Saturday, June 22, 2019

Festival Mawazine : Le groupe BCUC a fait vibrer le Bouregreg

C’est grâce à un mélange de rythmes africains ancestraux et tribaux, qui semblent ressusciter des temps immémoriaux, que le groupe BCUC a emporté hier soir (vendredi 21 juin 2019), le public de la scène de Bouregreg dans une transe euphorique, à l’occasion de la 18ème édition du festival Mawazine-Rythmes du Monde.

La rive du Bouregreg a chancelé, comme possédée par le son incendiaire du groupe Bantu Continua Uhuru Consciousness originaire de Soweto, qui a conquis son public par son style musical distinctif, d’une intensité alliant la richesse de la musique soul et la force du punk-rock.

Les sept artistes venus tout droit d’Afrique du Sud ont interprété nombre de leurs morceaux, notamment « Asazani », « Moya » et « Yinde », dans un véritable cocktail Molotov euphorisant de sons rebelles entremêlés d’une basse frénétique et de voix rauques, graves et aiguës chantant des mélodies teintés tantôt de jazz et tantôt de chant R&B.

A peine montés sur scène, le bassiste fait rouler son instrument avant que des percussions tribales puisées dans les riches traditions musicales africaines ne retentissement. Une conga, des sifflets et une corne imbomu viennent rapidement se joindre au rythme hypnotique du groupe que seule une tradition ancrée peut atteindre.

Au milieu de ce flow contagieux, Jovi Zithulele, leader du groupe, accélère la cadence, la ralentit puis la fait repartir de plus belle. Tel un chaman en pleine incantation, le chanteur invite le public par sa voix forte à lâcher prise et à bouger au rythme de son style unique rebutant toute étiquette.

Tandis que le leader du groupe danse sur les percussions endiablées presque rituelles du groupe, la voix féminine de la chanteuse Kgomotso Neo Mokone se faufile volontairement entre les différents sons, résonnant avec une musique au flow spirituel devant un public conquis, frôlant l’extase.

Alors que la musique bat son plein, au beau milieu d’une foison de percussions, le leader lance des appels à l’amour, à la paix, au respect et s’époumone « le respect est la fondation de l’amour ».

Ceux qui appellent leur musique « african gungungu » (jungle africaine), ont hypnotisé le public grâce à un son fascinant, mêlant des mélodies intemporelles telles les rythmes traditionnels Nguni et Tsonga.

Ce groupe sud-africain unique en son genre, BCUC, qui navigue à mi-chemin entre le free jazz, le hip hop des origines, les Stooges dissonants et l’énergie balancée de James Brown, a toujours été auto-produit depuis ses débuts, mais petit à petit, par son énergie brute, il se taille une certaine réputation dans les festivals en Afrique du Sud. Les sept artistes sortent alors en 2016 leur premier disque, « Yinde ou Our truth » (notre vérité).

Le festival Mawazine-Rythmes du Monde, organisé chaque année pendant neuf jours, depuis 2001, est devenu indéniablement un rendez-vous incontournable des férus de musique et de rythmes au Maroc et dans les quatre coins du monde.

Considéré comme le deuxième plus grand événement culturel au monde, Mawazine offre cette année, pour sa 18-ème édition une programmation riche et inédite regroupant des artistes de renom du répertoire marocain, africain, oriental et occidental.

Soukaïna BENMAHMOUD – MAP

 

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via Abdo El Rhazi Festival Mawazine : Le groupe BCUC a fait vibrer le Bouregreg

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