Monday, February 29, 2016

Le Groupe OCP soigne ses relations

OCP (1)

Le Groupe OCP lance le bureau de l’Ombudsman dont la mission essentielle est de recevoir les doléances et de promouvoir les règlements amiables avec l’ensemble de son écosystème incluant notamment ses clients et fournisseurs, les ONG et toute autre partie en interaction avec ses entités. Notons que le bureau de l’Ombudsman – institution totalement indépendante de la structure organisationnelle du Groupe OCP – est une interface neutre ne représentant ni le Groupe, ni les parties prenantes impliquées destiné à proposer des solutions amiables aux différends dans le strict respect des principes de confidentialité et d’impartialité.

 



via Abdo El Rhazi Le Groupe OCP soigne ses relations

L’art contemporain s’invite au musée Dar Si Said

Mohamed-Mourabiti-Portrait

Mohamed Mourabiti

‘Dans le cadre de l’exposition principale de la Biennale de Marrakech 2016, le somptueux musée Dar Si Saïd accueille les œuvres du peintre marocain de renom Mohamed Mourabiti, de l’artiste palestinien Khalil Rabah, de la palestino-saoudienne Dana Awartani et de la britannique d’origine palestinienne Mona Hatoum. Une exposition muséale inédite qui traite subtilement des questions liées au corps, à l’identité, à la nation et à la migration.’

‘« Saints et Seins » ou le sacré poétique, by Mohamed Mourabiti’

A travers ses œuvres exposées au Musée Dar Si Saïd, Mohamed Mourabiti magnifie de manière très subtile et poétique le corps de la femme. Obsédé par « le sein » qu’il assimile à une coupole religieuse et à la vie en général, l’artiste qui aime bousculer les codes de la société marocaine, dit s’intéresser «  plus au côté culturel de la religion que le côté politique ». Du coup, le sacré devient chez lui poétique, son tableau  « Les Sept Seins » faisant référence aux septs Saints de Marrakech, la ville de sabtou rijal, nous rappelle par cette dé-masculinisation, la diversité et la richesse du lieu et de ses habitants.

Les sept seins, Mohamed Mourabiti

Les sept seins, Mohamed Mourabiti

Interrogé à plusieurs reprises sur les 7 seins de femmes illustrant les 7 saints sacrés de Marrakech, le peintre explique ce qui pour lui, est une évidence, qui est que : «  tous les saints ont une mère qui possédait deux seins ».

L’acte de dhiker (le titre d’une de ses peintures) par exemple, est un appel répétitif au nom de Dieu à utiliser un chapelet de perles, qu’il associe à l’acte d’un enfant qui tête le sein de sa mère. L’œuvre inclut des saillies de papier-mâché en forme de sein, fabriquées avec des talismans et ornés de textes sacrés.

Connues pour leur imagerie iconique, les peintures de Mourabiti sont pour la plupart d’entre elles, chargées de sens social, politique et critique. Elles se caractérisent par une économie dans l’utilisation des couleurs et un traitement équilibré de la surface de la toile. Après son travail sur les antennes paraboliques et les coupoles maraboutiques, l’artiste autodidacte a évolué dans ses dernières peintures vers des tons plus cristallins, moins fougueux et a réussi à trouver un blanc qui confère de l’éclat à la lumière ses tableaux.

Né en 1968 à Marrakech, le peintre de renom et activiste, Mohamed Mourabiti est le fondateur de la résidence d’artistes Al Maqam à Tahanaout et à Tamasloht, dans les environs de Marrakech. Cet espace indépendant géré par des artistes a pour but de renforcer et soutenir la production artistique.

Ses œuvres ont intégré plusieurs collections publiques et privées parmi lesquelles: le Musée national d’Amman, le Musée FAAP de Sao Paulo, la Fondation Sachoua Foundation à Londres, la Fondation Viscusi Anthony Margo à New York.

 

« Les institutions imaginaires » de Khalil Rabah

 

Sometimes when we touch (1997) de Khalil Rabah

Sometimes when we touch (1997) de Khalil Rabah

Depuis le milieu des années 1990, Khalil Rabah crée des œuvres conceptuelles extrêmement sophistiquées. Ses projets brouillent les limites entre réalité et fiction et créent des institutions imaginaires qui explorent comment les sociétés construisent leur histoire, leur identité, leur culture et leur nationalisme. Pour cela, l’artiste utilise comme contexte l’état non-formé de Palestine comme un laboratoire afin de réfléchir à la genèse de ces concepts. Au milieu des années 1990, il avait commencé par des vidéos, des performances, et des sculptures qui matérialisaient ses analyses et critiques de la formation structurelle d’une identité vis-à-vis de sa relation au genre, à la nature et au corps. Il s’est positionné comme le sujet de ces œuvres et la feuille d’olivier est un thème récurrent. Right and Right raconte une histoire personnelle d’amour et de chagrin par un jeu de mot basé sur l’oxymore de demander ce qui est juste. Sometimes when we touch (1997) présente des outils agricoles couverts de feuilles d’olivier séchées qui deviennent symboliquement des objets vivants. Womb (1996) est une chaise insérée dans une valise, chacunes rafistolées, mêlant desréférences au corps, au foyer, et à leur déplacement total.

 

« The Platonic Solid Duals » de Dana Awartani : La géométrie au service de l’artisanat

 

Dana Awartani

Dana Awartani

The Platonic Solid Duals de Dana Awartani est une série d’adaptations sculpturales et d’études dessinées du concept géométrique des solides de Platon, qui sont des polyèdres réguliers et leurs dédoublements. L’artiste expose une série de 3 variations de formes géométriques multidimensionnelles, octaèdre (8 côtés), dodécaèdre (12 côtés), et icosaèdre (20 côtés), réalisées par plaquage de bois selon les techniques artisanales marocaines et suspendues dans les vitrines en verre. La série de dessins exécutés au crayon révèle l’aspect fait-main. En créant un langage visuel à multiples facettes, Awartani démontre la pertinence contemporaine de la géométrie.

A travers ses dessins et son œuvre sculpturale, fruit de son expérience de la géométrie et de l’artisanat, y compris de travaux sur carrelage et parquet, l’artiste explore comment les principes géométriques peuvent être appliqués aux pratiques esthétiques et artistiques tout en cultivant des techniques artisanales traditionnelles. En se focalisant sur la géométrie, Awartani met l’emphase sur une discipline universelle, qui a des significations philosophiques extrêmement développées, applicables in fine à l’humanité, la nature et la vie.

 

La migration vue par Mona Hatoum

 

Mona hatoum case

Mona hatoum case

 

Remettent en jeu les définitions du familier et de l’étrange, les interventions sculpturales engagées de Mona Hatoum créent un vocabulaire visuel dans lequel les choses banales révèlent des sens cachés et insoupçonnés. En abordant des questions liées à l’identité, la migration, le genre, le colonialisme et la politique, l’artiste britannique, d’origine palestinienne ; l’une des représentantes incontournables de la scène contemporaine internationale ; ébranle les préjugés communs de la société. Sa pratique artistique a souvent traité de sujets politiques, comme la violence, la soumission ou le déplacement. Ses œuvres, d’une grande puissance, juxtaposent les gestes violents ou inhabituels, mais aussi des ready-mades du quotidien ordinaire.

Baluchi (blue and orange), Green Chair, et Case sont caractéristiques puisqu’en manipulant des objets communs, Hatoum nous oblige à en questionner notre perception et leurs signifiants culturels. Réalisé en 2006, Case rappelle la situation critique de la migration. Un sujet qui demeure d’actualité au regard des

contextes actuels de crise migratoire internationale.



via Abdo El Rhazi L’art contemporain s’invite au musée Dar Si Said

Royal Air Maroc : Plus de batteries lithium-ion en soute

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Suite aux recommandations des organisations mondiales du transport aérien, en particulier l’OACI (Organisation de l’Aviation Civile Internationale), d’interdire à partir du 1er avril 2016 le transport de batteries lithium-ion en soutes des avions, Royal Air Maroc a tenu, via un communiqué, à informer sa clientèle en apportant un certain nombre de précisions.

Le transporteur aérien national rappelle que, compte tenu du fait que la sécurité étant un facteur majeur au sein de sa politique, la compagnie nationale applique déjà cette recommandation ; et ce depuis quelques mois. Dans ce même communiqué, RAM note qu’elle a mis en œuvre cette mesure réclamée par plusieurs compagnies aériennes avant la décision de l’OACI prise lundi dernier.

 Les services d’enregistrement de la compagnie informent tous les passagers qu’ils ne sont pas autorisés à enregistrer des bagages en soute contenant des appareils électroniques fonctionnant avec batteries lithium-ion tels les ordinateurs portables, certains appareils médicaux portatifs, des équipements audiovisuels et industriels, indique la même source.

 En revanche, les passagers peuvent transporter ces appareils dans les bagages en cabine.

   La décision de l’OACI est motivée par des raisons de sécurité et par les risques de surchauffe des batteries lithium-ion suite à des cas survenus sur certains vols, précise-t-on.



via Abdo El Rhazi Royal Air Maroc : Plus de batteries lithium-ion en soute

Ouided Bouchamaoui : « Je crois en la coopération sud-sud »

Ouided Bouchamaoui, présidente du patronat tunisien (Utica) et prix Nobel de la Paix 2015.

Ouided Bouchamaoui, présidente du patronat tunisien (Utica) et prix Nobel de la Paix 2015.

La présidente du patronat tunisien (Utica) et prix Nobel de la Paix 2015 a présidé le jury des Trophées de la coopération sud-sud décernés à la clôture du Forum Afrique Développement. Co-organisé par Attijariwafa bank et Maroc Export, les 25 et 26 février 2016, cet événement a tenu toutes ses promesses, tant par le nombre des participants que de leur qualité ainsi que par la qualité des débats et par la bonne organisation des rencontres BtoB. Une ovation spéciale a été réservée à la Tunisie à travers sa prix Nobel de la paix que nous avons interviewée. Ouided Bouchamaoui parle de son pays qui affronte encore des vents contraires, de la femme tunisienne, du Forum Afrique Développement, de la coopération sud-sud…

 



via Abdo El Rhazi Ouided Bouchamaoui : « Je crois en la coopération sud-sud »

Jean-Louis Borloo : « L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique »

Jean-Louis Borloo, président de la Fondation Energies pour l'Afrique et ancien ministre français de l'Ecologie.

