Friday, March 29, 2019

Mohamed Bousfoul : « La filière dattes a créé une dynamique organisationnelle des agriculteurs »

Le palmier dattier joue un rôle socio-économique majeur dans la région Draa Tafilalet.  Mohamed Bousfoul, directeur régional de l’Agriculture dans la région fait le point sur l’importance, les avancements et les ambitions de cette filière.

Entretien réalisé par Mounia Kadiri Kettani 

L’Observateur du Maroc : Quelles sont les potentialités de la région de Drâa-Tafilalet aujourd’hui dans la production des dattes ?

Naturellement, les potentialités dont dispose la région font d’elle un biotope plus attrayant pour tout opérateur économique. Globalement il y a trois niveaux de potentialités. D’abord, la région offre un écosystème spécifique au palmier dattier, rose à parfum, safran et autres. S’y ajoute une infrastructure de valorisation importante des productions oasiennes, une infrastructure de base importante, un marché régional et national potentiel, une main d’œuvre qualifiée et une expérience appréciable d’investissements réussis sur les terrains collectifs. Ensuite, le domaine agricole offre une diversité agro écologique, un potentiel important en terres agricoles et en eau et des possibilités de développement de la culture biologique. Le tout sans oublier d’autres avantages tels que l’assistance technique adaptée et dispensée par des institutions performantes et les aides financières accordées par l’Etat dans le cadre du fonds du développement agricole.

Quel bilan faites-vous des actions phœnicicoles engagées dans la région Drâa Tafilalet ?

Evidemment, le bilan d’un tel projet touche trois aspects, à savoir : social, économique et environnemental. Socialement il permet l’absorption du chômage, la réduction de l’exode rural et l’amélioration du savoir-faire de population autochtone. Économiquement, il engendre la création de la richesse, la production, l’introduction d’une logistique innovante, des infrastructures de valorisation, la restructuration des circuits e commercialisation de la datte, etc. Sur le plan environnemental, nul ne doute que la plantation a son importance dans la réduction d’érosions et la désertification en général.  Aujourd’hui, on assiste à un engouement d’investisseurs sur les terrains collectifs de la région, notamment sur Meski-Boudnib. Sur cet axe, la superficie globale disposant de contact de location est de l’ordre 27.000 Ha. Le montant global d’investissement, sur ces terrains, jusqu’à fin 2018 est de 794.17 MDHS (le privé : 512.90 MDHS et aide de l’Etat : 381.27 MDHS). La superficie plantée en dattier est de l’ordre de 3 000 Ha. Cette des terrains équipés en goutte à goutte est de 5.200 Ha et le nombre de journées de travail créé est 7.500 NJT.

Quel est le rôle de cette filière dans le développement économique et sociale de la région ? 

Il est évident que la filière en question joue un rôle important dans le développement économique et social dans la région. En effet, cette culture ancestrale occupe une superficie de 43.515 ha avec un effectif de 4.803.600 pieds et une production moyenne annuelle de l’ordre de 94.200 Tonnes. Socialement, elle permet la création de 2.830.000 NJT par an. En termes d’investissements, la région a drainé 4.250 MDHS grâce à cette filière.

Par ailleurs, cette filière a créé une dynamique organisationnelle des agriculteurs ; Coopératives, GIE, Associations professionnelles et Fédération Interprofessionnelle (FIMADATTE).

Pour la catégorie agriculture solidaire, un hectare de dattier permet une production de  3 tonnes (toutes variétés confondues). Une partie est destinée à l’autoconsommation et l’autre (variété noble) est commercialisée au niveau du marché régional et national.

De même, un hectare de dattier contribue à hauteur de 48% du revenu de l’agriculteur. En ce qui concerne la catégorie des exploitations modernes, la production d’un hectare peut atteindre 10T. Sachant que le mix variétal pratiqué est 70% Majhoul et 30% d’autres variétés résistantes au bayoud, en période de croisière, un hectare de dattier peut générer environ 380.000 DH comme marge bénéficiaire.

L’un des objectifs tracés est d’aller vers l’export. Comment y arriver ?

Effectivement, la stratégie Plan Maroc Vert a pris en considération le volet valorisation et commercialisation des dattes par l’installation de 34 unités de capacité de stockage frigorifique de 5000 tonnes et de conditionnement de plus de 20 000 T. Le but est de constituer une force de frappe sur les marchés nationaux et internationaux. Sans omettre le fait que les investisseurs commencent à installer leurs propres unités de valorisation au fur et à mesure que leurs exploitations arrivent au plein régime de production. Ces investisseurs visent, bien sûr, les marchés internationaux.

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via Abdo El Rhazi Mohamed Bousfoul : « La filière dattes a créé une dynamique organisationnelle des agriculteurs »

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