Thursday, June 25, 2020

L’association Ba9i lkhir donne une leçon à Jamila El Moussali

 

 

Au lieu de fournir une aide temporaire, la jeune association tangéroise Ba9i lkhir offre à ses bénéficiaires la possibilité d’avoir une activité génératrice de revenus durable.

 

Par Hayat Kamal Idrissi et Abdelhak Razek

 

« Notre objectif premier est de permettre à nos bénéficiaires d’acquérir leur indépendance économique », nous explique d’emblée Mohamed Faraj, conseiller et membre actif à l’association tangéroise Ba9i lkhir. Point d’aides temporaires, l’association soutient ses bénéficiaires pour lancer des projets générateurs de revenus.

 

Aide en toute dignité

 

Avec fierté, Faraj nous présente Morad Al Aabbasse, premier bénéficiaire des actions de cette association fraichement créée. Non voyant, Morad gère aujourd’hui une belle épicerie dans un quartier populaire de Tanger, avec l’aide de sa sœur cadette. « C’est notre premier projet lancé au cœur de la crise liée à la pandémie du Covid-19. Le choix de Morad et de sa famille avec quatre personnes non voyantes était évident. Il méritait notre aide pour qu’il puisse voler de ses propres ailes », commente le jeune bénévole. Vivant dans un garage, cette famille à la situation vulnérable n’avait aucune source de revenu. « Nous n’avions pas de quoi vivre. Avec nos handicaps, les horizons étaient tous fermés. Je vivais sans objectif », nous confie Morad en servant une cliente.

Mettant à profit les réseaux sociaux, les membres de l’association ont lancé un live sur facebook avec Morad en vedette. « Il a expliqué en direct sa situation. Les internautes ont pu voir de leurs propres yeux où il vit et dans quelles conditions », nous raconte Faraj.  L’effet était immédiat. Le cas avait interpellé un grand nombre de followers qui ont répondu présents à cet appel à cotisation. « Résultat : Cette belle épicerie aménagée aux étagères bien garnies de marchandise… le tout offert par les bénévoles de l’association et les bienfaiteurs interpellés sur les réseaux sociaux », rajoute-t-on auprès de Ba9i Lkhir. D’après Mohamed Faraj, même ceux qui n’avaient pas la possibilité de fournir de l’aide financière à cause de la crise, ont offert leurs services. « On avait eu de la main d’œuvre gratuite en guise de cotisation », note Faraj ému par ce grand élan de solidarité.

 

 

Initiatives Répliques

 

Avec des fonds constitués à 50% par les cotisations de ses membres et à 50% par les dons des bienfaiteurs, l’association ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.  « Notre prochain  projet sera de construire une maison à une famille qui a trois enfants aux besoins spécifiques. Ils vivent dans une baraque dans des conditions insalubres. Le grand fils sera formé à la coiffure pour la pratiquer dans le local en bas de la maison », nous confie le jeune acteur associatif. Active sur plusieurs fronts, Ba9i Lkhir va aider un autre père de famille pour acquérir un triporteur. Objectif ? Subvenir aux besoins de sa famille et avoir les moyens pour pouvoir changer à fur et à mesure la jambe prothèse à son enfant amputé.

« J’aurais aimé qu’il y ait dans chaque ville marocaine une réplique de cette association. Des initiatives qui vous offrent la possibilité d’être indépendant financièrement en toute dignité.  Une action de cœur qui va droit au cœur », espère Morad. Même s’il est profondément reconnaissant envers son association bienfaitrice, Morad ne rate pas l’occasion pour lancer un appel au gouvernement : « Pensez aux personnes aux besoins spécifiques et aux non voyants lorsque vous élaborez vos programmes d’aide et de développement durable. Ces personnes ne demandent qu’une occasion pour travailler et se prendre en charge… les associations telles Ba9i lkhir, malgré toute leur bonne volonté et leurs efforts, ne pourront pas aider tout le monde. C’est votre rôle ! », conclut, lucide, le non-voyant.

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via Abdo El Rhazi L’association Ba9i lkhir donne une leçon à Jamila El Moussali

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