Jean-Louis Borloo, président de la Fondation Energies pour l’Afrique et ancien ministre français de l’Ecologie.

Attendu comme l’une des « vedettes » de la 4e édition du Forum Afrique Développement organisé les 25 et 26 février 2016 à Casablanca, Jean-Louis Borloo n’a pas déçu. Fidèle à son image d’homme de communication, il a mêlé explications détaillées et boutades en présentant le grand projet qu’il porte pour l’électrification de l’Afrique. Il ne faut surtout pas qualifier cet immense chantier de « Projet de Borloo », sinon le Président de la Fondation Energies pour l’Afrique et ancien ministre français de l’Ecologie se fâche. Pourquoi ?

Explications à travers cette vidéo où Borloo revient sur la philosophie de ce méga projet et parle aussi de ce qui se fait au Maroc, du Roi Mohammed VI…



via Abdo El Rhazi Jean-Louis Borloo : « L’Afrique doit faire confiance à l’Afrique »

L’impossible deuil de Siham Bouhlal

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‘La poétesse, médiéviste et traductrice S. Bouhlal nous parle de son roman «Et ton absence se fera chair», une autofiction anti deuil et un hommage poétique à feu Driss Benzekri.’

L’observateur du Maroc et d’Afrique: Pourquoi avoir attendu 8 ans pour sortir ce roman ?

Siham Bouhlal : Ce n’est pas le 1er de mes ouvrages à rendre hommage à Driss. Il y a eu «Songes d’une nuit berbère», «Mort à vif » et Driss est disséminé un peu partout dans mes livres. Je n’ai pas attendu 8 ans, c’est le temps qu’il m’a fallu pour mûrir, apaiser la colère de la perte, dissiper la souffrance et aussi travailler le livre. C’est comme un ouvrage d’une noueuse de tapis, rien ne devait être bâclé, la trame devait trouver la voie de se faire, les motifs adhérer à l’ensemble, avoir des reliefs ou être discrets par moments. C’est un travail fait avec le sang, la chair, l’âme, les larmes et les rires aussi. Un roman ne raconte pas toujours que de la fiction, les histoires de Qays et Layla, sont dites romans d’amour aussi. Maintenant, on appelle cela autofiction. J’y raconte aussi la dimension du rêve, qui n’est ni réalité ni imagination, mais les deux à la fois. Driss et moi, nous étions un peu comme ça.

C’était difficile de passer de la poésie au roman sans sombrer dans la prose ?

Pas du tout. J’ai déjà publié des livres en prose, «Princesse Amazigh», «Etreintes» et travaille aussi en ma qualité de médiéviste sur des textes alliant à la fois poésie et prose. Que ce soit poésie ou prose, les mots justes doivent être trouvés. Sombrer dans la prose est aussi délicieux que sombrer dans la poésie. Ecrire pour moi est un don, nous l’avons dans le sang ou pas, le genre importe peu. C’est un jeu aussi avec les mots et quand on est prêt à se jeter dans le brasier, c’est là que réside le talent. J’écris avec ce feu.

Ce roman est pour vous une histoire romancée et rêvée.

Oui, j’y emploie les techniques du roman et cette immensité qu’offre le rêve. Je voulais lui rendre hommage et aussi montrer son côté humain, privé et l’élever comme il le mérite dans une dimension universelle, par le biais de l’imagination. Tout y est confondu, ce que nous avons vécu, rêvé, voulu faire ou fait. La mort est annoncée dès le début, donc le lecteur ne s’attendra pas à un dénouement, mais c’est ce chemin inverse qui donne au livre son originalité.

Dans votre roman, il est question d’amour, de deuil, de nostalgie. Vous n’arrivez pas à faire le deuil ?

Après 8 ans, j’y ai renoncé et je trouve cela grotesque. S’il me faut oublier Driss pour faire le deuil, alors, je ne le veux toujours pas. Le propos du livre aussi est de montrer que tout deuil est impossible, car l’on doit en quelque sorte assassiner à nouveau la personne aimée. La mort ne suffit-elle pas à l’emporter sous terre, faut-il que ceux qui l’ont aimé l’oublient ?

Vous refusez de tourner la page ?

Driss n’est pas une page qu’on tourne et c’est vrai pour toutes sortes d’évènements, ou d’avènements dans nos vies, dans notre pays. Il faut garder à l’esprit notre histoire, elle est inscrite sur nos corps et coule avec notre sang. Mais nous pouvons, comme dans ce roman, trouver un autre moyen pour s’ouvrir à la vie, et continuer à vivre. Driss laisse une trace indélébile partout en moi et je vis avec elle et grâce à elle.

Ecrire est une thérapie qui vous aide à exorciser vos souffrances ?

La souffrance aide à une meilleure écriture, l’inverse n’est pas vrai pour moi. Je ne pensais pas à une thérapie en écrivant mon roman. Je racontais tout simplement à Driss notre histoire. La douleur, elle reste intacte, le roman fait sa propre vie.

Garder un style sensuel et charnel, c’est important pour vous ?

J’écris comme je suis et je suis comme j’écris. Mon style est qualifié de sensuel, charnel, mais aussi spirituel, mystique. J’apprends toujours, au fil des livres que j’écris ou que je lis, mais j’ai une manière, un style qui sont miens et ceci est plutôt une bonne nouvelle. Cela veut dire que je suis sur la voie de l’écriture, de la poésie.

Les thèmes de l’amour et de la mort sont une obsession dont vous n’arrivez pas à vous défaire ?

Je dirai une obsession dont je ne veux pas me défaire, parce que je ne vois pas dans ce monde de thèmes plus importants que l’amour et la mort. Tout le reste en découle. Il faut savoir aimer, pour comprendre ce qu’est être une femme ou un homme libre, pour comprendre le sens de la justice … et savoir que l’on va mourir pour aiguiser notre sens du sacrifice, du don de soi, de la générosité pour sa patrie, pour sa famille, pour l’humanité. Comment puis-je toucher au sens de l’humanité si je ne vais pas dans les profondeurs de l’amour et de la mort ? Comment puis-je savourer la vie tout simplement ?

à l’instar des détails charnels, vous dressez le portrait de l’homme militant à la fois fort, sensible, aimant et sensuel.

Driss était un homme sincère, franc, entier, une personnalité indivisible. Ce livre lui ressemble en tous points. Le charnel faisant partie de notre vie de tous les jours, déterminant aussi qui nous sommes. J’ai voulu parler de lui comme entité et non pas de manière fragmentaire ou le réduire à un discours politique. Car, que reste-t-il de son travail, de lui ? Un discours.

Vous vivez en France depuis 31 ans. Pensez-vous un jour rentrer au Maroc ?

Je ne compte pas fuir ce pays qui m’a accueilli, dont je porte la nationalité. Je n’ai pas rompu avec le Maroc et je continue à être une marocaine authentique. Mais une certaine rupture au niveau de la mentalité, de la conscience du sens de la liberté, m’inciteraient à ne pas revenir de manière définitive au Maroc. Et puis je n’aime pas m’établir, je suis souvent partie dans d’autres pays et au Maroc aussi, c’est plus stimulant pour moi. Je n’aime pas m’enfermer dans une chose unique.

Vos parents ont-ils orienté votre style ?

Ma mère, Badia Sekkat, est une grande diseuse de poésies anciennes de langue arabe, elle est sortie de Qarawin et puis, c’est une femme de goût, très raffinée. Mon père, Tahar Bouhlal, calligraphe, est un véritable artiste qui vit dans l’ombre, s’il avait vécu en France, son art aurait été valorisé… Mes parents ont influencé ma façon d’être et donné à voir et à vivre un amour puissant, une passion célèbre. En cela, ils ont plus au moins orienté mon style.

Votre famille est originaire de Fès et Rabat, d’où vous vient cette passion pour la culture Amazigh ?

Ce n’est pas étonnant, le pays tout entier était Amazigh, alors d’où que mes aïeux soient venus, je suis amazighe, je le revendique. C’est mon sol de naissance, j’ai fait mon baptême avec sa terre, je suis passionnée par ce que je considère comme ma culture qui rajoute à ma fierté d’être de ce pays tel qu’il est actuellement.

Comment évaluez-vous les réalisations du gouvernement actuel au Maroc ?

Nous avons régressé en matière des droits des femmes et de libertés individuelles, des droits d’autres « minorités » comme les LBGT, qui n’ont aucun droit sur notre sol. L’agressivité montante des uns contre les autres. Voyez les affaires des filles d’Inzgane et du jeune travesti tabassé à Fès. La pauvreté subsiste. L’autre jour revenant tard à Casablanca, j’ai vu une femme couchée avec ses enfants sur des cartons. Un gouvernement qui dort dans des villas, sachant que des gens qui comptent sur eux dorment à même le sol, dans les rues, devrait avoir honte ! Vos projets ? Ecrire, puis écrire, et encore écrire. Mon prochain livre parle de ce qu’on appelle hijab ou voile ✱



