Tuesday, October 30, 2018

Diapo- Essaouira, ce don du ciel …

Pour célébrer en fanfare sa 15e édition, le festival des Andalousies Atlantiques d’Essaouira nous a concocté une programmation à couper le souffle. Encore une fois, ce rendez-vous musical hors normes se surpasse et pousse la créativité et l’émotion à leur paroxysme pour nous faire vivre des moments uniques d’extase musicale. Encore une fois, dans cette cité bénie du ciel, les amoureux de musiques andalouses, venus des quatre coins du monde, se sont délectés d’un florilège de chants andalous entre Metrouz, Samaa, Chgouri, Melhoun et Châabi, communs aux civilisations musulmane et juive depuis des siècles.

Essaouira, qui célèbre à nouveau cette grande fête spirituelle autour du thème de la paix. Essaouira qui dans cette édition anniversaire rappelle « l’importance du lieu et du lien », si chers à André Azoulay, président Fondateur de l’Association Essaouira Mogador ! Essaouira qui ose des duos improbables et qui réussit divinement à réunir sur la même scène, juifs et musulmans interprétant des chansons véhiculant des messages de paix, d’harmonie et d’amour. Essaouira qui réussit l’exploit de réunir pour la première fois deux divas du chaâbi marocain, Hajja El Hamdaouia et Raymonde El Bidaouia, une rencontre historique sous la direction du Maestro Ahmed Charkani.

Nous garderons en mémoire la performance hors pair des groupes Hapyout et Andalucious qui réunissent une trentaine de chanteurs et de musiciens juifs. Hapyout qui nous ont subjugué par leur chant fraternel et nous ont fait découvrir les poèmes chantés du judaïsme mythique du Tafilalet, dans la lignée des oeuvres du Grand Rabbin Yaacov Abihssera.

Le groupe Andalucious avec à sa tête le jeune violoniste étoile Elad Lévi nous a enchanté avec son concert kaléidoscope qui a revisité les pièces les plus emblématiques du Melhoun, du Chgouri et du Matrouz judéo-arabe dont Essaouira n’a pas fini de nous faire découvrir les partitions écrites à deux mains et chantées à deux voix.

Petit clin d’œil au Maghreb Uni, le concert de la grande Hayat Boukhriss, en compagnie de l’algérienne Rym Hakiki  et la tunisienne Syrine Benmoussa. Trois perles qui nous ont conté, chacune à sa façon notre Maghreb réuni dans un répertoire qui ne connait pas de frontières. Avec cerise sur le gâteau, l’invité surprise Enrico Macias !

Autre moment d’exception de cette fête andalouse, le concert à Dar Souiri à deux voix, celle de Said Belcadi, maître du Madih et du Samaa au Maroc et de Curro Pinana, l’héritier du cante minero en Espagne. Deux virtuoses qui nous ont fait revivre le legs des grands poètes andalous, Ibn Arabi et Ibn Gabirol. Les rendez-vous « Au-delà de Minuit » ont réuni pour leur part, une quarantaine de maîtres du Madih et du Samaa à Dar Souiri en hommage à Abdelmajid Souiri qui nous a quitté le 2 avril dernier.

On retiendra également la soirée d’ouverture du jeudi 25 octobre qui a regroupé près d’une centaine de musiciens et chanteurs sur scène dirigés par l’immense Anass El Attar. Avec son Rbab du 18e siècle, il a accueilli la chorale des « Mélomanes de la Musique Andalouse », le mounchid Ahmed Marbouh, les cantors Benjamin Bouzaglo, Hay Korkos et la diva du Melhoun Sanaa Marahati, qui ont donné à ce concert les accents et les mots du répertoire de Samy Al Maghribi, Albert Suissa et Salim Halali.

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via Abdo El Rhazi Diapo- Essaouira, ce don du ciel …

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