collectif Soora, galerie 2.0 dédiée à la jeune photographie au Maroc.
Pour sa première exposition en France du 31 octobre au 8 novembre 2015 , au Présidial de Quimperlé, Mehdi JASSIFI expose un extrait de sa série sur la ville de Tanger et signe le visuel de l’exposition.



via Abdo El Rhazi Mehdi Jassifi,Tanger mon amour

L’Art Fish, nouvelle table pour les gourmets

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Nouveau restaurant spécialisé dans le poisson, l’Art Fish propose aux amateurs de la cuisine de mer une carte riche et variée où saveurs et couleurs s’entremêlent pour des mets dignes d’une œuvre d’art.

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Saumon fumé, salade langouste, anchois marinés, soupe de poisson, nems, paella aux fruits de mer, huîtres, gambas, noix de St-Jaques, moules marinées, palourdes sautées, crevettes royales, verrines d’avocat et crevettes, gratin de fruits de mer…  Une carte qui puise dans les trésors de l’océan pour offrir des mets qui affoleront les papilles !

L’Art Fish propose également plusieurs variétés de cuisines internationales, ainsi qu’une carte marocaine exceptionnelle.

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Dans un cadre branché et cosy, le restaurant propose des plats à des prix très compétitifs avec un service de restauration rapide. La livraison à domicile est également disponible. Un parking gratuit et un service voiturier sont à votre disposition.

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Sa situation à l’hôtel Art palace suites et spa dont il est indépendant, vous permettra de finir la soirée au restaurant gastronomique l’art Age qui propose du mercredi au samedi des soirées musicales animées par des artistes de renom de la chanson arabe.

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Rendez-vous à l’Art Fish, la nouvelle table d’exception pour les fins palets d’exception ! (ouvert de 12h à 1h du matin).

Adresse : 4, rue Soldat Benhamou Casablanca.



via Abdo El Rhazi L’Art Fish, nouvelle table pour les gourmets

L’Orchestre de minuit, Un confetti d’amour signé Jérôme Cohen Olivar

 

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‘Jérôme Cohen Olivar nous parle de son dernier film L’Orchestre de minuit*. Une comédie poétique, émotionnelle et nostalgique qui soulève avec beaucoup de tact la question de l’identité juive marocaine.’

C’est à travers le récit du célèbre violoniste judéo-marocain Marcel Abitbol, contraint de quitter son pays natal après la guerre du Kippour, que Jérôme Cohen Olivar a choisi de raconter une partie douloureuse de l’histoire juive du Maroc. Entre déchirure et incompréhension, le réalisateur nous livre une oeuvre poignante et bouleversante qui questionne sur le départ des juifs hors du pays.

L’observateur du Maroc et d’Afrique Pourquoi avoir choisi le récit de Marcel Abitbol « Botbol » pour raconter une partie de l’histoire juive du Maroc ?

Jérôme Cohen Olivar : Je n’envisageais pas de faire un film sur Botbol, et encore moins un film dans l’immédiat au Maroc. Quand je l’ai rencontré au mariage de sa fille, en France, j’ai trouvé son personnage très inspirant. Et notre rencontre m’a beaucoup touché, sa nostalgie, sa déchirure, son incompréhension par rapport à son départ… On sentait ce décalage entre ses aspirations initiales et là où il étai t arrivé. Et c’est ce décalage qui m’a interpelé.

Vous lui avez parlé du film ?

Non mais j’ai fini par lui dire après. J’ai voulu laisser la magie opérer. Je n’avais pas envie d’abîmer cette flamme, je la laissais me nourrir, tranquillement, j’attendais qu’elle me consume un peu plus, et au moment où c’est devenu évident, je me suis dit qu’il était temps pour moi d’écrire sur l’identité judéo-marocaine.

C’est plus une fiction que la véritable histoire de Botbol…

En fait, il incarnait ce que beaucoup de personnes vivent, mais peut être plus discrètement. Le fait pour lui de jouer du violon était l’expression de cette déchirure. Et ce sont ces notes de violon qui m’ont inspiré.

Vous auriez pu traiter le sujet en profondeur !?

Non, je n’ai pas voulu, le ressenti a été ma priorité et je ne voulais pas rentrer dans la trame dramatique où on va jusqu’au bout. Aujourd’hui, on connait les facteurs qui ont convergé à l’époque de la marocanisation, de l’appel d’Israël des juifs, qui avait besoin de peupler ses terres,… la panique a joué, l’appel, le rêve d’un monde meilleur, l’eldorado. Je pense que tout a joué pour qu’à un moment, ces gens là partent, c’était leur destin. Pour moi, c’était un cataclysme.

Quelle est la part autobiographique dans ce film ?

Même si mon parcours ne ressemble pas à ce que vit le personnage principal, j’en reviens au ressenti. Je l’ai vécu différemment, en tout cas, je pense avoir compris ce qu’ont ressenti les gens en partant. Il y a une grande part de moi à l’intérieur, sauf que ce n’est pas évident de parler de soi, c’est pour cela que je fais des films. C’est le talent d’Achille de beaucoup d’artistes. C’est intuitif, il y a la technique, l’apprentissage, le scénario, puis, le « mo i » ; et le mélange, je ne le contrôle pas.

Pourquoi avez-vous choisi de traiter une histoire sérieuse avec un brin d’humour ?

Le film est à l’image de la vie telle que je la perçois, ma réalité. La vie, c’est un peu un « Big joke » où on oublie l’essentiel, les êtres qu’on aime, sa famille, ses enfants. Parfois, on passe à côté de l’essentiel, c’est un peu ce que réalise Michael dans le film. La part de l’humour dans le film n’est pas voulue et je n’aurais pas su le traiter de façon dramatique.

Le duo Avishay Benazra (Michael)/ Aziz Dadas (Ali) est explosif. Comment s’est fait le choix des personnages ?

Avishay était parfait pour ce rôle. Je cherchais en lui la blessure, la fracture dans le regard et c’est ce qu’on voit, l’âme à travers le regard sans vouloir être poétique. Le choix de Dadas a été pour moi une évidence, je savais qu’il pouvait incarner avec brio la profondeur, la légèreté mais aussi, ce côté responsable et engagé du personnage.

L’autre duo choc est celui de Gad El Maleh et Hassan El Fad en conseillers funéraires…

Oui, d’ailleurs, ils ont voulu donner un coup de main au projet parce qu’ils ont aimé le thème. Leur participation est une participation de coeur et de soutien au sujet.

La sobriété de la mise en scène, c’était voulu ?

Je crois que si elle avait été autrement, elle n’aurait pas été utile. Cette histoire avait besoin du minimum de fioritures et d’effets. A aucun moment, je ne voulais qu’on sente la mise en scène ni qu’on fasse attention au réalisateur. Je voulais que chaque plan serve le récit.

Le film dure presque 2 heures ? Ce n’est pas un peu long ?

1h30 n’aurait pas été crédible. Il fallait avoir le temps nécessaire pour que les personnages tombent amoureux l’un de l’autre.

Vous souvenez-vous d’une anecdote pendant le tournage ?