via Abdo El Rhazi L’impossible deuil de Siham Bouhlal

Friday, February 26, 2016

Justice, L’indispensable adhésion

Ahmed CHARAI

Ahmed CHARAI

C’est avec une grande facilité que les critiques pleuvent sur l’appareil judiciaire, à chaque occasion, renforçant la défiance vis-à-vis de l’une des institutions socles de tout échafaudage démocratique. Cette attitude est à la fois injuste et contre-productive. Injuste parce que les maux de la justice sont, en général, les mêmes que ceux de l’administration. Ce corps est peuplé de magistrats compétents et honnêtes qui agissent en toute conscience, les brebis galeuses étant loin de faire la majorité, comme le laissent entendre les critiques. On parle peu des moyens, mais ceux des tribunaux frisent l’indigence, l’encombrement allonge les durées des procès, au grand dam des justiciables, les salaires des magistrats ne sont pas à la hauteur de leur charge, les locaux sont exigus et l’exécution des jugements difficile. Cependant, il y a plusieurs avancées. On peut penser ce qu’on veut de la réforme mais elle a le mérite d’exister, d’apporter des réponses à de véritables problématiques. La spécialisation des tribunaux est un acquis et répond à une revendication unanime des magistrats. La réforme du code pénal, malgré ses imperfections n’est pas simplement un toilettage des peines encourues mais aussi un renforcement des droits de prévenus et une amélioration des garanties durant la garde à vue. La constitution d’associations de juges qui s’expriment sur le fond est un débat de dialogue social au sein de l’institution, qui reste à affiner certes, mais qui est en soi une avancée vers un consensus autour d’une vision de l’indépendance de la justice, clé de voûte de l’état de droit. Le flot de critiques est contre-productif, parce qu’il participe de la négation des avancées et surtout du refus des sanctions légales, perçues tout le temps comme «injustes». Sans l’adhésion à la primauté de la règle de droit, à l’égalité de tous devant elle, l’état de droit n’est qu’un rêve. Accepter les jugements émis, après un procès équitable, est l’acte citoyen le plus important, après l’acceptation de l’impôt. Les critiques sont aussi contre-productives, parce qu’elles polluent les débats en cours qui sont importants. Ces débats concernent aussi les valeurs sociétales qui doivent fonder l’action législative, puis judiciaire, l’indépendance de la justice, les droits de la défense. Un débat qui devrait concerner toute la société, ce qui est impossible dans un environnement peu propice, marqué par une défiance généralisée, alimentée par des faits divers. On ne le répétera jamais assez, l’éducation, la santé et la justice sont les trois priorités de n’importe quelle nation qui a fait les choix qui sont les nôtres, c’est-à-dire la démocratie, la modernité, la solidarité. Il faut donc remettre le débat sur ses pieds. S’attacher aux questions de fond, respecter l’institution et ceux qui y opèrent, y compris en revalorisant leur statut, mais aussi en refusant les généralisations abusives, améliorer la connaisse des règles de droit par le public, est essentiel pour réussir la réforme. Les démocrates en général, les médias en particulier, ont le devoir d’accompagner cette transition difficile. Car, nous passons d’une justice corsetée par les différents pouvoirs du temps de l’absolutisme, à une justice indépendante, qui est en marche vers l’indépendance. Tout remettre en doute, opposer la suspicion aux efforts, la fatalité aux volontés affichées, ne participe pas à l’édification de l’Etat de droit, mais l’handicape.



via Abdo El Rhazi Justice, L’indispensable adhésion

Richard Bona, Melody Gardot et Goran Bregovic au Jazzablanca

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Pour sa 11e édition, Jazzablanca réinvestit les gradins de l’hippodrome d’Anfa pour proposer à nouveau une programmation éclectique et de qualité. Au menu de cette édition, des stars internationales du Jazz, de la World et de la Pop music. Richard Bona, le bassiste virtuose camerounais le plus doué de sa génération se produira le 17 avril à la scène Anfa. Surnommé « The African Sting », l’auteur-compositeur-interprète propose un élégant jazz-rock et des mélodies issues de son Cameroun natal. Avec un sens du groove puissant et un jeu torrentiel, d’une précision sans pareil, son style enthousiasme les publics du monde entier. Bona a joué pour de grands noms (Didier Lockwood, Manu Dibango, Joe Zawinul, George Benson, Pat Metheny) et il est considéré comme une star du jazz world. Dans son 1er album « Scenes from My life » (1999), il marie couleurs jazz et rythmes ouestafricains. Après « Reverence », il entame une tournée mondiale au sein du groupe de Pat Metheny. Puis, il enregistre « Munia : the tale », « Tiki » et « The Ten Shades of Blues ». Son dernier opus « Bonafied » intimiste, sonne comme un savant mélange de sonorités dépouillées, traversées d’acoustique, de percussions, d’un soupçon de balafon, de délicieuses notes pianotées, de cordes puissantes de légèreté et d’un chant magnifique en Duala. La 19 avril, la scène Anfa accueillera pour la 2e fois, Melody Gardot. L’américaine à la voix de velours présentera son nouvel album « Currency of Man » et offrira un concert intimiste et magnétique. à la façon d’un carnet de voyage empreint de la soul torride des années 60 et du groove de la funk 70’s, elle raconte l’histoire des rencontres qui l’ont marquée et qui ramènent à l’urgence de vivre « ici et maintenant ». Pour ce nouvel opus, elle retrouve Larry Klein, producteur multi-récompensé aux Grammys pour les albums de Joni Mitchell et Herbie Hancock, avec qui elle avait produit son 2e LP à succès « My one and Only Thrill » (2009). Le 20 avril, Goran Bregovic déposera ses valises et celles de son orchestre à Jazzablanca. Issu de l’ancienne Yougoslavie, il est un des plus grands compositeurs européens. Ce génie musical connu pour son style métissé unique, et ayant collaboré avec Cesaria Evora, Iggy Pop ou Emir Kusturica, viendra livrer une performance généreuse et festive sur un mélange de musique tzigane et sonorités du monde ✱



via Abdo El Rhazi Richard Bona, Melody Gardot et Goran Bregovic au Jazzablanca

Escale Viennoise à Essaouira

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Après l’Ecole Allemande, c’est au tour de l’Ecole Viennoise de faire escale à Essaouira. Pour sa 16e édition, le Printemps Musical des Alizés propose aux mélomanes de la musique classique, 12 concerts d’exception qui feront découvrir les liens extraordinaires qui unissent les grands maîtres de l’Ecole Viennoise. De l’éternelle jeunesse mozartienne à la poésie d’un Schubert, en passant par l’humeur légère de Haydn et le caractère bien trempé de Beethoven, des oeuvres bouleversantes telles que le Requiem de Mozart, les Quatuors de Beethoven, la Symphonie Inachevée de Schubert ou les concertos de Haydn, seront revisitées par des musiciens et chanteurs de scène internationale et nationale, qui porteront haut l’étendard du dialogue des cultures et de l’invitation à l’autre. Se retrouveront ainsi à Essaouira le Quatuor Danel de la Philharmonie de Paris, l’Orchestre Philharmonique du Maroc, qui sera accompagné du Choeur Philharmonique du Maroc. L’incontournable Matinée jeunes talents mettra à l’honneur les jeunes musiciens et chanteurs du programme socio-culturel Mazaya. Pour sa part, la grande soprano Anaïs Constants, étoile montante et lauréate du grand concours Opéralia nous offrira un récital lyrique des plus colorés tandis que le pianiste Adam Laloum, vainqueur du concours Clara Haskil, se produira auprès de L’Orchestre et du Choeur Philharmonique du Maroc. Pour terminer en beauté, une matinée inattendue avec Thomas Enhco et Vassilena Serafimova qui interpréteront les grands standards du jazz et les pièces les plus emblématiques du répertoire de la musique de chambre et de l’art lyrique ✱



via Abdo El Rhazi Escale Viennoise à Essaouira

Entretien exclusif avec le Premier Secrétaire du Parti socialiste français, Jean-Christophe Cambadélis – Le PS sans complexe

 

Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Pari socialiste français.

Jean-Christophe Cambadélis, Premier secrétaire du Pari socialiste français.

C’est durant notre entretien avec Jean-Christophe Cambadélis que l’Elysée a annoncé par communiqué le nouveau gouvernement. Le patron des socialistes reçoit la liste des ministres, qu’il lit avec un ton enjoué et une mine ravie. Soucieux de réunir la gauche pour la présidentielle de 2017, Jean-Christophe Cambadélis ne cache pas sa satisfaction et affiche un large sourire d’approbation pour l’entrée de nouveaux ministres issus de la gauche radicale et des écologistes. Ce gouvernement remanié est une ultime tentative pour réunir une gauche divisée.

François Hollande a profité du départ de Laurent Fabius du Quai d’Orsay pour effectuer son quatrième remaniement. C’était le deuxième départ après celui de Christiane Taubira. L’ancienne garde des Sceaux a démissionné de son poste de ministre quelques jours avant le vote pour marquer son opposition ferme au texte relatif à l’extension de la déchéance de nationalité aux binationaux, nés Français.

Pour rappel, trois jours après les attaques du 13 novembre dernier à Paris, le Président français s’était exceptionnellement exprimé devant le Parlement réuni en congrès à Versailles. Pour faire face à la menace terroriste, François Hollande avait annoncé un nouveau «régime constitutionnel» pour l’état d’urgence et une extension de la déchéance de nationalité aux binationaux, nés Français. Si l’article concernant la procédure de l’état d’urgence a fini par faire consensus, l’article 2, portant sur la déchéance, a fortement divisé les députés, y compris au Parti Socialiste (PS).

Le Premier Secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis a dû quant à lui jouer aux équilibristes. Le patron des socialistes s’est retrouvé pris en étau. Tiraillé d’un côté par des élus PS qui refusent de voter le texte initial de François Hollande sur la déchéance de nationalité et un exécutif pressant qui a besoin des 3/5ème du Congrès pour constitutionnaliser le projet de «Protection de la Nation». À la recherche d’un compromis, alors que lui-même estime que la déchéance «n’est pas une idée de gauche», Cambadélis obtient du gouvernement la suppression de la référence aux binationaux. L’article passe de justesse à l’Assemblée nationale avec 162 suffrages contre 148. Le texte est loin de créer l’union nationale comme l’espérait le Président français.

Pour décortiquer ces questions d’actualité et bien d’autres, dont la coopération franco-marocaine, en plus de sujets internationaux, notamment la lutte contre le terrorisme en Afrique, la crise des réfugiés, la guerre en Syrie, notre correspondante à Paris, Noufissa Charaï a interviewé, pendant plus de cinquante minutes, le Premier Secrétaire du PS dans son bureau, au siège du parti, rue de Solférino.

Notre correspondante à Paris, Noufissa Charaï interviewant Jean-Christophe Cambadélis.

Notre correspondante à Paris, Noufissa Charaï interviewant Jean-Christophe Cambadélis.

L’Observateur du Maroc & d’Afrique : D’abord cette question d’actualité, êtes-vous satisfait de l’élargissement du nouveau gouvernement ?

Jean-Christophe Cambadélis : C’est un élargissement de l’assise gouvernementale qui permet de s’approcher de ce que fut le premier gouvernement de Jean-Marc Ayrault avec des socialistes, des écologistes et des radicaux. C’est un gouvernement arc-en-ciel. Ce remaniement élargit donc la base gouvernementale et nous en avions besoin.

Que répondez-vous aux critiques notamment à gauche qui estiment que ce remaniement est finalement un calcul politicien visant clairement à préparer les prochaines élections ?

