Tuesday, May 26, 2020

Peut-on sauver l’industrie chimique après la tempête coronavirus ?

Le secteur de la chimie a subit de plein fouet les effets de la pandémie du covid-19. La fédération de la chimie et de la parachimie (FCP) propose une série de mesures pour le redémarrage de l’activité.

Les propositions ont été formulées et présentées à la CGEM qui les a introduits dans son programme de plan de relance économique en cours discussion au niveau de comité de veille économique.  Reconnu comme l’in des métiers mondiaux du Maroc, le secteur de la chimie et parachimie qui compte quelques 1.400 acteurs et génère près de 50.000 emplois directs et 140.000 indirects, occupe 8% dans le PIB national et 34% dans le PIB industriel avec un chiffre d’affaires de 90 MMDH et une quote-part à l’export de 55%. Selon une enquête menée par la CGEM le covid-19 a engendré une baisse de chiffre d’affaires de l’ordre de presque 40%  dans l’activité avec une perte de 42% en termes d’emplois.

Pour redresser la barre et relancer le secteur, la FCP a formulé une panoplie de mesures.

Mesures de soutien

Outre la prise en charge des charges sociales et l’exonération jusqu’à 50% des salaires durant la période du couvre-feu sanitaire, la FCP propose  la suspension des acomptes sur l’IS 2020 à partir de celui de juin. « Il est anormal de payer des acomptes sur un IS supposé égal à celui de 2019 alors que la baisse d’activité à fin avril est de 40% en moyenne et les résultats prévisionnels seront faibles voire déficitaires », souligne la FCP qui ajoute que si ces acomptes, sont maintenus elles vont fragiliser davantage ces sociétés et ne leur permettront pas de se relancer correctement après la crise sanitaire. La fédération préconise aussi de prévoir un crédit de trésorerie exceptionnel pour les sociétés en difficulté (selon les critères définis par le CVE), qui soit à taux nul sur une période minimale de 5 ans et avec un délai de grâce au-delà de 2020. « Ce crédit doit couvrir les charges payées pendant les mois de sous activité due à la crise », précise la FCP qui  veut aussi lever le critère de 50% pour le crédit Damane Oxygène. « Il faut en effet permettre aux entreprises de payer leurs fournisseurs au delà des 50% si la société le souhaite. Ce qui est bénéfique pour le cycle économique et impactera positivement les délais de paiement », ajoute la FCP. Pour les compagnies d’assurances, les professionnels appellent à l’obligation de leur accorder des ristournes sur les primes 2020 de leurs clients du fait d’une baisse drastique de la sinistralité durant cette période pour toutes les entreprises. « Une première ristourne doit être calculée cas par cas et accordée dès la fin du premier semestre et une seconde ristourne à la fin de l’année en cours », explique la FCP.

Mesures de relance et développement

Pour le développement et le redémarrage de la chimie, la FCP appelle d’une part à étendre les garanties octroyées aux créances des clients à l’étranger et reconduire les couvertures arrivant à échéance durant cette période avec les mêmes conditions, et d’autre part à suspendre les importations, en 2020 et 2021, de tous les produits fabriqués localement tout en imposant l’utilisation des produits locaux dans tous les marchés publics. Autres propositions majeures : l’accélération de la mise en place des normes des produits industriels marocains et les rendre obligatoire pour lutter contre des importations massives et sans contraintes de l’étranger  avec la mise en place d’une commission tripartite : FCP, CGEM et ministère du Commerce, de l’industrie et des économies vertes et numériques pour substituer les importations de produits finis et semi finis par la production nationale. La FCP propose également de mettre en place un fonds d’investissement pour accompagner les grandes entreprises non éligibles aux incentives de Maroc PME afin de diversifier leurs activités, leur extension et établir des joint-ventures le cas échéant.

Sur le plan opérationnel, la fédération appelle à la facilitation du déplacement des employés et commerciaux entre les villes, sur la base de l’autorisation de leurs employeurs, l’autorisation à la fois de l’ouverture des drogueries et du déplacement des artisans peintres sur la base de la profession figurant sur leur carte nationale ou sur une carte octroyée par les entreprises de peinture.

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via Abdo El Rhazi Peut-on sauver l’industrie chimique après la tempête coronavirus ?

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