Mon corps était tellement fatigué qu’il m’arrivait de faire la sieste entre deux prises !

Comment évaluez-vous votre expérience marocaine ?

Je suis très content et je me sens apaisé d’avoir fait l’Orchestre de minuit. C’est comme un poids dont je me suis débarrassé avant de pouvoir passer à autre chose. C’est une partie de ma vie qui me pesait, le fait de parler de mon identité.

Vous avez passé presque 20 ans aux Etats-Unis, qu’avez-vous retenu de cette expérience ?

Le scénario est roi. Si tu n’as pas un bon scénario, on te passe à la moulinette. J’ai une vie construite de rejets et ça m’a beaucoup forgé. Pénétrer le monde du cinéma à Hollywood, c’était très dur, c’était 20 ans de travail avant de pouvoir vendre un scénario. Quand on écrit un scénario après être passé par la machine hollywoodienne, on apprend à ne pas tomber amoureux de son travail, on a plus de recul par rapport à ce qu’on fait et on se dit toujours que le scénario peut être meilleur.

Pour ce qui est de la direction d’acteurs, êtes-vous adepte de l’improvisation ou plutôt carré ?

Une combinaison des deux, je sais exactement ce que je veux quand j’arrive sur le plateau, mais pas avant.

Vous êtes un mordu des films d’horreurs. Pourquoi ?

Le fait qu’on joue sur quelque chose de très primitif et animal chez nous, ça nous apprend à relativiser beaucoup de choses et ça exorcise notre peur de la mort.

Vos projets ?

Je suis en train d’écrire des scénarios délirants, des thrillers hollywoodiens, totalement différents de ce film ✱



via Abdo El Rhazi L’Orchestre de minuit, Un confetti d’amour signé Jérôme Cohen Olivar

Impulsion royale

Ahmed CHARAI

Ahmed CHARAI

Le dernier programme de développement, portant sur 6,5 milliards de dirhams d’investissement, lancé par Le Roi Mohammed VI renforce un effort exceptionnel, qui a concerné le Nord et le Nord-Est, depuis le début du nouveau règne. Cet effort a été consenti pour diverses raisons. D’abord, c’était une question de justice. On parlait à l’époque de réhabilitation, parce que ces régions ont longtemps été le parent pauvre de l’investissement public. Mais il y a aussi des impacts géostratégiques. Grâce à la rocade méditerranéenne et à Tanger Med, le Maroc a pu éliminer l’impact de la fermeture des frontières avec l’Algérie, en évitant l’asphyxie de l’Oriental. Les infrastructures installées ont permis d’attirer des investissements étrangers, notamment dans le secteur automobile, mais aussi dans les services. Les opportunités se sont multipliées grâce à la politique africaine du Maroc, qui en fait, un hub pour le continent noir. Nous sommes donc face à un plan stratégique où le volontarisme politique s’est appuyé sur le réalisme économique, pour que la dépense publique soit réellement au service du développement régional et par ricochet, du développement national. L’usine Renault, par exemple, a tiré vers le haut tous les équipementiers et a préparé le terrain à l’installation de PSA à Kénitra et à la création d’un nouveau port atlantique. Cette stratégie, sous impulsion royale, peut et doit être dupliquée. Le nouveau découpage régional a visé l’homogénéité des régions, pour permettre, justement, l’émergence de véritables pôles de développement. Les nouveaux chefs de régions, dotés de prérogatives très importantes, auront pour rôle, avec leurs équipes, de définir les projets allant dans le sens de l’amélioration de l’attractivité des territoires. Pour y arriver, il leur faut retrouver la maîtrise de l’aménagement du territoire. Sans cette maîtrise, leur action ne peut qu’être incohérente, et les résultats ne peuvent suivre. Ensuite, comme dans toute gestion, il faudra renforcer les atouts et réduire les contraintes. C’est un chantier immense parce que, c’est ce développement régional qui réduira les inégalités territoriales et diffusera les fruits de la croissance sur tout le tissu social. Ce chantier en imposera, nécessairement, d’autres. On peut penser à celui de la fiscalité locale, qui ne peut être uniforme dans une vision de régionalisation avancée, ou encore au cadre juridique des sociétés mixtes. Ce chantier est un enjeu essentiel pour le pays. Les joutes politiques ayant accompagné les dernières élections n’ont aucunement concerné les projets pour la région. On ne peut que les déplorer, parce que c’est une occasion de relever le niveau du débat public qui a été ratée. Les citoyens auraient pu être sensibilisés à l’originalité de la nouvelle organisation administrative. Espérons simplement que les élus, les présidents de région en tête, assumeront pleinement leurs prérogatives, en bonne intelligence avec l’autorité centrale et son représentant, le Wali. Le bon fonctionnement de cette collaboration est essentiel, même si le président élu est devenu l’ordonnateur. Ce qui a été réalisé en quinze ans au Nord et dans l’Oriental est exceptionnel. Cela a le mérite de l’exemplarité. Quand la volonté politique est là, que toutes les énergies se mobilisent, on arrive à se donner les moyens de sa politique. C’est la recette d’un succès qu’il est conseillé de copier, en l’adoptant à toutes les régions.



via Abdo El Rhazi Impulsion royale

Impulsion royale

Ahmed CHARAI

Ahmed CHARAI

Le dernier programme de développement, portant sur 6,5 milliards de dirhams d’investissement, lancé par Le Roi Mohammed VI renforce un effort exceptionnel, qui a concerné le Nord et le Nord-Est, depuis le début du nouveau règne. Cet effort a été consenti pour diverses raisons. D’abord, c’était une question de justice. On parlait à l’époque de réhabilitation, parce que ces régions ont longtemps été le parent pauvre de l’investissement public. Mais il y a aussi des impacts géostratégiques.

Grâce à la rocade méditerranéenne et à Tanger Med, le Maroc a pu éliminer l’impact de la fermeture des frontières avec l’Algérie, en évitant l’asphyxie de l’Oriental. Les infrastructures installées ont permis d’attirer des investissements étrangers, notamment dans le secteur automobile, mais aussi dans les services.

Les opportunités se sont multipliées grâce à la politique africaine du Maroc, qui en fait, un hub pour le continent noir. Nous sommes donc face à un plan stratégique où le volontarisme politique s’est appuyé sur le réalisme économique, pour que la dépense publique soit réellement au service du développement régional et par ricochet, du développement national. L’usine Renault, par exemple, a tiré vers le haut tous les équipementiers et a préparé le terrain à l’installation de PSA à Kénitra et à la création d’un nouveau port atlantique.

Cette stratégie, sous impulsion royale, peut et doit être dupliquée. Le nouveau découpage régional a visé l’homogénéité des régions, pour permettre, justement, l’émergence de véritables pôles de développement. Les nouveaux chefs de régions, dotés de prérogatives très importantes, auront pour rôle, avec leurs équipes, de définir les projets allant dans le sens de l’amélioration de l’attractivité des territoires.