Dans une époque où le « jamais content » l’emporte sur tout autre chose, cela n’est pas étonnant. La sortie de la ministre de la Justice conduisit à la critique d’un gouvernement à base réduite. L’élargissement aux écologistes fut tout autant critiqué… Ainsi va la France !

Plusieurs personnalités de gauche réclament une primaire pour 2017. Vous y êtes favorable ?

En rencontrant les responsables de cet appel, j’ai affirmé « nous avons un regard bienveillant sur les primaires ». D’ailleurs, deux responsables ont été désignés pour le comité d’organisation de cette échéance. Nous sommes en faveur d’un candidat de toute la gauche, et que l’ensemble de la gauche puisse désigner un candidat unique. C’est la raison pour laquelle nous avons accepté des participations aux débats qui vont être organisés avant les primaires.

François Hollande n’est donc plus candidat naturel du PS. Pourrait-il y avoir d’autres candidats, notamment parmi les frondeurs ?

C’est un débat que nous n’avons pas encore eu et qui n’est pas tranché. Je ne pense pas que le PS puisse se permettre de présenter plusieurs candidats à la primaire. Cela amènerait à sa destruction et à l’affaiblissement de notre candidat final. Il faudra réfléchir à la présentation maitrisée des candidats PS s’il y en a. Ceci dit, ma position, à titre personnel, c’est qu’il y ait un seul candidat PS dans ce type de primaire.

Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature à la Présidentielle, cela compromet de facto votre volonté d’une primaire de toute la gauche.

Jean-Luc Mélenchon fait son choix. C’est classique et en accord avec ce qu’il pense. Il estime que la présidentielle c’est la rencontre d’un Homme avec un pays. C’est une vieille vision gaulliste et c’est sa vision de la Vème République même s’il défend la VIème République. Déjà lorsqu’il était au PS, il n’aimait pas la primaire. Il n’y a pas de raison qu’il y soit favorable maintenant qu’il n’est plus membre du parti. D’autant qu’il a tiré un trait sur ce qu’il appelle « les vieilles représentations politiques ».

 

L’alliance populaire constitue votre nouvelle bataille. Pourtant la gauche est divisée, y compris au PS. Croyez-vous toujours à cette alliance ?

Cette Alliance est une construction originale visant à rassembler, au-delà du PS, principalement le réseau associatif et des personnalités qui partagent avec le PS l’idée de répondre au défi de notre époque. Le problème, aujourd’hui, n’est plus de rassembler la gauche au second tour, c’est d’être au second tour !

Si l’Alliance populaire commence à se mettre en mouvement, si les gens encartés sont minoritaires par rapport aux citoyens dans cet appel… Bref, si l’Alliance populaire déclinée sur le territoire est un succès, nous allons peser sur nos partenaires verts et communistes afin de construire une alliance beaucoup plus grande.

Le dernier sujet de discorde est le projet de loi sur la «Protection de la nation » qui a été approuvé par les députés. Le texte ne fera pas référence aux binationaux. Finalement c’est « la déchéance pour tous » au risque de permettre la création d’apatrides ?

Par ma voix, le Parti Socialiste (PS) a demandé à ce que le terme «binationaux» ne soit pas inscrit dans le marbre de la constitution. Nous étions en faveur d’une mesure de «flétrissure» de ceux qui avaient pris les armes contre la nation. Nous voulions aussi sauvegarder l’union nationale et cela nous a obligé à utiliser des «expressions»que la droite pouvait voter. Pour l’apatridie, nous étions contre. Au final, le PS a été satisfait des corrections apportées au final au texte…même si beaucoup y sont toujours opposés.

Le président du Sénat Gérard Larcher (LR) a annoncé sa volonté de revenir à la version initiale du projet de François Hollande, qui visait à étendre la déchéance de nationalité aux binationaux nés en France. Le projet constitutionnel risque-t-il de faire l’objet d’une réécriture au Sénat ?

Pour cela il faut une majorité, or le Sénat est composite et la droite divisée. Les élus Les Républicains (LR) à l’Assemblée nationale ont voté le texte sans le terme «binational». Il n’y a pas de raison pour que les sénateurs du même camp votent différemment. Le Parti Socialiste ne suivra évidemment pas l’appel de monsieur Larcher, le Parti Communiste sera globalement contre et les écologistes aussi. Les centristes, eux, demandaient «la déchéance pour tous». Au final, monsieur Larcher n’a pas la majorité de sa posture.

Mais dans les faits, seuls les binationaux sont «expulsables» du territoire français en cas de déchéance. Seraient-ils les seuls visés au risque de créer deux catégories de citoyens ?

D’abord, nous parlons de terroristes ayant commis des crimes de sang. Ensuite, c’est déjà le cas parce que nous avons la déchéance et l’expulsion possibles. Enfin les expulsables non expulsés restent.

 Pourtant la gauche comme la droite s’accordent à dire que cette mesure est inefficace dans la lutte contre le terrorisme. Pourquoi la maintenir ? Pourquoi ne pas s’en tenir à la loi sur l’indignité nationale ?

Parce qu’il fallait l’unité nationale! J’aurais préféré des formules «plus socialistes», mais nous n’aurions pas eu les votes de la droite. Il n’y aurait donc pas eu de constitutionnalisation de la procédure d’urgence. La difficulté est de réunir les 3/5ème et pour cela il faut satisfaire tout le monde. Nous aurions pu faire une loi simple puisque nous avons une majorité à l’Assemblée nationale. Mais nous avons décidé de constitutionnaliser certaines mesures. Et pour cela il faut les 3/5ème.

Le quart de l’hémicycle était présent pour voter le premier article du projet de loi de révision constitutionnelle. L’abstentionnisme des électeurs additionné à l’absentéisme des députés ne créent-ils pas un vrai problème de représentation et de légitimité ?

Les parlementaires ne sont pas astreints à une présence pour tous les sujets. Ce n’est pas une tradition et d’ailleurs il ne l’est dans aucun parlement. Et les amendements sont moins importants. En revanche, pour le vote sur la constitutionnalisation de l’état d’urgence, par exemple, tout le monde a voté, et quand il y a eu débat sur l’article 2, les parlementaires étaient présents.

La présence n’est pas obligatoire mais le sujet divise. Est-ce responsable de ne pas voter ?

Au moment du vote, il y avait la commission des affaires étrangères qui traitait du bombardement d’Alep. Il y avait au moins 40 parlementaires. Le travail parlementaire ne se fait pas seulement dans l’hémicycle. Il se fait en commission et sur le terrain. Le paradoxe c’est que quand je suis dans l’hémicycle, mes électeurs me reprochent de ne pas être présent en circonscription. Et quand je suis en circonscription, on me reproche de ne pas être dans l’hémicycle.

Emmanuel Macron s’est opposé à Manuel Valls sur la déchéance de la nationalité, s’attirant ainsi la sympathie des frondeurs. Christiane Taubira a même claqué la porte. Au départ, vous aviez vous-même dit que ce n’était «pas une idée de gauche», vous le pensez toujours ?

Bien sûr que ce n’est pas une idée de gauche! Le dire est une tautologie. Nous n’avions pas voté cette proposition dans nos congrès, ce n’était pas dans notre programme. Mais pour modifier la constitution, il faut les 3/5ème du parlement. L’union nationale est indispensable. Pour la gauche, il ne faillait pas faire mention aux binationaux mais il fallait également prendre en compte la sensibilité de la droite. Ce n’est certes pas une idée de gauche, mais la déchéance de nationalité était déjà pratiquée, le Code Civil la permettait et le Conseil Constitutionnel avait indiqué qu’il n’était pas défavorable à cette pratique via une question prioritaire de constitutionnalité. Encore une fois, c’était pratiqué auparavant mais ce n’était pas constitutionnalisé. Maintenant, la déchéance sera constitutionnalisée et pratiquée. Honnêtement, même si ce n’est pas une idée de gauche dans les faits, cela ne change pas grand chose.

La lutte antiterrorisme est aussi un sujet qui divise. Manuel Valls estime qu’«expliquer le jihadisme, c’est déjà vouloir un peu excuser» quand Emmanuel Macron parle de «terreau» favorable. Quelle est votre position ?

Il n’y a aucune justification mais il peut y avoir des explications. Évidemment que les actes terroristes sont injustifiables, mais il faut réfléchir aux causes pour pouvoir les combattre. Il est important de connaitre les raisons qui ont poussé certains jeunes français à se radicaliser et qui les ont poussés à prendre les armes contre d’autres Français. C’est une polémique qui a été médiatiquement grossie. Le Premier ministre n’est pas contre l’explication, il est contre la justification.

Couv_CambadelisLa France est très en retard en comparaison avec ses voisins européens sur la déradicalisation. Pourquoi ce retard alors que le problème n’est pas nouveau, et comment le rattraper ?

La première raison est que nous avons laissé une grande partie du travail sur le terrain aux associations qui font, je le souligne, un travail extraordinaire. Notre système qui a ses faiblesses et ses qualités, à savoir «l’intégration à la française», implique qu’il n’y ait pas d’actions spécifiques pour une population spécifique. En Angleterre, par exemple, c’est un système communautaire. C’est donc la communauté qui prend en charge sa propre communauté. En France, si nous avions engagé une action en direction d’une partie spécifique de la population, certains auraient parlé de ségrégation. Nous sommes un peu prisonnier de notre modèle d’intégration à la française, c’est pour cela que nous avons pris du retard. Nous ne pensions pas que la

France pourrait être un jour frappée par des Français !

A l’époque du GIA, nous avons connu des attaques sur le territoire français, mais ils étaient commis par des Algériens radicalisés. C’était donc le fait de ressortissants de pays étrangers. Concernant les actes les plus récents, il était sidérant de voir des Français s’attaquer à la France. Cela nous a ouvert les yeux sur le nombre important de départs vers la Syrie. Les lois sur les départs vers ce pays sont finalement arrivées bien tardivement même s’il y avait des alertes, il y a déjà longtemps, avec Khaled Kelkal et d’autres. Mais, nous n’avions pas conscience de l’ampleur du phénomène.

Pour lutter contre le terrorisme, au Maroc, la formation des imams a été institutionnalisée. De nombreux imams français sont d’ailleurs formés à l’Institut Mohammed VI de Rabat. Faut-il améliorer cette coopération pour lutter contre le discours radical ?