Pour y arriver, il leur faut retrouver la maîtrise de l’aménagement du territoire. Sans cette maîtrise, leur action ne peut qu’être incohérente, et les résultats ne peuvent suivre. Ensuite, comme dans toute gestion, il faudra renforcer les atouts et réduire les contraintes. C’est un chantier immense parce que, c’est ce développement régional qui réduira les inégalités territoriales et diffusera les fruits de la croissance sur tout le tissu social. Ce chantier en imposera, nécessairement, d’autres. On peut penser à celui de la fiscalité locale, qui ne peut être uniforme dans une vision de régionalisation avancée, ou encore au cadre juridique des sociétés mixtes.

Ce chantier est un enjeu essentiel pour le pays. Les joutes politiques ayant accompagné les dernières élections n’ont aucunement concerné les projets pour la région. On ne peut que les déplorer, parce que c’est une occasion de relever le niveau du débat public qui a été ratée. Les citoyens auraient pu être sensibilisés à l’originalité de la nouvelle organisation administrative.

Espérons simplement que les élus, les présidents de région en tête, assumeront pleinement leurs prérogatives, en bonne intelligence avec l’autorité centrale et son représentant, le Wali. Le bon fonctionnement de cette collaboration est essentiel, même si le président élu est devenu l’ordonnateur.

Ce qui a été réalisé en quinze ans au Nord et dans l’Oriental est exceptionnel. Cela a le mérite de l’exemplarité. Quand la volonté politique est là, que toutes les énergies se mobilisent, on arrive à se donner les moyens de sa politique. C’est la recette d’un succès qu’il est conseillé de copier, en l’adoptant à toutes les régions.



via Abdo El Rhazi Impulsion royale

MM. Netanyahu et Abbas, la paix mondiale dépend de vous !


Ahmed CHARAI

Ahmed CHARAI

Depuis plusieurs semaines, le conflit israélo-palestinien a pris une autre tournure encore plus dramatique que les précédentes. Désespérés, de jeunes, de très jeunes Palestiniens attaquent au couteau, des militaires, mais aussi des civils israéliens. Il ne s’agit pas d’une intifada, ce n’est pas organisé, c’est l’expression d’un désespoir absolu. C’est encore plus grave.

Ce qui se passe en vérité, c’est une radicalisation au sein des deux sociétés, au profit des extrémismes religieux, en l’absence de toute perspective politique. C’est un fait historique, qui ne peut qu’impacter la paix dans le monde !

Le conflit israélo-palestinien est en passe de devenir confessionnel, totalement confessionnel. C’est un échec pour le sionisme, parce que le message messianique l’emporte sur l’aspect humaniste, celui d’une société libre et humanitaire. C’est un échec avéré, puisque les Arabes israéliens participent aux tensions et qu’au sein de la classe politique certains réclament le confinement des villages arabes. Soixante-cinq ans après la création de l’État d’Israël, il s’agit là d’un échec cuisant.

C’est un échec pour l’OLP, dont la charte initiale projetait un État laïque et démocratique et qui s’est longtemps défendu de tout racisme anti-juif. Les attentats sont essentiellement commis au nom d’Al Aqsa, de l’esplanade des mosquées. Ce n’est pas un mince sujet, Shlomo Ben Ami, ministre des AE d’Ehud Barack lui impute l’échec de Camp David et de la dernière tentative de paix sérieuse.

Dirigeants palestiniens et israéliens, vous êtes responsables de ce constat. Le mouvement islamiste est né, il s’est développé après la guerre de 67. Partout dans la sphère arabo-musulmane, le sentiment de mépris a pris le dessus à la fois contre Israël, mais aussi contre l’Occident. La théorie du complot judéo-chrétien contre l’Islam, dans des conditions sociopolitiques favorables, a prospéré. C’est ce qui explique la facilité du recrutement pour Al-Qaïda d’abord et ensuite pour l’EI.

Le projet national palestinien est la première victime de cette confessionnalisation d’un conflit politique, autour du territoire. Il n’est plus qu’un argument dans une guerre religieuse qui n’a aucun sens.

Aujourd’hui, Palestiniens et Israéliens, ceux qui les dirigent ne peuvent plus refuser de discuter de ce contexte. Le conflit alimente le terrorisme international et rend encore plus difficile la résolution du conflit. La solution des deux États est l’unique voie de sortie. Les dirigeants israéliens font face à une radicalisation, à la poussée des partis religieux. Mahmoud Abbas, démonétisé, tente de surfer et il perd toute crédibilité. Les deux camps sont devenus peu fiables pour la recherche d’une solution pacifique.

Les enjeux aujourd’hui sont planétaires. Il me paraît essentiel de forcer la main aux dirigeants des deux camps pour qu’ils reprennent le chemin de la négociation, en dépassant leurs calculs politiques et en se donnant l’envergure nécessaire pour imposer, à leur propre société, les termes d’un accord juste, équilibré et fiable.

Abbas_NetanyahuMessieurs, vous pouvez entrer dans l’histoire parce que vous aurez contribué à asseoir la paix mondiale, à éviter la guerre des religions tout en faisant le bonheur de vos peuples. Ils n’aspirent, au-delà des idéologies, qu’à vivre normalement. Si vous le faites, dans une ou deux générations, les blessures seront cicatrisées et tout sera possible. Si vous maintenez votre attitude actuelle, vos peuples n’auront comme promesse que du sang, des larmes et l’inévitable destruction, et toute l’humanité en pâtira.

Article publié dans le Huffington Post Québec le 23 octobre 2015

HuffQuebec



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Thursday, October 22, 2015

Le terrorisme en Tunisie est-il importé ?

Des Tunisiens manifestant contre le terrorisme.

Des Tunisiens manifestant contre le terrorisme.

Le problème du terrorisme en Tunisie est-il lié à ses frontières poreuses, d’un côté avec l’Algérie et de l’autre avec la Libye, ou la vérité serait ailleurs ?

Journaliste à France 24, Wassim Nasr est spécialiste des mouvements jihadistes. Le tableau qu’il brosse, au lendemain des attentats de Bardo, sur la question du terrorisme en Tunisie va à contresens de nombre d’avis d’autres experts.

A la question de savoir si le terrorisme dans le pays de Béji Caïd Essebsi est importé, sa réponse est tranchante : « Le problème ne vient pas de l’étranger, mais de l’intérieur ». Son principal argument : « Quand il y a 3000 Tunisiens qui sont prêts à combattre en Syrie et en Irak, cela veut dire qu’il y en a autant qui sont prêts à se battre chez eux ». D’où sa conclusion : « Le risque est intérieur avant tout, comme pour tous les pays, le terrorisme ne vient pas de l’extérieur. C’est toujours facile de dire que le problème vient de l’étranger. C’est plus rassurant, mais ce n’est pas vrai. En France, les terroristes étaient français, au Danemark c’était un danois… »

Comment alors expliquer que la paisible et pacifique Tunisie en est-elle arrivée là ? Réponse de Wassim Nasr : « Il y avait des islamistes qui n’ont pas obtenu ce qu’ils voulaient de la révolution tunisienne et ils ont donc rejoint les groupes jihadistes. Plus globalement, c’est un problème socio-politique, ce n’est pas un simple problème de criminalité propre à la Tunisie. Il touche tous les pays. Ça touche toutes les sociétés sans exception. Cela concerne aussi bien une société laïque comme la France ou une société basée sur un modèle communautaire comme la Grande-Bretagne ou encore musulmane comme la Tunisie. On a changé de peuple! Les clefs de ce problème sont dans la société, ce n’est pas un problème militaire ou de frontière. C’est un problème que rencontrent toutes les sociétés. On est dans une époque propice à ces idées-là, il y a un vide idéologique, qui est comblé par l’idée du jihad et d’un retour du califat. Tout simplement le jihad est devenu audible pour une partie de la population ».

Maintenant que le problème se pose avec autant d’acuité, que faudrait-il alors faire ? Là encore, Wassim Nasr reste catégorique. A son avis, le risque réel du terrorisme va s’accentuer. La solution : « Il faut d’abord que les autorités tunisiennes admettent la présence de l’Etat Islamique sur leur territoire. Jusqu’ici les autorités affirment que c’est Al-Qaida qui est à l’origine de l’attentat contre le musée, ce n’est pas du tout vrai. Ils sont dans le déni comme les Libyens et les Syriens avant eux… le problème est là! Il y a eu trois revendications solides de l’Etat Islamique alors qu’Al-Qaida n’a rien revendiqué ».

Concernant le jihadisme lui-même, Wassim Nasr affirme que c’est tout une idéologie, tout un système politique qui est en train d’être monté. Il va encore plus loin en soulignant : Au début du XXe siècle, il y a eu les nazis et les communistes, là c’est pareil, c’est un nouveau système politique qui veut se mettre en place. Il en donne pour motifs : l’injustice, les promesses non tenues, un rêve de remettre le califat à l’ordre du jour, l’âge d’or de l’islam pour les jihadistes.

Toutefois, l’injustice sociale n’explique pas tout pour Wassim Nasr. « Il y a des gens très bien loties qui viennent de familles aisés et qui rejoignent le jihad. Que ça soit en Arabie Saoudite, en Tunisie, en France ou ailleurs. Ce ne sont pas que des « bras cassés » et des anciens criminels. Il y a des gens vraiment motivés et séduits par ces idées-là », insiste-t-il.

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Larbi Chouikha, politologue et chercheur tunisien à l’université de La Manouba :

« C’est le dispositif sécuritaire qui pose problème en Tunisie »

Entretien réalisé par notre correspondante à Paris, Noufissa Charaï

L’Observateur du Maroc et d’Afrique : Les autorités tunisiennes s’attendaient-elles à un attentat de l’ampleur de celui qui a été perpétré à Bardo ?

Larbi_ChouikhaLarbi Chouikha : Les risques d’un attentat planaient déjà sur nos têtes depuis plusieurs mois, il y a déjà eu des attaques contre nos agents de polices, nos militaires,… Mais c’est la première fois qu’un attentat est perpétré dans la capitale tunisienne. Ce qui nous pose le plus problème c’est le dispositif sécuritaire et notamment celui du Bardo qui était à vrai dire quasi inexistant. Il faut absolument que les autorités en tirent les conclusions nécessaires.

Comment interprétez-vous le choix du musée Bardo par les terroristes ?

Ce lieu est hautement symbolique et ce, pour deux raisons au moins; il abrite l’histoire et la mémoire de notre pays dans lesquelles convergents les civilisations qui ont traversé la Tunisie et incarne aussi sa diversité. Ce musée abrite l’une des principales collections de mosaïques au monde et c’est la raison pour laquelle les touristes le fréquentent lors de leur passage en Tunisie. Par ailleurs, ce musée n’est pas loin du siège du Parlement tunisien.

Justement, le projet de loi sur le terrorisme en discussion le jour de l’attentat répond-il au besoin sécuritaire du pays ?

S’il répond au besoin sécuritaire, il suscite aussi la crainte des défenseurs des droits de l’homme puisqu’il donne de larges prérogatives aux forces de la sécurité et constitue une menace aux libertés individuelles. Mais le texte est encore en discussion et même dans le conseil des ministres certaines dispositions liberticides font débat. Il ne faut pas que cela empiète sur notre liberté.

Hormis la question sécuritaire que peut faire le gouvernement tunisien pour limiter l’enlisement des jeunes dans des mouvances terroristes ?

Une réforme radicale du système éducatif à tous les niveaux, une réactivation des maisons de culture dans tout le pays, surtout, dans les régions et les quartiers défavorisés, une politique de réformes économiques et de justice sociale à l’adresse des régions intérieures en vue d’absorber les disparités régionales, une politique publique pour les jeunes plus audacieuses et plus ouvertes à leurs potentialités et leurs besoins.

Y aura-t-il un avant et un après Bardo ?

J’espère que ça sera le cas dans le registre sécuritaire où il y a des leçons à tirer à propos du dispositif sécuritaire dans son ensemble. Mais dans l’action citoyenne et politique, cet acte terroriste a fortement soudé les rangs des Tunisiens et de la classe politique dans son ensemble.

Le chaos politique qui a eu lieu après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, le temps de la transition démocratique, a-t-il permis à certains groupes longtemps réprimés de renforcer leur rang ?

Probablement, mais encore faut-il disposer de données fiables et vérifiées pour le confirmer. On peut toutefois le supposer. Il semblerait que du temps de la troïka, il y a eu des mesures d’amnistie pour certains islamistes radicaux.



via Abdo El Rhazi Le terrorisme en Tunisie est-il importé ?

Le Maroc, 2e meilleure destination gastronomique au monde !

Gastronomie 1

Selon le dernier classement de Wordsim Travel Blog, le Maroc serait la 2e meilleure destination gastronomique au monde pour les food lovers devant la France et l’Italie.

Le couscous, tajine, Tanjia et d’autres spécificités culinaires placent le royaume en tête du classement et font de lui une référence mondiale de la gastronomie.

Pour le Wordsim Travel Blog, la majorité des restaurants marocains proposent des plats locaux authentiques. La place mythique de Djemaa El Fna figure parmi les endroits les plus célèbres où on peut déguster le meilleur de la cuisine marocaine. Et bien que certaines spécialités comme les escargots, la cervelle du mouton et les testicules de brebis paressent exotiques et étranges pour les touristes étrangers, leurs goûts demeurent irrésistiblement délicieux et leurs prix restent abordables.

D’après le WTB, le royaume serait également la meilleure destination culinaire en Afrique et le meilleur endroit au monde pour déguster les plus beaux plats de la cuisine berbère.



via Abdo El Rhazi Le Maroc, 2e meilleure destination gastronomique au monde !

Une fiction bien réelle

Livre_JobinRoute des Zaërs, le dernier opus de Guillaume Jobin, est au coeur de l’actualité. L’intrigue de cette fiction parue en mai dernier ressemble à s’y méprendre, à l’affaire Laurent – Graciet.

Au départ, c’est l’histoire d’Alexandre, en mission à Rabat. Pendant son séjour, cet agent des services extérieurs français (DGSE) va croiser des diplomates, des hauts fonctionnaires, des membres des forces spéciales et côtoyer à la fois des journalistes, des pirates informatiques mais aussi d’autres espions. Sous sa couverture de correspondant pour un média russe, l’agent de la DGSE est envoyé pour mettre fin à une crise franco-marocaine dont les conséquences affectent les relations des deux pays.