Tout ce qui permet d’éviter la radicalisation et d’élever la connaissance des imams me semble positif. Au Maroc, il y a une tradition presque séculaire, il n’est pas anormal que les imams français s’en inspirent. Je ne considère pas l’islam et les musulmans comme un bloc. Comme toutes les religions et les cultures, l’islam est traversé par des courants contradictoires. Mais tout ce qui permet d’apaiser me semble bienvenu.

Toujours dans le domaine de la lutte antiterroriste, comment les services de renseignements français et marocains peuvent-ils améliorer leur coopération dans la lutte contre le terrorisme ?

Je la crois déjà très bonne. Le président de la République a remercié publiquement le Maroc pour son concours lors de l’agression de la France.

L’une des causes de la radicalisation et donc du terrorisme est qu’il y a, dans les quartiers populaires en France, un sentiment d’abandon et parallèlement, le discours radical, notamment salafiste, gagne du terrain depuis une trentaine d’années. Qu’est-ce qu’a fait la gauche pour les banlieues qui ont massivement voté pour François Hollande en 2012 ?

Il y a 400 quartiers en zone prioritaire. L’Etat verse énormément d’argent dans les quartiers populaires. Ce ne sont pas des zones de non-droit, même s’il y a parfois des dérapages à condamner. La percée du salafisme en France a été progressive, contrairement à l’Angleterre où des mosquées, au nom du communautarisme, ont été d’emblée dirigées par des gens en sympathie avec Al-Qaida. Il a fallu beaucoup de temps pour que ce pays expulse ces ressortissants qui avaient pignon sur rue pour défendre Al-Qaida. En France, cela s’est fait par entrisme et pas en pleine lumière pour le salafisme et jamais Al-Qaida n’a eu pignon sur rue. Un mouvement piétiste s’est radicalisé et a commencé à déployer et à développer l’idée de la séparation de la communauté musulmane de la République. Avant que ce problème ne prenne une ampleur de masse, il s’est passé du temps.

Pourquoi n’y a-t-il pas l’émergence d’un islam de France ?

L’islam est récent dans l’histoire de la France. Il y a un processus original à construire qui ne peut pas être celui de 1905, avec la séparation de l’église et de l’Etat ou celui de l’adhésion à la République des juifs avec «le serment à la France». La République française c’est le droit de croire ou de ne pas croire. Ce n’est pas vivre selon les lois de sa religion, voire de son interprétation. C’est cet espace en France qu’il faut construire dans le respect de l’islam.

Qu’en est-il du vote des étrangers, promesse de François Hollande, est-il définitivement enterré ?

Je ne comprends pas pourquoi le débat a disparu de l’Assemblée nationale. Je ne partage pas l’idée, majoritaire à gauche, qui veut qu’à cause de la montée du nationalisme en France, nous devons mettre ce sujet de côté. Ce n’est pas ma conception de la politique. Dans ce cas, nous ne parlons plus de rien pour ne fâcher personne.

De nombreux problèmes en France sont liés aux difficultés économiques. Le dernier rapport de la cour des comptes (10 février 2016) nous apprend, par exemple, que sur les 500.000 contrats de génération fixés par François Hollande d’ici à 2017, seuls 40.300 avaient été signés fin juillet 2015 (il aurait dû y en avoir 220.000). Le dispositif est jugé «complexe et peu lisible par les entreprises». Le contrat de génération est-il un échec ?

C’est un revers, ce n’est pas ce que nous voulions. Le dispositif était compliqué, sur une idée intéressante qui a été portée par le Président de la République. Malheureusement, on n’a pas trouvé le moyen pour la simplifier afin qu’elle puisse prospérer.

Mais le chômage en France reste aux alentours de 10 %, alors même qu’il baisse dans le reste des pays de l’OCDE. L’inversion de la courbe du chômage, autre promesse de campagne de François Hollande, vous semble t-elle possible ?

Il faut faire attention aux comparaisons avec les autres pays. Par exemple, pour l’Angleterre il y a eu la création de 77.000 emplois. En France nous en avons créé 46.000. Notre problème est que nous avons besoin de créer 150.000, compte tenu de notre démographie et des départs à la retraite. Le déficit est très important c’est pour cela qu’il nous faut une politique pour le diminuer. Contrairement à d’autres pays, la France ne produit pas de mini-jobs, mais des emplois. La législation allemande et anglaise permettent, dans une mesure plus importante, la création de «travailleurs pauvres»avec des salaires épouvantables. Les mini-jobs sortent de leurs statiques chômages, mais en France nous ne faisons pas cela. Notre pays a un avantage et un inconvénient c’est qu’en période de crise, son filet social protège les citoyens, malgré ses déficits. Mais en période de reprise de la croissance, c’est un obstacle à sa compétitivité. Il faut donc trouver le bon moyen pour continuer à protéger nos concitoyens tout en permettant la compétitivité. Concernant l’inversion de la courbe du chômage, je pense que c’est possible. La croissance s’améliore. J’espère juste que cela arrivera avant la présidentielle de 2017.

Si cela n’arrivait pas, c’est la droite qui pourrait en profiter. Que pensez-vous du retour de Nicolas Sarkozy ?

Je pense que son retour est difficile. Il a été Président. Il a été battu. Et maintenant il s’inquiète.

Alain Juppé est en tête des sondages. Finalement n’est-il pas un candidat plus «redoutable» pour François Hollande que Nicolas Sarkozy puisqu’il rassemble au-delà de son parti, notamment chez les sympathisants PS ?

La droite n’a pas d’idée neuve. Elle est forte que du rejet de la gauche. Elle est tout autant frappée que d’autres par la déconstruction de l’espace public auquel nous assistons. La primaire de la droite ne réglera pas son problème stratégique. Si c’est Nicolas Sarkozy qui l’emporte, il est presque certain que François Bayrou sera candidat. Si c’est Alain Juppé qui l’emporte, je pense que nous allons voir émerger une droite dure, bonapartiste, décomplexée. Nous l’avons constaté lors des élections régionales, le positionnement de la droite est compliqué à cause de la montée du FN. Je ne suis pas certain qu’Alain Juppé soit en mesure de faire face à cette équation. La droite en France c’est des solutions du passé portées par des hommes dépassés.

Vous évoquez la montée du FN, à quel point cela vous inquiète ?

Je combats le FN depuis 1983. J’ai animé différents réseaux pour dire que ce mouvement avait vocation à prospérer car il s’appuie sur une faille qui est le nationalisme et le souverainisme xénophobes. Et là, tous les ingrédients sont réunis. D’un côté, il y a la mondialisation et de l’autre, l’échec européen, le chômage, les réfugiés et bien sur l’islam. Le FN a un espace pour évoluer et présenter une explication fruste aux difficultés quotidiennes que rencontrent les Français. Front national, Les Républicains-UDI, le Parti socialiste et ses alliés, j’ai appelé cela le tripartisme du paysage politique et c’est très inquiétant. Il n’y a évidemment pas 50% de Français qui partagent les idées du FN, mais avec une droite divisée et une gauche émiettée, les 30% du FN pourraient l’emporter.

Il y a eu la première manifestation du mouvement Pegida à Calais dimanche 7 février 2016 et l’islamophobie continue de faire débat en France. Quelle est votre position ?

J’ai pris position en disant que le refus du terme «islamophobie» me faisait rire! Il n’y a peut-être pas d’islamophobie mais il y a des islamophobes. En réalité, il y a deux mouvements qui se font face : il y a un mouvement identitaire en France qui estime que l’islam va dominer dans le pays, c’est la théorie du grand remplacement .Ce mouvement veut défendre une identité française qui selon ses membres est «blanche, catholique, apostolique et romaine» et ils veulent se séparer des musulmans, voire parfois les renvoyer «chez eux». Parallèlement, de l’autre côté de l’échiquier, il y a un mouvement radical salafiste, plusieurs nuances existent, mais dans l’ensemble ses membres estiment que la République ne peut pas décider de leur vie quotidienne et qu’ils doivent vivre comme le dit, d’après eux, le coran. Un mouvement nourrit l’autre. Les premiers pensent qu’on veut imposer un certain mode de vie à la République et les seconds pensent que la République veut leur interdire de vivre leur religion. C’est très dangereux et nous sommes juste au début. Je suis très choqué de ce qui s’est passé à Ajaccio et de ce que j’ai entendu à Calais, même si la situation des calaisiens est épouvantable. Cela donne une patine, une indication de la situation en France. Et pour finir mon raisonnement, je suis aussi très inquiet de ce que je lis sur les réseaux sociaux, c’est aussi épouvantable. Il y a une espèce de guerre civile et elle peut à tout moment s’exprimer dans la rue.

La gestion du problème migratoire ne fait pas non plus l’unanimité. L’accueil réservé par la France aux réfugiés vous semble-t-il à la hauteur du drame humanitaire ?

La situation des réfugiés est terrible. C’est un problème européen. Je suis en faveur d’une conférence internationale sur les réfugiés. Nous avons besoin d’une position solidaire et commune de l’Europe. Je suis pour le traitement politique de la question des réfugiés qui combine une solution là-bas, militaire ou pas, le financement de l’accueil dans les pays limitrophes, la mise en place de «hot spot» dans les pays de la deuxième zone d’accueil. Et une solution solidaire – excusez ce terme épouvantable – pour le solde.

Dans leur grande majorité, les réfugiés ne veulent pas venir en France ou y rester notamment ceux de Calais. Comment l’expliquez-vous ?

C’est parce qu’ils ont des liens qui datent de la colonisation anglaise. Ils ont souvent des proches là-bas. Ils constatent aussi que la situation économique n’est pas bonne et que le FN est à 30%. Le paradoxe c’est que le Front national dit que la France attire les réfugiés pour ses minimas sociaux alors que ce n’est pas vrai. Ils ne veulent pas rester ou venir en France. Après, nous accueillons les réfugiés en fonction des quotas fixés. Il faut que l’Europe fasse plus mais il faut surtout que la guerre s’arrête.

Vous le rappelez, la situation des réfugiés est directement liée au conflit syrien. Laurent Fabius quitte son poste de ministre des Affaires Étrangères pour le Conseil Constitutionnel alors que la situation en Syrie est chaotique, notamment à Alep où le régime de Bachar al-Assad avec l’aide des Russes est en train de reconquérir la ville. Est-ce un choix responsable ?