Guillaume Jobin puise son inspiration dans la récente brouille entre la France et le Maroc. Il change les noms des personnages principaux mais donne suffisamment d’éléments pour les identifier. Dans son troisième ouvrage, l’auteur entremêle fiction et réalité au point de créer le trouble dans l’esprit du lecteur.

Le Président de l’ESJ Paris le reconnait; lorsqu’il évoque les personnages de Catherine Henriot et de Patrick Allibert, il a bien en tête Catherine Graciet et Éric Laurent. C’est dans le même esprit de confusion assumé que Jobin évoque dans les « Éditocrates », une formule qu’il a empruntée, dit-il, à son ami Abdelmalek Alaoui pour définir dans son roman «une sorte de petite nébuleuse d’opposants professionnels marocains, désunie, mais composée de curiosités qui sont tous des journalistes ». Un groupuscule qui dans le livre s’agence autour de : deux Ali, Zineb, Omar et Ahmed de l’Université de Trenton aux États-Unis. Le Président de l’ESJ Paris ne s’en cache ; pas il s’agit bien de « Ali Mrabet, Ali Ammar, Zineb El Rhazoui et Ahmed Reda Benchemsi ».

Installé au Royaume depuis des années, Guillaume Jobin décrit un Maroc que l’on se plait à reconnaître. L’auteur met en relation toutes ces personnes pour attiser l’intérêt du lecteur.

Imagination ou prémonition ?

Catherine Henriot est dépeinte dans le livre comme « une journaliste réputée pour son tropisme algérien, (qui) vient de proposer ses services au champion du racket, Jilali Allali[…] Cette ancienne journaliste freelance s’est reconvertie en auteur de livres commandés, maltraitant les régimes qui ont maille à partir avec Alger » , quant à Patrick Allibert, il est présenté comme celui qui « écrivit des livres insipides à la gloire d’Hassan II qui passait plus de temps à corriger le style de son “nègre” qu’à lui expliquer son règne ». Zakaria Moumni devient alors Jilali Allali, un franco-marocain champion du monde de catch qui exige du palais un poste de fonctionnaire auquel il prétend avoir droit « la demande est devenue une requête, puis a fini en harcèlement des plus hautes autorités du Royaume ». Dans la réalité comme dans la fiction, cet homme va être l’un des éléments déclencheurs de la querelle franco-marocaine.

Rien n’est oublié, comme nous le confie l’auteur de Route des Zaers «Il y a la fouille d’un diplomate marocain à l’aéroport de Paris, l’incident avec l’ambassade du Maroc à Paris … Alors oui, il y a Zakaria Moumni qui devient Jilali, il y’a Corinne Henriot qui est Catherine Graciet, il y a Allibert qui est Éric Laurent et le journalistes pieds nickelés Jean-Louis Perez qui a été expulsé…».

Pour l’auteur il existe un lien indéniable entre ces affaires. Dans le vingtième chapitre, la réalité rattrape la fiction. Patrick Allibert menace de publier une critique sur la Monarchie. Dans le livre, un cadre du Palais « pensant bien faire » rachète « en douce » le manuscrit mais c’était sans compter sur la perfidie d’Allibert. Offensé de ne pas avoir de chauffeur à son arrivée à Marrakech ni de réservation d’un riad privatif au Royal Mansour, Allibert publie quelques années plus tard avec sa consoeur Corinne Henriot «un brûlot à charge, de mauvaise foi et diffamatoire sur des investissements de la Famille royale dans l’économie ». Le polar est tellement bien documenté, les discussions entre les personnages paraissent si plausibles que la distinction entre le réel et l’imaginaire de l’auteur devient ardue.

Le plus troublant c’est que Route des Zaërs a été publié plusieurs mois avant l’affaire Graciet – Laurent. Lorsqu’on demande à Guillaume Jobin s’il est aussi un agent secret, il répond amusé « les gens n’arrêtent pas de me poser des questions. Du coup, je me fais accuser par les Marocains d’être un espion français, et par les Français, espion marocain. Mais j’ai mes sources!».

Néanmoins, l’auteur à l’imagination débordante consent que son livre est un tissu qui mêle fiction et réalité. Résident au Maroc, Jobin dit s’inspirer de « tberguig » qu’on lui raconte et confesse en plaisantant : « j’ai joué à mort de la parano du lecteur en mélange personnages réels et fictifs »

Bio express

Guillaume_JobinGuillaume Jobin vit entre le Maroc et la France depuis 2007. Il est installé au Royaume depuis 2010 où il a ouvert des branches de l’Ecole Supérieure de Journalisme de Paris dont il est président à Casablanca et à Rabat. Route des Zaërs est son premier roman fiction. Auparavant, il a écrit des livres d’histoires dont «Lyautey, le Résident» et «Mohammed V Le Sultan». Jobin vit à Rabat où il dirige également la maison d’édition Casa Express.



via Abdo El Rhazi Une fiction bien réelle

Edwy Plenel, journaliste et essayiste français : « Arrêtons d’être schizophrènes ! »

EdwyPlenelEn publiant, « Pour les musulmans », Edwy Plenel a jeté un pavé dans la mare. Solidement argumentées, ces thèses n’ont rien à voir avec l’unanimisme à la française qui marque les débats sur la question de l’islam et des musulmans dans l’Hexagone.

C’est dans le XIIème arrondissement de Paris que nous avons rencontré Edwy Plenel. C’est là où se situent les locaux de Mediapart. Nous sommes accueillis dans une rédaction en open space, au cadre minimaliste, où même le patron n’a pas le droit à une porte pour son bureau. Nous nous sommes isolés dans la salle de conférence pour un entretien qui a duré 48 minutes…

Edwy Plenel est cet homme qui a décidé de tirer la sonnette d’alarme en voyant l’islamophobie se propager doucement mais sûrement en France et en Europe. A travers son livre « Pour les musulmans », ce journaliste et co-fondateur de Mediapart accuse une partie de l’intelligentsia française d’être devenue la caution intellectuelle du discours de l’extrême droite en France. Il fustige également les politiques qui, au lieu de prendre de la hauteur dans les débats, s’alignent sur les thèmes et les thèses du Front National.

Plenel assume chacun de ses propos et assure qu’en tirant la sonnette d’alarme, il ne fait que son métier de journaliste. Adoptant la même démarche qu’Emile Zola avec son plaidoyer « Pour les juifs », Edwy Plenel veut démontrer que le mécanisme qui a permis la naissance de l’antisémitisme en Europe est le même que celui qui permet aujourd’hui la banalisation et la diffusion de l’islamophobie. Explications.

L’Observateur du Maroc et d’Afrique. Pourquoi ce titre : « Pour les musulmans » ?

Edwy Plenel : C’est d’abord en échos à un article d’Emile Zola de 1896, publié 20 mois avant son célèbre « J’accuse » de l’affaire Dreyfus. En écrivant « Pour les juifs », il a poussé un cri de colère contre l’affirmation dans l’espace public d’un antisémitisme moderne sur fond d’antijudaïsme chrétien. En résonance avec ce titre, j’écris aujourd’hui « Pour les musulmans » qui n’est ni un livre sur l’islam, ni une réflexion sur ce que signifie d’être musulman. C’est encore moins un livre qui essentialise une population puisque je dis toujours : « les musulmans d’origine, de culture ou de croyance ». Il y a mille façons d’être musulman. Mon livre est un geste de solidarité par rapport à la stigmatisation et à la discrimination d’une population.

Dès le premier chapitre, vous évoquez l’intervention de Alain Finkielkraut dans la matinale de France Inter où il dit qu’il y a un problème de l’islam en France. Qu’est-ce qui vous dérange dans sa déclaration ?

Alain Finkielkraut laisse entendre que derrière le problème de l’islam, il y aurait une dimension de civilisation qui nous serait étrangère, qui nous serait extérieure, où il y aurait un affrontement entre des cultures, des civilisations. En s’exprimant de la sorte, il donne raison à l’extrême droite qui, sous couvert de la liberté d’opinion, habille sa xénophobie, son racisme, sa désignation des Arabes et des Maghrébins, d’une critique d’une religion. Pour moi, en utilisant le mot « islam », Alain Finkielkraut est passé du côté de ceux qui essentialisent à travers ce mot toute une masse humaine dans la diversité de son appartenance et de ses origines. Désigner « l’islam » comme le problème de la France, comme un problème qui serait potentiellement une agression face à notre culture prétendument supérieure, c’est pour moi de l’islamophobie.

 

Selon vous, les médias et certains intellectuels ontils contribué à libérer et banaliser une parole parfois islamophobe et plus généralement xénophobe en France ?

Le racisme en Europe et en Occident ne devient dangereux que lorsqu’il a des cautions intellectuelles. Il y a toujours, dans toute l’humanité, des préjugés ordinaires, des réflexes parfois très peu sympathiques. Aucune nation, aucune culture n’est protégée contre ces dérives. Le danger c’est quand cela devient une force politique ancrée dans une soi-disant réflexion intellectuelle. à ce moment-là, on s’éloigne de ce qui est le socle des valeurs démocratiques, c’est-à-dire l’égalité des humains. L’idée pour certains c’est que finalement, il y aurait un tri, une hiérarchie, des différences qui se traduiraient pas des supériorités ou des infériorités. Comme cela a d’ailleurs été dit en 2012 par Claude Guéant, l’un des bras droits de Nicolas Sarkozy, qui affirmait qu’il y avait des civilisations, donc des religions supérieures à d’autres. Pour moi, la question des médias et des intellectuels se pose dans la façon qu’ils ont de globaliser, derrière les mots musulmans et islam, une réalité indistincte, sans voir sa variété, sa pluralité. Ce faisant, ils désignent l’autre comme un ennemi, un adversaire, comme un corps étranger. 

Vous tenez les politiques pour responsables, vous dites qu’ils ont « légitimé parfois le discours du Front National ». Dans quelle mesure l’ont-ils fait ?

Depuis 30 ans et c’est tout le problème de la France, il y a une idéologie qui est à la fois inégalitaire, identitaire et autoritaire que porte l’extrême droite. Hélas, sous Nicolas Sarkozy, la droite a lâché les amarres de ses référents républicains. Il a ouvert les vannes en parlant d’identité nationale, en liant la question de l’identité nationale à la question de l’immigration, en mettant en scène des batailles sur le halal, sur la visibilité de l’islam dans la société. Du côté de la gauche, il y a eu, au fond, les mêmes dérives, avec cette idée que l’extrême droite posait les bonnes questions et qu’elle y apportait de mauvaises réponses. La traduction de tout cela, c’est notamment la façon dont la gauche et la droite ont communié ensemble, à partir de 2004, avec le vote de la loi qui soi-disant visait les signes religieux à l’école, mais qui fondamentalement allait exclure du secondaire et du collège des jeunes filles qui affichaient leur croyance musulmane. Pour moi, il s’agit en l’occurrence d’une régression, y compris par rapport à notre propre Histoire. La laïcité n’a jamais été l’effacement de la religion, mais c’est pour dire que la religion ne peut pas dicter sa loi à la République mais que chacun vient dans la cité républicaine tel qu’il est : athée, a-religieux, croyant, non croyant. C’est ça la laïcité pour moi.

Faudrait-il alors abandonner les thématiques de l’immigration et de l’islam au FN ?

C’est comme cela qu’on fait, depuis 30 ans, la courte échelle au FN. Depuis 30 ans, l’extrême droite impose la question de l’immigration et de l’islam dans l’agenda. Est-ce que cela a résolu les problèmes du chômage et les problèmes économiques en France ? Est-ce que cela a résolu les problèmes démocratiques de la France ? Est-ce que cela a résolu la crise morale de la France ? Evidemment non ! Ce sont des vieilles ruses des dominants, car le FN n’est pas du côté des opprimés mais des forts, des dominants, des puissants. C’est une manière de dire aux gens : faites-vous la guerre en raison de vos origines, au nom de votre religion, au nom de votre apparence, au lieu de défendre vos causes communes sur les questions sociales, démocratiques, d’habitat et du vivre ensemble… C’est une vieille règle qui consiste à diviser pour mieux régner, à mettre le poison de la division au nom de l’origine. Hélas, en Europe, nous savons ce que cela signifie car c’est évidemment en Europe que ces idéologies ont produit les pires crimes.

 

Manuel Valls a-t-il raison de parler d’apartheid social ?

Il n’y a pas d’apartheid institutionnalisé en France, mais je prends ce mot comme une prise de judo pour montrer à Manuel Valls qu’il ne suffit pas de le dire. Valls et ceux à gauche qui ont épousé un point de vue laïciste sectaire, refusent de mentionner l’islamophobie et mettent l’antisémitisme au-dessus des autres discriminations. Cela nourrit une concurrence des victimes qui est proprement détestable. Je rappelle à Manuel Valls ce qu’a fait Nelson Mandela pour que son pays avance. Il a tendu la main, y compris à la minorité blanche oppressive, en ne se proclamant pas comme le porte-parole de la majorité noire africaine, mais en disant « we are a rainbow nation ».

Pour moi, la France devrait aujourd’hui proclamer par la voix de son personnel politique qu’elle est une nation arc-en-ciel, qu’elle est profondément un pays multiculturel, ce qui veut dire multiconfessionnel, que l’islam appartient à la France tout comme le catholicisme, le protestantisme ou le judaïsme. Cela fait partie de notre Histoire et nous en sommes fiers. Si nous disons cela, notre pays deviendrait une référence pour le monde au cœur de sa crise et de la tentation de mettre en guerre les civilisations et les religions.

Comment faire alors avec les Français qui, au vu de l’actualité, font souvent l’amalgame entre musulmans et terroristes ?