Premièrement, il faut lancer un cri d’alerte sur ce qui se passe à Alep. La ville est bombardée, les populations sont dans des situations épouvantables et elles fuient ici. Poutine et Bachar bombardent et les populations viennent chez nous. Ce n’est pas tolérable et il faut le dénoncer. Je suis étonné de voir que la seule formation politique en France à avoir protesté contre cette situation est le PS. Concernant le départ de Laurent Fabius, certes c’est un homme intelligent, précis et efficace, mais il y a un Quai d’Orsay qui mène une politique. Laurent Fabius était ministre de Jean-Marc Ayrault. Ce dernier était donc informé et en phase avec son ministre. Il n’y aura pas de rupture de continuité.

Toujours concernant le dossier syrien, l’Arabie Saoudite se dit prête à envoyer des troupes au sol si la coalition le décide. Quelle est votre position ?

Tout ce qui permet de régler le conflit le plus rapidement possible doit être étudié. Le retour du printemps m’inquiète, les gens vont recommencer à marcher, il y a urgence ! La Grèce n’est pas en situation de gérer le problème, les turcs sont ambivalents, la Bulgarie ne peut pas faire face. La situation humanitaire va être dramatique. Je suis donc d’accord pour que l’on étudie sérieusement cette possibilité. Mais il faut être prudent. La tension est maximale entre l’Iran et l’Arabie saoudite. Il ne faut donc pas se précipiter sur une solution qui conduise à un conflit régional.

Autre région touchée par le terrorisme, le Sahel, dans cette zone le caractère transfrontalier de la menace terroriste a exigé une approche régionale. C’est dans cet esprit que l’opération Barkhane est lancée le 1er août 2014. Pourtant, les groupes terroristes prolifèrent et multiplient les actions. Comment la France combat-elle ce terrorisme qui devient une menace pour l’Hexagone et l’Europe ?

La France a évité au Mali la constitution d’un Etat terroriste aux portes de l’Europe, même si c’est de l’autre côté du Sahel. Mais le conflit aurait pu se métastaser dans le reste de la région. Notre pays n’a jamais prétendu que son intervention militaire et que sa volonté d’aider à la reconstruction d’un état malien géré par les maliens mettait une fin définitive à la prolifération du terrorisme. Il y a des petites structures réfugiées dans le Sahel ou le sud de la Libye qui peuvent faire des incursions, mais elles ne peuvent pas prétendre gérer un Etat. La présence de la France est indispensable, mais il y a également toute une série de décisions et d’actions à entreprendre comme les élections démocratiques, la construction d’un Etat, la formation d’une armée et la mise en place d’institutions au Mali et dans l’ensemble des pays concernés.

Les groupes terroristes dont Daesh gagnent du terrain en Libye, êtes-vous en faveur d’une action dans ce pays ?

Je pense que pour mener une action en Libye, il faut réunir deux conditions : la première est que le Conseil de Sécurité de l’ONU prenne une positon en faveur d’une intervention. La deuxième condition, il faut un début de consensus en Libye. Il ne faut pas frapper les terroristes s’il y a un désordre dans l’ensemble du pays. La prise de conscience commence chez les Libyens. Même si la situation est chaotique, ils savent qu’ils doivent quitter l’ère Kadhafi tribale pour constituer l’embryon d’un Etat national. Si ces deux conditions sont réunies. Les Libyens pourront faire appel à la communauté internationale pour participer à une action de reconquête de leur territoire. Il ne faut pas être dans une « attitude » coloniale, il faut répondre à des gens qui veulent combattre le terrorisme.

La réponse sécuritaire est-elle suffisante en Afrique où persiste un problème de gouvernance dans certains pays, et de démocratie dans d’autres ?

C’est injuste parce que la croissance africaine va finir par faire pâlir l’Europe riche. Par ailleurs, plus le temps passe, plus les générations sont démocratiques, formées, éduquées. Elles sont d’ailleurs de plus en plus critiques avec les gouvernances monopolisant le pouvoir. Cette génération est soutenue par la France et l’ensemble des pays démocratiques. Cela exerce une pression sur les États pour aller vers une transition démocratique. C’est un processus lent et long. Evidemment, la réponse sécuritaire ne suffit pas. J’ai appelé à une conférence internationale sur les réfugiés pour avoir une vision d’ensemble avec à la fois les pays qui accueillent et ceux qui «envoient». Il faudrait également la présence des pays qui peuvent aider avec des fonds pour sédentariser les populations. Si nous n’adoptons pas une politique globale et totale, nous allons en permanence avoir les mêmes problèmes.

Le Roi Mohammed VI a plusieurs fois appelé les Africains à prendre leur destin en main en plaidant pour le co-développement et pour les investissements triangulaires. Que pensez-vous de cette stratégie et comment l’Afrique peut-elle s’émanciper des pays riches?

Je pense que c’est nécessaire, vu la situation économique des pays européens. Nous investissons beaucoup d’argent dans la présence militaire dans des pays africains alors que nous sommes nous-mêmes en difficulté. De plus, nous avons besoin du développement africain car plus ce continent gigantesque se développe, plus une classe moyenne va consommer. Comme cela s’est passé avec la Chine. Par conséquent, c’est là un facteur de développement pour l’Europe. Le bassin méditerranéen, qui est aujourd’hui à feu et à sang, peut redevenir le poumon de l’humanité et cela grâce aux civilisations qui le traversent et de l’inventivité qui s’y exerce. Les cultures peuvent être beaucoup plus proches que nous voulons le reconnaître. Et l’effet paradoxal de la colonisation réside dans une détestation latente mais dans une reconnaissance constant.

Entretien réalisé par notre correspondante à Paris, Noufissa Charaï. @NoufissaCharai

 



via Abdo El Rhazi Entretien exclusif avec le Premier Secrétaire du Parti socialiste français, Jean-Christophe Cambadélis – Le PS sans complexe

Thursday, February 25, 2016

Le Maroc suspend tout contact avec les institutions européennes

Maroc_UELe Conseil du gouvernement, réuni ce jeudi 25 février à Rabat, a réitéré le rejet total par le gouvernement de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne, en date du 10 décembre 2015, concernant l’annulation de l’accord commercial portant sur les produits agricoles, signé en 2012 entre le Maroc et l’Union UE. Il a même décidé de « suspendre tout contact avec les institutions européennes, à l’exception des échanges attendus sur ce dossier, en attendant de recevoir les explications et les assurances nécessaires de la partie européenne ».

L’appel interjetté par le Conseil de l’UE n’a donc pas suffi pour calmer les esprits du côté marocain.

Lors du point de presse qui a suivi la réunion du Conseil du gouvernement, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi a précisé que la position du gouvernement marocain a été notifiée par le Chef du gouvernement à l’ambassadeur de l’UE à Rabat. «Le gouvernement dénonce le caractère hautement politique de cette décision, ses arguments infondés, sa logique biaisée et ses conclusions contraires au droit international et en désaccord avec les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU», a déclaré El Khalfi. Et d’ajouter : «le Maroc ne saurait accepter d’être traité en simple objet d’une procédure judiciaire, ni réduit à être balloté entre les différents services et institutions de l’Union européenne (UE). La poursuite d’une telle attitude risque de compromettre durablement la confiance mutuelle et la pérennité du Partenariat ».

Un Comité interministériel, composé des ministères des Affaires étrangères et de la coopération, de l’Intérieur et de l’Agriculture et de la pêche maritime, a été créé pour suivre de prêt le développement de ce dossier et proposer, le cas échéant, les mesures appropriées qu’il y aurait lieu de prendre pour préserver les intérêts nationaux légitimes.

 



via Abdo El Rhazi Le Maroc suspend tout contact avec les institutions européennes

Prochainement Rencontre-évènement avec Ilyas El Omari.

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Prochainement
Rencontre-évènement avec Ilyas El Omari,
Secrétaire Général du Parti Authenticité et Modernité



via Abdo El Rhazi Prochainement Rencontre-évènement avec Ilyas El Omari.

Exposition- Arts transahariens, un art de vivre perpétuel

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‘Du 24 février au 28 mai 2016 à l’espace d’art Actua d’Attijariwafa bank’

Afin d’accompagner la 4e édition du Forum Afrique Développement, le Pôle Art & Culture de la Fondation Attijariwafa bank propose un nouvel événement culturel, sous forme d’exposition patrimoniale, intitulée « Arts transsahariens. Un art de vivre perpétuel ».
Dans le Préambule de sa Constitution, le Maroc revendique avec force l’héritage des cultures qui font sa richesse et sa diversité, en affirmant que « son unité, forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, s’est nourrie et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen ».
Dans le but d’apporter sa contribution à l’héritage pluriel et diversifié de la culture marocaine , forgée par la convergence de ses composantes arabo-islamique, amazighe et saharo-hassanie, et enrichie de ses affluents africain, andalou, hébraïque et méditerranéen ; la Fondation Attijariwafa bank propose une exposition portant sur la culture saharienne du Sahara atlantique et central, afin de souligner l’appartenance à une même communauté culturelle, dont les données sont déterminées par l’espace et l’environnement sahariens, ainsi que par une histoire millénaire de migrations humaines et de relations commerciales et culturelles.

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Organisée en partenariat avec le Musée Tiskiwin de Marrakech, cette exposition propose de découvrir une multitude d’objets d’art traditionnel de l’habitat nomade et sédentaire dans les espaces transsahariens, du Sud du Maroc aux rives du Niger. Elle est conçue comme une invitation à explorer le quotidien des différentes populations sahariennes et touareg à différents moments de leur vie sociale, principalement au travers de la vie sous la tente, de l’art de la monture et du voyage en caravane, des festivités, de la musique…
L’exposition se veut aussi un espace où se conjuguent et se complètent les traditions ancestrales et les créations modernes. Ainsi, durant son parcours, le visiteur pourra admirer des oeuvres au henné sur peau de Farid Belkahia, provenant de la collection Attijariwafa bank et s’arrêter sur un travail collectif inspiré des gravures pariétales, qu’effectueront les jeunes élèves du programme éducatif phare de la fondation, l’Académie des arts.
Par le choix de ce thème, la Fondation Attijariwafa bank souhaite créer une continuité avec le Forum Afrique Développement, placé cette année sous le thème « Agriculture et Électrification : mobiliser les énergies ». En effet, les objets d’art artisanal en rapport avec l’agriculture, l’élevage, le bois, le cuir, la poterie, le coton… révèleront les facettes d’un art de vivre raffiné et méconnu, enraciné dans une tradition encore vivace, en symbiose avec les ressources locales et le milieu naturel.