Il faut user de pédagogie. Il faut d’abord tendre la main. Il faut parler, ne pas nous laisser prendre par la peur ou par l’émotion. Je ne pense pas que l’on puisse faire la morale à des gens qui ont peur, qui s’affolent et qui, du coup, tombent dans la logique du bouc émissaire. On les fait bouger en imposant un autre agenda. Celui de l’émancipation, des causes communes, de l’égalité. L’égalité sans discrimination en fonction de son apparence, sans discrimination dans les contrôles de police qui se font au faciès, sans discrimination à l’embauche.

L’égalité renvoie à toutes les questions sociales et démocratiques. Elle n’est pas seulement une bataille pour des populations discriminées. Il y a une exemplarité des causes communes et je pense que c’est ce chemin qu’il faut emprunter. En fait, cette obsession qui existe à gauche comme à droite de parler comme si la discrimination était un problème des musulmans et de l’islam, c’est pour ne pas aborder les questions démocratiques et sociales. Or ce sont les questions prioritaires.

Pensez-vous que certains Français ont peur des musulmans ?

« C’est un homme qui a peur », disait Sartre de lui-même. Peur de sa propre humanité, de sa propre fragilité. La France a peur, mais pas le peuple en profondeur. Les premiers qui ont peur, ce sont nos dirigeants. Ils projettent leurs peurs sur le peuple. Ils ont peur de l’avenir puisqu’ils savent qu’un monde est en train de se terminer.

Auparavant, notre relation avec le monde était une relation de puissance, de domination, une relation du fort au faible. Ce qui arrive aujourd’hui, au 21e siècle, avec ses troubles et ses tensions, c’est que le mouvement d’émancipation, des indépendances, entamé dans les années 50 par les peuples d’Amérique du sud, d’Afrique et d’Asie, fait son chemin vaille que vaille, avec des progrès, des régressions, des révolutions, des contre révolutions. Mais il fait pleinement son chemin. Comme disait Aimé Césaire : « L’heure de nous-mêmes a sonné ».

Nous, l’Europe, nous devons admettre aujourd’hui que nous sommes dans une relation qui ne peut plus être de supériorité. Nous devons admettre que c’est nous qui devons négocier avec le monde. Fini le temps où nous imposions au monde notre culture et nos croyance. Il faut inventer un autre rapport. La France est en illusion depuis 1962, depuis la décolonisation sanglante, tardive et dramatique. Ses institutions donnent trop de pouvoir à une seule personne. Elle est dans l’illusion d’une puissance qui est en train de se défaire. Ceux qui ont en charge cette puissance, au lieu d’inventer un nouvel imaginaire politique, se crispent et s’en prennent à cette particularité de la France, qui est celle d’être une Amérique d’Europe. Pourtant, la France est le seul pays européen qui est fait de migrations. Le refus de reconnaître cette réalité donne la crispation sur soi.

En clair, je dis arrêtons d’être schizophrènes, arrêtons d’avoir peur du monde ! Le monde est en nous et c’est notre force. La France devrait être la voix de toux ceux qui refusent la guerre des civilisations, la guerre des mondes. Il doit être l’endroit où on se parle, où l’on réfléchit, où l’Iran vient rencontrer les Etats-Unis. La France ne doit pas s’aligner sur des logiques des puissances guerrières. On n’apporte pas la liberté en conquérant les pays, en dominant des peuples. Tous les désordres qui sont devant nous sont le produit d’un trop long aveuglement occidental, comme le dit un des rares hommes politique français qui a cette connaissance de la fragilité et de la complexité du monde, Dominique de Villepin, qui est né au Maroc.

Pour expliquer « la question de l’islam » aujourd’hui, vous faites souvent le parallèle avec le siècle passé et la manière dont la « question juive » a été traitée. Qu’est ce que ces deux questions ont en commun ?

Les gens disent « Plenel compare les musulmans au sort des juifs dans les années 30 ». C’est faux ! Mon parallèle sert à expliquer la naissance de la discrimination. Laquelle a engendré d’énormes atrocités en Europe. J’explique que se souvenir des crimes c’est bien, mais si on s’en souvient en le sacralisant et sans prendre conscience de l’indifférence qui les a rendu possibles, on se trompe de chemin. « Le pire ce ne sont pas les bruits des bottes, c’est le silence des pantoufles », disait un auteur de théâtre.

Il faut donc bien se poser ces questions : comment s’installe l’indifférence ? Comment s’habitue-t-on dans l’espace public à des mots, des automatismes, des clichés, des simplismes, des préjugés ? Il faut aussi comprendre comment ils se diffusent et imprègnent la culture d’un pays. Or au lieu de cela, on libère la parole et on entend certains dire que l’islam est un danger en soi. Non, aucune religion n’est un danger en soi ! Il y a des idéologies totalitaires qui peuvent dénaturer l’islam, mais ce n’est pas propre à l’islam. Du reste, chacun est libre de croire, mais personne ne peut imposer ses idées ou tuer au nom de sa croyance.

Vous citez également Emile Zola et son plaidoyer « Pour les juifs ». Pensez-vous que l’histoire peut se répéter, que les musulmans d’aujourd’hui sont les juifs d’hier et qu’ils sont les nouveaux boucs émissaires des sociétés, notamment européennes ?

Le musulman est le bouc émissaire principal de l’époque. Je dis qu’il y en a toujours un dans chaque époque. Un bouc émissaire qui nous habitue aux inégalités, aux hiérarchies. Du moment qu’il y a un bouc émissaire principal, qu’il est admis et accepté, on voit se développer toutes les autres hiérarchies. Derrière l’antisémitisme, il y a eu une hiérarchie entre homme et femme, il y a eu la percussion des homosexuels, des fous, des tziganes. En somme, il y a eu le dédain pour tout ce qui est différent.

De la même manière, avec la renaissance du racisme primaire en France contre les noirs, avec par exemple les attaques contre Taubira, le retour du sexisme contre les conquêtes de droits égaux pour les femmes, mon propos est de dire à tout le monde : Attention ! Si vous n’êtes pas solidaires du bouc émissaire principal, un jour, à votre tour, vous serez la cible d’attaques et de discriminations. Je suis pour les causes communes.

Dans votre livre, vous dites vouloir éviter une « farce » et éviter que la France se déshonore. Qu’est-ce qui vous inquiète le plus ?

Je suis dreyfusard d’esprit et même si je ne suis pas croyant, je crois qu’il y a des valeurs spirituelles. Je crois en une nation, en des idéaux qui doivent la dépasser. Si dans le monde, la France a donné d’elle l’image d’un pays qui a accueilli des réfugiés et a pu inspirer des idéaux, c’est parce que dans des moments de son Histoire, elle a su se dresser non pas du côté des puissants, mais de celui des opprimés et des principes. Le véritable danger c’est que les idéologies identitaires, inégalitaires et autoritaires deviennent la force politique qui nous domine et que du coup, la France décroche et s’écarte du monde. Le danger c’est qu’il nous faille, comme dans autres moments de l’Histoire, sauver la France malgré elle.

Que répondez-vous à ceux qui trouvent votre discours alarmiste ?