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Cette exposition se conçoit aussi comme un hommage à la recherche passionnée de M. Bert Flint, fondateur du Musée Tiskiwin, qui depuis 1957, consacre sa vie à la connaissance et à la reconnaissance des cultures Amazighes et Sahariennes. Un tel partenariat renforce la vocation de la Fondation Attijariwafa bank dédiée à l’échange interculturel et à la valorisation du patrimoine.
Afin d’aider à mieux comprendre l’univers désertique, sa culture, la provenance des objets, leur utilité et leur lien avec le monde matériel et spirituel, la Fondation Attijariwafa bank s’est appuyée sur l’expertise du chercheur anthropologue, M. Ahmed Skounti et sur le partenariat avec l’Institut national d’Archéologie et du Patrimoine de Rabat. La fondation a ainsi tenu à encourager la recherche de sept étudiantes en master de Muséographie en les associant à la recherche documentaire de cette exposition.
Lieu par excellence des échanges économiques Sud-Sud, le Forum International Afrique Développement tend à devenir, par ailleurs, un lieu d’interaction culturelle et artistique, au sein duquel Attijariwafa bank saisit l’occasion de mettre en avant les valeurs d’ouverture et de dialogue pour la compréhension mutuelle entre les cultures et les civilisations du Continent.



via Abdo El Rhazi Exposition- Arts transahariens, un art de vivre perpétuel

« Stay Safe » de Radhika Khimji au Palais El Badii

 

Projet parachute Oman

‘Du 24 février au 08 mai 2016 à Marrakech’

Invitée pour la Biennale de Marrakech 2016, Radhika Khimji fait attérir son parachute sculptural sur les murs du Palais El Badii « Stay Safe ». En changeant le contexte d’un objet reconnaissable, l’artiste le charge de nouvelles significations et il devient une métaphore de la guerre et du déplacement.

Généralement associé à la sécurité et à l’ingéniosité humaine, le parachute vient incarner des histoires de guerre contemporaine, de migration, et d’identités transnationales. Tout en faisant référence à des événements mondiaux actuels, l’œuvre d’art apparaît presque comme une trouvaille abandonnée dont la monumentalité interpelle le regardeur, tout en interagissant et se mêlant astucieusement à l’histoire du lieu dans lequel il est installé.

Originaire de Oman, Radhika Khimji étudie par divers médiums comment la matérialité et le sens se transforment dans le temps, l’espace et les contextes. Sa recherche est processuelle, connectée fondamentalement à la physicalité, variant les dimensions : du collage et de l’assemblage à des installations de grande échelle.



via Abdo El Rhazi « Stay Safe » de Radhika Khimji au Palais El Badii

L’OPM lance la 6e édition du Concours International du Piano

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‘Du 21 au 26 mars 2016 à Rabat & Casablanca’

Adressé aux jeunes pianistes dont la formation est déjà confirmée et qui se lancent dans des compétitions internationales majeures, le Concours International de Piano devient pour sa 16e édition le Concours International de Musique de l’Orchestre Philharmonique du Maroc. Un nouveau cycle triennal qui verra le piano comme discipline en 2016 avant d’accueillir le violon en 2017, le chant en 2018 et le piano à nouveau en 2019.

Sous la direction artistique de Marian Rybicki et sous la baguette du chef d’orchestre Olivier Holt., ce concours prestigieux est un voyage sonore et singulier avec le concerto n°2 de Rachmaninov,  en passant par la 4ème balade de Chopin ou encore les concertos de Mozart, de Prokofiev et de Beethoven.

Les 6 candidats présélectionnés et venus du monde entier devront s’affronter lors des demi-finales, où ils seront accompagnés tout au long de la compétition par les musiciens de l’OPM. Ils seront jugés pour leurs qualités techniques et artistiques et pour leurs sensibilités musicales.

Les 3 finalistes seront élus lors de la Grande finale du vendredi 25 mars par un jury de renommée internationale qui remettra les prix du (Jury), les musiciens de l’Orchestre (Prix de l’Orchestre) et également par les amoureux du piano qui seront amenés à désigner le candidat de leur choix par le (Prix du Public).

Le jury international qui aura la lourde tâche de départager les candidats sera présidé pour la troisième fois* par Andrzej Jasinski, également Président du très prestigieux Concours Fréderic Chopin de Varsovie.

Depuis sa création en 2001, plus de 100 jeunes pianistes âgés de 16 à 30 ans, représentants plus de 10 pays, ont participé aux différentes éditions du Concours, devenu en 16 ans d’existence, un  cercle musical réunissant chaque année des mélomanes et des néophytes venus rencontrer de nombreux pianistes virtuoses appelés au plus bel avenir.

Le Concours International de Musique de l’Orchestre Philharmonique du Maroc est organisé par l’OPM avec le soutien du Crédit du Maroc.

 

Candidats de l’edition 2016

 

David JAE-WEON HUH,  30  ans – Corée du sud

c1Prix spécial du Concours International de Piano de Cleveland (2011)

3ème Prix du Concours International Hamamatsu de Piano (2009)

1er Prix au Concours International de Piano de Shanghai (2007)

 

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Jianing KONG,  30 ans – Chine

c23ème  Prix du Concours International de Piano de l’Ecosse (2014)

1er Prix du Concours International de Piano de Valsesia (2013)

6ème Prix du Concours International de Piano Leeds (2009)

2ème Prix du Concours International des jeunes artistes Tunbridge Wells (2008)

 

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Krzystof KSIAZEK, 24 ans – Pologne

c31er Prix du Concours International de Piano Frédéric Chopin à Varsovie (2013)

2ème Prix et prix spécial du Concours International American Paderewski Piano de Los Angeles (2013)

2ème Prix et prix spécial du Concours International Paderewski Piano de Bydgoszcz (2013)

Grand Prix du Concours International Lviv d’Ukraine (2010)

 

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Luka OKROS, 25 ans – Géorgie

c4Demi-finaliste du Concours International Maria Canals d’Espagne (2015)

Grand prix du Concours Piano Campus de France (2015)

Lauréat du Concours International Vladimir Horowitz d’Ukraine (2010)

Lauréat du Concours Jaques Samuel Pianos Intercollegiate du Royaume-Uni (2014)

 

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Shotaro NISHIMURA, 24 ans – Japan

c51er Prix de l’examen  de diplômation de l’Université des Arts de Tokyo (2015)

Demi-finaliste au Concours Dorothy Mackenzie de New-York (2015)

1er Prix du Concours Takarazuka-Vega à Hyogo (2013)

2ème Prix du Concours de Piano du Hupfer Peace Memorial à Tosu (2009)

 

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Yukyeong JI, 28 ans – Corée du sud

c63ème Prix au Concours International Santa Cecilia à Porto (2015)

Finaliste du Concours International de Piano Clara Haski (2015), où elle a reçu 3 prix spéciaux: Prix du public, Prix Coup de Cœur de La jeune critique et le Prix Children’s Corner

 



via Abdo El Rhazi L’OPM lance la 6e édition du Concours International du Piano

Wednesday, February 24, 2016

Marrakech Biennale 2016 – L’art comme moyen de résistance culturelle.

El Anatsui

El Anatsui

‘Du 24 février au 8 mai 2016’

‘La grande messe de l’art contemporain revient en force à Marrakech. Pour sa 6e édition, la biennale commissariée par Reem Fada, a choisi pour thème « Quoi de neuf là », un sujet qui questionne sur la manière dont l’art est utilisé, dans sa dimension formelle, comme moyen de résistance culturelle.’

Depuis sa création en 2005 par Vanessa Branson, la biennale de Marrakech ayant pour mission de construire des ponts entre les cultures au moyen des arts et la promotion du dialogue et la diversité artistique, vise encore une fois via son programme, l’excellence artistique et la rigueur intellectuelle. Gagnant ainsi en maturité, la manifestation d’envergure devient au fil des an, un une plateforme incontournable de l’art contemporain en Afrique, au Moyen-Orient et dans la région méditerranéenne.

Mohammed Melehi

Mohammed Melehi

L’exposition principale qu’abritent les sites historiques de la médina, Palais El Bahia et Palais El Badii, met en lumière des projets artistiques originaux et des idées audacieuses voire provocatrices, qui répondent plus que jamais aux urgences socio-politiques, représentatifs de l’« art vivant » – un art au service du peuple et de la société, un art qui s’interroge sur lui-même et qui répond à lui-même », selon Fadda qui a rappelé la nécessité d’une prise de conscience civique pour engendrer un mouvement d’actions et de réactivités.

Explorant des formes esthétiques et poétiques, les œuvres choisies abordent
des notions de nouveauté, d’originalité et d’avancement dans un contexte régional qui s’étend de l’Afrique à l’Asie. A travers une approche pluridisciplinaire, la programmation réunit ainsi les œuvres d’artistes  issus du Monde Arabe, de la Méditerranée et de l’Afrique subsaharienne dans  une cité qui a fait l’objet d’une exploration artistique pendant des siècles, Marrakech, « un lieu privilégié » qui incarne selon Fadda, « le cœur vrombrissant de l’Afrique et du Monde arabe ». Un constat partagé par le président exécutif de la biennale, Mohamed Amine Kabbaj qui a dédié cette édition à la photographe Leïla Alaoui, en rappelant que le Maroc, situé au carrefour entre l’Occident, l’Islam, et l’Afrique, a toujours été un pays ouvert, tolérant et moderne qui a su pendant des siècles, mettre en valeur sa culture traditionnelle.

Belkahia

Belkahia

Utilisé comme moyen de résistance culturelle, l’exposition principale met en exergue ainsi la démarche par laquelle les idées, allant de l’abstraction et du minimalisme ( sculptures et auto-portraits de Khalil El Ghrib, palais El Bahia ) au recyclage (through patches of wheat, corn and mud d’Oscar Murillo, palais Bahia), au junk art et aux méthodes de subsistance créatives, sont de plus en plus omniprésentes compte tenu des expériences passées et présentes qui s’y sont déroulées. Les œuvres exposées s’intéressent aussi à l’héritage de la décolonisation ainsi qu’à ses échecs, qui constituent l’un des points d’ancrage ayant poussé l’art contemporain vers la provocation, l’esprit critique et la radicalité. Le projet curatorial se réfère ainsi à des mouvements artistiques à l’origine de plusieurs influences et tendances artistiques tels que les mouvements d’union pan afro-arabe et afro-asiatique et étudie de manière critique les projets socio-politiques, les échanges culturels et les provocations intellectuelles.

Mohammed Chebaâ

Mohammed Chebaâ

Les vidéos de Kader Attia présentées au palais El Bahia, intitulée Reason’s Oxymorons, interrogent justement les conséquences du colonialisme européen et des appréhensions de la culture contemporaine qui en ont découlé et montrent comment la notion de «  réappropriation culturelle » peut constituer une méthodologie voire un mécanisme de recyclage délibéré de la narration de la culture, pour réinscrire dans l’histoire les normes manquantes de la modernité esthétique marginalisées par le colonisé.

Fatiha Zemmouri

Fatiha Zemmouri

Un des pojets qui interpèle également le visiteur dès qu’il investit les lieux du somptueux palais Bahia, est sans doute celui de la curation de Salma Lahlou et Fatima-Zahra Lakrissa,  sur le mouvement artistique d’avant-garde de l’Ecole de Casablanca  dans les années 60, et notamment le travail expérimental de Farid Belkahia, Mohammed Chabâa et Mohammed Melehi, qui se présente comme une version « contaminée » de la modernité tardive, dont la spécificité réside dans sa capacité à mettre simultanément en oeuvre deux conditions paradoxales: l’accomplissement de la nouveauté et le constat critique de son épuisement.

Khalil El Ghrib

Khalil El Ghrib

Parmi les projets alliant « passé » et « présent », on trouve les interventions curatoriales d’Omar Berrada. Présenté au Palais El Bahia et ayant pour thème Jeux de mémoires : Ahmed Bouanani aujourd’hui, la curation est un projet pluriel autour du travail et des archives du penseur et cinéaste Ahmed Bouanani  méconnu de la modernité littéraire et artistique marocaine; qui comprend notamment les extensions sculpturales du corps (bijoux, masque, vêtement….) de Sara Ouhaddou, réalisées à partir de formes extraites des dessins et de personnages tirés des contes traditionnels de Bouanani dans les années 60 ; les drapeaux de Yto Berrada sur l’autheticité et la contrefaçon, « Majdoub Flag », une série d’oeuvres en textile produites à partir de tissus provenant d’intérieurs bourgoies marocains, et prenant pour point de départ les poèmes de Majdoub, célèbre troubadour nord-africain Majdoub, sur l’authenticité, la contrefaçon. Ainsi que l’installation originale « Tagant » de Mohssin Haraki, une sorte de forêt qui respire de 87 ampoules sur lesquelles sont inscrits des titres de manuscrits d’Ahmed Bouanani. Harraki y rejoue la découverte de l’archive immense de Bouanani, sa fragilité et sa survie dans le temps.

Mohssin Haraki

Mohssin Haraki

Pour ce qui est des œuvres phares exposées au palais El Badii, on retrouve les céramiques de Rachid Koraïchi, qui explore l’écriture des caractères (arabe, sumérien, hébreu, chinois, Tifinagh), comme un “alphabet de la mémoire”, et l’utilise non seulement pour sa vision esthétique mais aussi pour diffuser son message sur la co-existence, la tolérance, et la persévérance. A ne pas manquer également, l’œuvre monumentale du ghanéen El Anatsui, créée spécialement pour la biennale intervenant dans le paysage et le tissu urbain de la ville. Par sa présence monumentale sur l’une des façades du Palais El Badii, Kindred Viewpoints s’érige en manifeste du thème de la Biennale, questionnant ainsi ce qui est neuf et présent.

Yto Berrada

Yto Berrada

En utilisant des éléments naturels, comme le bois et la céramique, ou plus récemment les déchets, Anatsui s’intéresse au recyclage et à la récupération des détritus des humains afin d’interroger les problématiques de consommation, de labeur, d’environnement et de colonialisme. Par un processus créatif collectif, ses oeuvres transforment les débris de mécanismes sociaux et géopolitiques en présences poétiques envoûtantes.

Rachid Koraïchi

Rachid Koraïchi

Toujours au palais El Badii, l’installation impressionante de Fatiha Zemmouri intitulée À l’abri… de rien ne laisse personne indifférent. Un rocher énorme, comme une météorite, en polystyrène et en plâtre, coincé entre deux murs au bout d’un couloir étroit nous rappelle notre fragilité dans un monde plein d’incertitudes et d’insécurité. Planant au-dessus des têtes, il rappelle une histoire ancienne et des temps géologiques. Néanmoins simultanément, notre conscience et notre attention sont projetées en avant : une issue potentielle et soudaine est pendue affreusement proche.

A l’instar des palais El Bahia et El Badii, la Biennale investira principalement trois autres lieux historiques de la médina de Marrakech, notamment la mosquée de la Koutoubia, Dar Si Saïd, et le Pavillon de la Ménara. Une sélection de projets partenaires et parallèles (Street art) seront également présentés dans toute la ville.



via Abdo El Rhazi Marrakech Biennale 2016 – L’art comme moyen de résistance culturelle.

Tuesday, February 23, 2016

Mohammed VI toujours aussi proche des MRE

Activités Royales 230216 (3)

On s’en rappelle. Dans son discours du Trône, du 30 juillet 2015, le Roi Mohammed VI avait donné ses instructions pour l’amélioration de la qualité des services consulaires destinés aux Marocains résidant à l’étranger. Ce mardi 23 février, le Souverain a effectué une visite au Consulat général d’Orly, afin de constater les efforts déployés par les services consulaires en application des « hautes instructions royales ». Dans une allocution prononcée à cette occasion, le ministre des Affaires étrangères a mis en avant le plan d’action entrepris et les projets en cours au niveau des administrations centrales et à travers le réseau consulaire. Ces actions concernent, notamment, l’amélioration des conditions d’accueil et d’information, la simplification et la modernisation des prestations consulaires, les actions culturelles et sociales ou la mise à niveau des ressources humaines. Salaheddine Mezouar s’est également arrêté sur l’attention particulière qui a été portée aux conditions d’accueil et à l’état des consulats généraux. L’objectif étant d’adapter les bâtiments au travail consulaire en vue de les rendre fonctionnels et conformes aux normes. Ceci devrait permettre d’assurer un accueil digne aux ressortissants marocains établis à l’étranger, garantissant sécurité, confort et célérité.



via Abdo El Rhazi Mohammed VI toujours aussi proche des MRE

Ancien de Guantanamo, il recrutait pour Daech à Nador

BCIJ

Un ancien détenu de Guantanamo quia avait combattu dans les rangs d’Al Qaïda en Afghanistan ; le frère d’un kamikaze qui s’était fait exploser en Syrie, ainsi que deux autres jihadistes viennent d’être arrêtés grâce à une coordination entre les services de sécurité du Maroc (le bureau central des investigations judiciaires, BCIJ) et leurs homologues espagnols. L’un des présumés terroristes a été arrêté à Nador, les autres à Cebta. La cellule qui vient d’être démantelée ce matin recrutait des jihadistes pour le compte de Daech en Syrie et en Irak.



via Abdo El Rhazi Ancien de Guantanamo, il recrutait pour Daech à Nador

Nouveau coup de filet du BCIJ

Le Bureau central des investigations judiciaires (BCIJ), relevant de la Direction générale de la surveillance du territoire, a procédé ce mardi 23 février 2016, en coordination avec les services de sécurité espagnols, à l’arrestation d’un membre d’une cellule terroriste à Farkhana, aux environs de Nador, parallèlement à l’arrestation de trois autres complices à Sebta.
Parmi les trois complices figurent un ancien détenu à Guantanamo qui avait combattu dans les rangs de l’organisation « Al-Qaïda » en Afghanistan, et le frère d’un combattant qui avait perpétré en 2013 un attentat suicide contre une caserne militaire en Syrie moyennant un camion piégé, indique le ministère de l’Intérieur dans un communiqué, ajoutant que les membres de cette cellule terroriste s’activaient dans le recrutement de volontaires pour combattre dans les rangs de l’organisation dénommée « Etat islamique » en Syrie et en Irak.
Cette opération s’inscrit dans le cadre de la coopération entre les services de sécurité marocains et espagnols, face à l’amplification de la menace terroriste que représente l’organisation dite « Etat islamique » pour la stabilité du Royaume et de ses alliés, précise la même source.
Le mis en cause sera déféré devant la justice dès l’achèvement des investigations menées sous la supervision du Parquet général compétent, conclut le communiqué. 
Pour rappel, le BCIJ vient tout juste d’être félicité, pour l’efficacité de son action et pour sa rigueur, par le Roi Mohammed VI dans un message qui a été transmis par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, aux responsables de ce bureau et à tout son personnel.



via Abdo El Rhazi Nouveau coup de filet du BCIJ

Monday, February 22, 2016

Dakhla Oued Eddahab et les Iles Canaries promeuvent leur partenariat

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La région Dakhla-Oued Eddahab et les Îles Canaries prospectent un nouveau modèle de partenariat. En effet, du 22 au 26 février courant, l’Association saharienne pour le développement durable et la promotion de l’investissement (ASDI) et L’Association Seyidati pour le développement et la solidarité organisent, en partenariat avec la Wilaya de la Région d’Oued Eddahab, la province d’Aousserd et les conseils élus, la 1ere édition du Forum socioculturel et économique hispano-marocain. Et ce, sous le thème générique : « les relations socio-culturelles et économiques un pont de développement entre la région Dakhla-Oued Eddahab et les Iles Canaries ».

Sur fond d’un programme riche et varié, plusieurs activités sont prévues, notamment à travers des conférences et des tables rondes. Ces dernières tourneront autour des relations historiques entre les deux régions, ainsi que de l’importance de la langue espagnole dans la culture de la région Dakhla-Oued Eddahab. L’objectif assigné à cet événement est la promotion de l’investissement dans cette région du Royaume.

A souligner que l’organisation de ce forum s’inscrit dans le cadre des efforts menés par les ONG locales pour la contribution à la mise en valeur des potentialités naturelles, touristiques et économiques de la région.



via Abdo El Rhazi Dakhla Oued Eddahab et les Iles Canaries promeuvent leur partenariat