Il n’est pas alarmiste. Je dis souvent et c’est une devise : « L’inquiétude est l’antichambre de l’espérance ». En ce sens, je suis fidèle à mon métier de journaliste. Nous sommes-là justement pour sonner des alarmes et faire en sorte qu’on les prenne en compte. Je trouve que ceux qui disent que mon discours est alarmiste n’ouvrent pas les yeux et les oreilles.

Comment expliquez-vous le durcissement de la laïcité française ?

Comme toujours, les majorités deviennent indifférentes aux minorités. La France a connu pendant le dernier demi-siècle une profonde laïcisation qui fait que la norme majoritaire est devenue celle de ne pas croire, de ne pas pratiquer une religion, d’être indifférent au fait religieux. Aujourd’hui, le culte majoritaire catholique est devenu, dans la pratique, minoritaire. Mon alarme est vis-à-vis de toutes les religions. Si on ferme l’œil sur la stigmatisation de l’islam, sur le fait de la caricaturer et le diaboliser, toutes les religions seront ciblées. Dire qu’un pays laïc est un pays où le religieux n’apparait plus, c’est totalement faux. Il y a au fond une trahison de la laïcité originelle. La loi de 1905 reconnaissait le droit d’afficher la religion dans l’espace public et de faire des processions religieuses.

En France, la religion est une opinion comme une autre. En voulant que la religion n’apparaisse plus, on porte atteinte à nos libertés. La liberté que je défends, moi qui suis a-religieux, moi qui n’ai pas de croyance, c’est celle qui permet aux croyants de défendre leurs croyances, de les affirmer et de les afficher. Ils n’ont pas le droit de me les imposer. Ils n’ont pas le droit d’en faire la norme de notre vie collective, car nous devons être pluriels et avoir des formes de vie collectives. Il faut inventer notre mode de vivre ensemble.

 

Vous dites également qu’il faut défendre la naissance d’un islam européen. C’est-à-dire ?

Un islam d’ici. En fait, il y a par exemple un islam asiatique qui n’a rien à voir avec celui de l’Arabie saoudite et c’est tant mieux. L’islam de l’Arabie saoudite renvoie au wahhabisme qui est un sectarisme, une dissidence minoritaire au coeur de l’islam. Il faut qu’il y ait un islam européen qui grandit dans des cités pluralistes, qui admet cette idée de la pluralité et qui évolue dans sa parole, qui revisite le débat en son sein. Toute religion est confrontée à des réalités humaines, à la façon dont les croyants la font vivre. Donc un islam européen, c’est un islam d’ici, qui vit « avec ici ». Je rappelle juste que cet islam européen existe et qu’il a une histoire.

Quand il y a eu la crise en Yougoslavie et que nous nous sommes portés au secours de la Bosnie, nous nous sommes portés au secours d’un pays qui témoignait de la longue présence d’un islam européen. Je rappelle qu’à Sarajevo, il y avait des musulmans pratiquants dont certains se disaient musulmans de culture. D’autres étaient dans des couples mixtes. C’était un islam de son monde. Mais nous savons qu’il y a eu une ébauche de crime contre l’humanité, notamment à Srebrenica où des musulmans ont été tués parce qu’ils étaient musulmans.

Vous rejetez le principe d’assimilation et vous dites qu’en France on est nostalgique d’un modèle qui est aujourd’hui « un nœud qui entrave la société ». Pourquoi ?

On doit tous s’intégrer. Moi-même quand je suis arrivée en France, j’ai dû m’intégrer. Je n’avais pas tous les codes. L’assimilation est un mot terrible, colonial, un mot d’effacement de l’autre, un mot de norme dominante. Je rappelle juste qu’en France, les femmes ont eu le droit de vote 25 ans après les femmes turques, ce qui prouve bien qu’aucune croyance, aucune culture, aucune religion, aucun pays, aucune nation n’est propriétaire des valeurs universelles. Je rappelle qu’à l’époque, les républicains ne voulaient pas accorder le droit de vote aux femmes, soi-disant parce qu’elles étaient sous l’influence des curés.

Depuis, on a vu que les femmes étaient plus ouvertes e qu’elles étaient capables plus que les hommes d’inventer de nouveaux chemins. Ce que je veux dire, c’est que ces questions de l’égalité sont indissociables. Si on commence à céder sur l’égalité au prétexte de guerre de religion, on risque de céder sur toutes sortes d’égalités. Arrêtons et faisons chemin ensemble !

L’Europe a peut être bien des choses à apprendre à la France qui est en grande crise démocratique. Quand on va en grande Bretagne, la douanière peut avoir un foulard. Le sikh peut être policier. Ce sont des cités qui vivent, qui bougent et qui sont faites du monde.

« Pour le juif » de Zola se termine par un appel à « l’unité humaine », c’est cet appel que vous réitéreriez ?

Je reprends à la fin de mon livre cette question d’Aimé Césaire : « Homme et femme qu’attendons nous ? ». Qu’attendons-nous pour dire stop à ce qui me parait une blessure contre l’humanité, à savoir la stigmatisation de toute une population en raison de sa croyance. C’est ce que font les terroristes aussi parce qu’ils tuent des chiites en les considérant comme de « mauvais musulmans ». D’ailleurs les principales victimes de cette idéologie totalitaire qui se réclame indûment de l’islam sont des musulmans eux-mêmes… Je pense que nous devons montrer l’exemple d’une hauteur qui nous réconcilie avec une haute idée de la France. Celle d’un pays qui se réconcilie avec le monde.

Armoires à mémoire

LivrePlenel« Je ne suis pas le nouvel ami des musulmans. Je veux juste leur dire « soyez vous-mêmes, assumez-vous, ne soyez ni complexés ni victimisés. Vous êtes Français et musulmans, musulmans et français, pas l’un sans l’autre, pas l’un contre l’autre, pas l’un au-dessus de l’autre, pas l’un malgré l’autre. C’est une réalité que nous avons réussi à accomplir pour nos compatriotes juifs en débloquant le placard à mémoire. Mémoire douloureuse de Vichy, de la collaboration, du génocide nazi et des crimes. Le premier sens de mon livre c’est de dire cela.

Le deuxième est de m’adresser à la gauche et à une partie de la droite. La droite qui n’a pas aimé ce qu’a fait Nicolas Sarkozy et la gauche qui s’est laissé entrainer dans le laïcisme sectaire. Lequel est une vision déformée de la loi de la séparations des églises et de l’Etat de 1905, qui n’est pas une loi de guerre aux religions, mais une loi de liberté.

Par ailleurs, je rappelle qu’il y a un autre placard à mémoire qu’il faut ouvrir parce que le personnel politique français, en grande partie, ne s’est pas libéré de cette idée profondément coloniale selon laquelle la France aurait apporté des lumières à d’autres peuples, et qu’au fond les autres peuples étaient adolescents, inférieurs, sympathiques mais pas développés.

Au fond, mon livre est un plaidoyer pour une France qui s’assume comme multiculturelle. J’ai rappelé dans des débats que la vie publique marocaine admet ce côté multiculturel dans la constitution. C’est aussi le cas au Brésil et en Bolivie ».



via Abdo El Rhazi Edwy Plenel, journaliste et essayiste français : « Arrêtons d’être schizophrènes ! »